Le vol Air France 342 atterri à Montréal le 18 mai à 16h26 en provenance de l’aéroport Paris Charles de Gaulle utilisait, pour la première fois, du carburant aérien durable, ou SAF (« Sustainable Aviation Fuel »), dans ses réservoirs. Ce premier vol est un symbole de l’ambition de décarboner le transport aérien. Et ce, dans le but de répondre aux préoccupations environnementales des voyageurs ainsi que réduire leur empreinte. Il s’agit, avec le renouvellement des flottes et l’électrification des opérations au sol, d’un des leviers qu’Air France-KLM a mis en place pour réduire de moitié les émissions de CO2 par passager/km d’ici 2030.

Qu’est-ce que le carburant aérien durable ?

Le carburant aérien durable (SAF) est une solution de remplacement du kérosène. Il s’agit d’un mélange de carburant aérien conventionnel et de biocarburant aérien durable. Ce biocarburant est issu de déchets et de résidus provenant de l’économie circulaire ; huile à cuisson, graisses animales et déchets solides domestiques et commerciaux. Le SAF utilisé sur ce vol a été produit en France. Il est certifié ISCC-EU par l’International Sustainability & Carbon Certification, soit un organisme indépendant qui en garantit la durabilité.

Aucune modification aux avions, aux moteurs ou aux infrastructures logistiques de stockage et de distribution n’est nécessaire pour son utilisation. Sur le vol Paris – Montréal, le SAF était incorporé à la hauteur de 16%, permettant d’éviter l’émission de 20 tonnes de CO2. La législation française prévoit que l’incorporation d’au moins 1% de biocarburant de ce type sur tous les vols au départ de France sera obligatoire dès 2022. Également, l’utilisation progressive des biocarburants par l’industrie de l’aviation permettra de diminuer de façon significative les émissions de CO2, conformément aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Une réduction de 75% des émissions est possible selon la matière première utilisée dans le biocarburant.

Préoccupations environnementales

Selon un sondage Ipsos réalisé en mars 2021, plus de la moitié des voyageurs souhaitent compenser les émissions de CO2 causées par leur vol, par exemple, en achetant des crédits carbone. Alors que 9 répondants sur 10 sont enclins à choisir un vol utilisant un carburant moins nocif pour l’environnement. Ces données démontrent que les voyageurs canadiens sont préoccupés par les changements climatiques et l’environnement. En outre, la crise sanitaire actuelle nous amène à vouloir voyager de façon plus responsable. Ce vol démontre que c’est envisageable et que les compagnies de transport aériennes sont prêtes à s’adapter aux demandes des consommateurs.

D’ailleurs, l’industrie de l’aviation représente entre 2 et 3% des émissions de CO2 produites par les humains. Cela équivaut à environ 278 milliards de litres d’essence consommés. Bien que la pandémie ait ralenti sa croissance, il est estimé que l’industrie continuera de progresser lors du retour à la normale. Dès lors, il est primordial que l’industrie du transport aérien repense ses façons de faire. Du côté du groupe Air France-KLM, cela consiste à s’engager à ce que les émissions de CO2 n’augmentent pas, malgré une hausse de la demande.

Un pas de plus vers la durabilité

Je crois qu’il s’agit d’un pas encourageant vers une plus grande conscience environnementale autant de la part des compagnies aériennes que des voyageurs. Le groupe Air France-KLM est l’un des pionniers de l’expérimentation des carburants aériens durables. Or, d’autres compagnies aériennes devront suivre de près afin de se conformer à la législation de plus en plus favorable à la protection de l’environnement. L’industrie du tourisme est l’un des vecteurs principaux du réchauffement climatique. Elle génère 8% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Ainsi, il est crucial de repenser nos modes et infrastructures de transport et nos habitudes en voyage si nous voulons continuer à visiter notre belle planète.

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