Les ponts couverts, ils font partie de l’histoire du Québec depuis plus de 100 ans. Aujourd’hui moins d’une centaine, certaines régions n’en possédant plus qu’un seul, ils furent jadis des milliers à enjamber nos rivières à travers toute la province. Certains ont été bien conservés tandis que d’autres sont au crépuscule de leur histoire. Voyez comment ces témoins précieux de notre passé nous transportent à travers les régions et l’histoire du Québec!

Le pont Grandchamp dans la région de Lanaudière

Origine des ponts couverts

Ces ponts de bois furent longtemps partie intégrante de notre réseau routier. Au Québec, les constructeurs opteront à l’époque pour le modèle nommé « Town » provenant du Connecticut aux États-Unis et adapté aux conditions québécoises. Bien que la très grande majorité des ponts couverts sont de style Town, dans certaines régions du Québec, on retrouve aussi des ponts de style McCallum ou Warren. Ces derniers ont malheureusement pratiquement disparu de nos jours.

Pour certains, ils peuvent nous paraître tous semblables, pourtant ils ont tous leurs caractéristiques propres, leur environnement, mais surtout leur histoire.

Le pont couvert de Saint-Placide-de-Charlevoix, le dernier encore en service dans la Capitale-Nationale

L’idée de construire un pont couvert remonte aussi loin que le Moyen-Âge. Ainsi protégé des intempéries, le pont pouvait durer des décennies, contrairement à un simple pont de bois, qui doit habituellement être remplacé aux 15 ou 20 ans. La structure même du pont, la plus dispendieuse à construire, était aussi beaucoup mieux protégée et plus durable.

Le pont couvert de Notre-Dame-de-Standbridge, non loin de la frontière américaine

Les débuts au Québec

Les ponts couverts furent témoins de nombreux événements historiques au Québec, comme dans la région des Laurentides par exemple, à l’époque de la colonisation du 19e siècle. Le développement économique de la région a rapidement nécessité la construction d’un meilleur réseau routier. Le Ministère de la colonisation favorise donc la construction de ponts couverts. De ce lot, cinq ponts sont encore en fonction de nos jours dans cette région.

Le pont couvert de Saint-Mathieu-du-Parc, au-dessus de la rivière Shawinigan

Du côté de la Mauricie, le pont de Saint-Mathieu-du-Parc fut également un témoin de l’histoire locale. À l’époque de sa construction en 1936, ce secteur de la municipalité était très prospère et comptait plusieurs industries, dont une forge, une fromagerie et un moulin à scie. La construction du pont couvert à cet endroit a pu faciliter le développement du secteur et l’accès aux deux rives de la rivière Shawinigan. En 2007, la municipalité a aménagé à proximité du pont un parc historique pour commémorer une partie de l’histoire de ce secteur. C’est d’ailleurs un bel endroit pour pique-niquer en saison estivale!

Le pont couvert de Notre-Dame-des-Pins en Beauce enjambe la rivière Chaudière

Si vous vous dirigez du côté de la Beauce, dans la municipalité de Notre-Dame-des-Pins, vous trouverez le plus long pont couvert du Québec et le 2e plus long au Canada! Le pont Perrault enjambe la rivière Chaudière sur 154,5 mètres et fut construit en 1929.

Le pont Lambert à Sainte-Sophie d’Halifax dans la région du Centre-du-Québec

Aujourd’hui, les ponts couverts sont de plus en plus rares. Au moins 5 ponts furent construits à Sainte-Sophie-d’Halifax dans la région du Centre-du-Québec, mais seul le pont Lambert subsiste encore à l’épreuve du temps. Situé dans la région de la MRC de l’Érable non loin de Plessisville, il enjambe la rivière Bulstrode.

Un patrimoine à protéger

Témoins d’un mode de construction révolu, les ponts couverts sont également les témoins de notre histoire. Ils ont contribué au développement économique, politique et social de notre province. C’est donc aux générations futures de préserver ces trésors historiques.

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