Il y a 2 ans, nous avons décidé de partir voyager en PVT. Nous avons choisi l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour notre exil de près d’un an et demi, pas la porte à côté pour nous qui vivons en France.

La soif de l’aventure, de la découverte, l’envie « de partir loin » nous animaient alors. Une fois sur place, nous avons fait énormément de rencontres, notamment beaucoup d’Européens : Allemands, Anglais, Hollandais, Finlandais, Italiens et évidemment bon nombre de Français venant de régions différentes. Le premier grand constat que nous avons fait au fil de ces rencontres fut que nous n’avions jamais ou presque mis les pieds chez nos amis voisins européens. Mis à part quelques voyages scolaires ou bien une ou 2 vacances passées en Espagne ou en Italie, nous n’avions jamais vraiment exploré les pays nous entourant… pourtant si proches ! Plus déroutant encore, nous étions en train d’explorer de long en large 2 pays si loin et nous ne l’avions jamais fait dans notre propre pays !

J’avais déjà fait ce constat il y a quelques années lors de l’un de mes premiers voyages au Canada. J’avais alors réalisé combien il était facile pour nous Français de voyager d’une région à l’autre, d’un pays à l’autre, de changer de paysage, de culture en seulement quelques heures. En comparaison avec nos amis Canadiens par exemple, il est tellement facile pour nous de prendre la voiture et de passer de mer à montagne à océan peu importe où l’on se situe sur le territoire français durant la même journée. Je me rappelle d’une discussion assez marrante avec l’un de mes patrons canadiens  qui me disait qu’il partait une semaine en vacances à l’autre bout de la province, qu’il lui fallait 15h de voiture pour s’y rendre. Après un rapide calcul, je lui avais dit que, de chez moi, en 15h de voiture, je peux traverser 3 pays différents !

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Lac de Serre-Ponçon

Mais avant de partir à plusieurs milliers, voire dizaine de milliers de kilomètres de chez nous, nous n’avions pas pris conscience de cela, la facilité de voyager en Europe.

Autre prise de conscience… Amoureux de montagne, de neige et de ski, arrivés en Nouvelle-Zélande, nous avions alors pour projet de travailler dans une station de sports d’hiver. Bien que c’est un pays absolument magnifique doté de montagnes incroyables, nous avons vite compris que rien ne pouvait remplacer nos montagnes françaises quand il est question de sports de glisse. Bon d’accord, vous allez me dire que je suis un peu chauvin et absolument pas objective, peut-être. Mais nous avons réalisé que nous cherchions alors là-bas ce que nous avions à la maison. Cette prise de conscience nous a fait changer notre façon de voyager. Nous avons alors compris que nous devions, une fois rentrés, profiter de ce pays dans lequel nous avons la chance de vivre, profiter de toute sa beauté, sa diversité, profiter de sa richesse. Mais le faire également dans le pays où nous étions, profiter de sa propre beauté, sa propre culture, vivre l’expérience néo-zélandaise sans chercher à retrouver ce que nous aimions de la France. En effet, nous aurions tout le temps à notre retour de découvrir notre pays comme il se doit.

Je pense qu’il est important de se détacher de nos repères, de ne pas rechercher ce qu’on connaît, ce qu’on aime de chez nous, quand nous découvrons un autre pays. Mais il est important également de ne pas rejeter le pays duquel nous venons quand nous découvrons autre chose. Oublier les comparaisons, le plus beau, le moins beau, le mieux, le moins bien. Chaque découverte, chaque voyage est différent et est à prendre séparément. Et quand je parle de voyage, je ne parle pas forcément de prendre l’avion pour faire des milliers de kilomètres. Nous avons tant à découvrir là tout près juste à côté de chez nous.

Toute cette réflexion autour du manque de connaissance de notre pays d’origine nous a finalement aidés à rentrer. Oui nous quittions nos mois de vadrouille, nos mois de découverte de contrées lointaines, mais nous repartions dans une nouvelle aventure : la découverte de la France et de ses voisins européens ! Un backpaker n’est pas forcément un étranger, nous revendiquons l’idée d’être un backpaker dans son propre pays ! Une excuse pour ne jamais défaire son sac ? Peut-être… !

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Gorges du Verdon

Article rédigé par Marine Freuchet

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