Il faut parfois tourner notre vie à 360° pour se recentrer. Et c’est exactement ce que j’ai fait en partant 9 mois (à l’époque) avec le programme Katimavik, il y a presque 10 ans déjà. Voici mon histoire d’amour pour ce projet qui reprend vit cette année.

Katimavik signifie «Lieu de rencontre» en langue Inuktitut. Depuis sa création en 1977, des milliers de jeunes Canadiens et Canadiennes ont eu, et auront, l’opportunité de partir à la découverte de notre beau et grand pays à travers deux provinces, mais surtout à travers sa culture si diversifiée, en participant à différents projets de bénévolat. Il s’agit d’une expérience de six mois, à se faire des nouveaux ami(e)s, à explorer différentes avenues de carrière, à développer son estime de soi et ses qualités de leadership, à vivre en groupe et surtout à s’apprivoiser soi-même.

Mon histoire d’amour

Quand j’ai sauté dans l’inconnu avec Katimavik, j’avais 19 ans, j’étais toute naïve de la vie et bien trop confortable dans le sous-sol de mes parents. Je finissais le CÉGEP et j’avais de gros doutes sur mon avenir universitaire qui ne m’inspirait pas grand chose à l’époque. Il fallait que je sorte de ma zone de confort, que je vire ma vie à l’envers. Mais je ne voulais pas le faire de façon désordonnée, de peur de me perdre plus que d’autre chose. Katimavik me promettait des mois organisés, déjà pas mal planifiés et ça me rassurait. Alors j’ai dit «pourquoi pas!». Je résume souvent le programme à «mes premières fois.»

La première fois que j’ai pris l’avion.

J’ai donc pris l’avion pour la première fois de ma vie pour me rendre à Goose Bay, au Labrador. J’étais tellement confiante de mon choix que je n’ai même pas ressenti le besoin de me retourner pour un dernier signe de main à mes parents. C’était ma première bouffée de liberté.

La fois où j’ai habité avec plus de 10 personnes dans un semi-détaché, avec une seule salle de bain, pour la première fois!

Et on ne s’est jamais chicanés pour l’accès à la toilette! Katimavik nous apprend à vivre en groupe, à s’adapter aux autres, à être plus ouvert, tolérant, patient. Ça crée des liens forts, des amitiés précieuses qui te marquent à jamais. Goose Bay fut extraordinaire! Notre groupe s’est tissé-serré par la petitesse de notre maison, mais surtout par sa chaleur humaine (malgré les grands froids!).

Party de salle de bain!

Party de salle de bain!

La fois où j’ai connecté avec la nature pour la première fois

Les saines habitudes de vie et l’environnement étaient, et sont toujours, des valeurs profondes de Katimavik. J’ai donc compris l’importance d’une bonne routine de sommeil, des bienfaits de l’activité physique et des solutions écologiques à appliquer dans notre quotidien. J’ai pris conscience de l’importance de prendre le temps de reconnecter avec la nature une fois de temps en temps.

L'air pure de la Baie Géorgienne, à Midland, On.

L’air pur de la baie Géorgienne, à Midland, On.

Après Goose Bay, Labrador, notre 2e communauté était Midland, Ontario. Midland est une petite ville près de Toronto. La vie est simple et bordée par la baie Géorgienne. On a eu l’occasion de passer un week-end à Toronto avec des entrées gratuites au ROM (Royal Ontario Museum), de tenir la flamme olympique (éteinte!) et tellement plus.

Couché de soleil de la Baie Géorgienne

Coucher de soleil sur la baie Géorgienne

La fois où j’ai rencontré des vrais vikings pour la première fois 

Après Goose Bay et Midland, notre 3e communauté était le magnifique Saguenay-Lac-St-Jean et principalement la ville de Chicoutimi. Dans les alentours, on s’est retrouvés à Sainte-Rose-Du-Nord pour rendre visite aux vikings. Je vous laisse les photos pour décrire ce moment magique!

Quoi de plus pittoresque que deux chevaux, un blanc, un noir, sur une colline?! À Sainte-Rose-du-Nord?!

Quoi de plus pittoresque que deux chevaux, un blanc, un noir, sur une colline?! À Sainte-Rose-du-Nord?!

La première fois où j’ai vu un avenir qui me correspondait

Comme à chacun de mes voyages, je voyais enfin un avenir qui me correspondait. Katimavik avait pour mission de vous donner une vie. Le slogan, à l’époque et en anglais, était «Get a life!». En français c’était «Dégage!». I got a life; J’ai dégagé après ça, en visitant la France, la Belgique, l’Inde, Cuba, le Sénégal, le Pérou et très prochainement le Mexique. Katimavik m’a ouvert les portes des frontières et maintenant c’est pratiquement impossible de m’arrêter!

Je vais m’arrêter ici pour mes premières fois parce que j’en aurais jusqu’à demain matin!

En finissant le programme, j’avais toute la fierté du monde d’avoir vécu une si belle aventure. Je me sentais bien, confiante et déterminée. J’ai été aide-pédagogique, assistante de projet, concierge dans une aréna et aide-cuisinière dans un café d’économie sociale. Le tout, en neuf mois, tout en visitant une dizaine de villes de 3 provinces canadiennes différentes.

Si vous voulez visiter le Canada, découvrir son immense diversité, son histoire, sa magie, sans trop vous perdre et en vivant une expérience complète(ment folle!) de six mois, Katimavik est une excellente réponse à vos questions! Visitez leur beau site web au www.katimavik.org pour énormément d’information et encore plus de raisons de vous inscrire!

Près de 10 ans plus tard, j’en parle encore presqu’à chaque jour et j’encourage quiconque voulant faire Katimavik d’y sauter à pieds joints, les yeux fermés, sans peur! Allez-y, partez à la découverte du Canada!

Article rédigé par Marie-Hélène Baillargeon.

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