À l’occasion du 100e anniversaire, j’ai eu la chance de parcourir par le ciel et sur terre le plus grand sommet d’Amérique du Nord. Situé au centre de l’Alaska, le parc national et réserve de Denali accueille de nombreux voyageurs et photographes envieux de voir ce territoire sauvage de leurs propres yeux. Au départ d’Anchorage, j’ai pris la route à bord de mon campeur moderne. Il s’agit de quatre heures de route où se révèle un panorama tout à fait unique. Peu de temps séparait mes nombreux arrêts afin de profiter pleinement du paysage nordique de l’Alaska. Depuis les accotements, j’avais devant moi des montagnes, une faune sauvage et une nature à l’état pur. Ma caméra, mes bottes de randonnée et mon sac à dos, j’étais enfin prête à explorer l’une des terres les plus protégées de notre planète.

Denali_Hiking_Polychrome

Comment visiter le parc ?

D’abord, il faut savoir que le parc est très préservé. Aucun véhicule privé ne peut s’aventurer sur la Denali Park Road au-delà des quinze premiers mètres. Cependant, il peut y avoir exception dans le cas d’un permis spécial tel que pour les photographes professionnels. Ainsi, les visiteurs doivent se procurer un billet d’autobus touristique afin d’éviter une mauvaise circulation, mais surtout pour assurer une protection des animaux qui ont que très peu de contact avec l’être humain. Néanmoins, ne soyez pas gêné de demander au chauffeur de s’arrêter pour admirer et photographier ces bêtes impressionnantes. D’ailleurs, grâce à leur système de communication, tous les employés se font part du va-et-vient des animaux question d’en mettre plein la vue aux passagers.

Denali_Bus touristique_Park road

Il y a beaucoup à voir et à faire. Le temps et le budget seront alors déterminants dans la façon dont vous visiterez le parc. Prenez connaissance des heures de départ des autobus ainsi que du temps que prend chaque circuit pour avoir assez de temps et ne rien manquer.

Si vous n’avez qu’une seule journée, je vous conseille personnellement de prendre le parcours qui se rend jusqu’au Eielson Visitor center. De là, vous pourrez observer la montagne dans toute sa splendeur et vous aventurer dans les sentiers de randonnée. Culminant à 6 200 mètres d’altitude, il est parfois difficile d’y contempler tous les angles du sommet se cachant plutôt derrière les nuages. Ainsi, n’hésitez surtout pas à consulter la météo afin d’éviter toute surprise de Dame Nature. Si, par malheur, la température est contre vous, ne désespérez pas et restez jusqu’au dernier départ. Il arrive régulièrement que la montagne se dévoile tardivement en fin d’après-midi. Pour ceux qui ont deux journées ou plus, envisagez de faire une randonnée à l’improviste et même de réserver un tour en vue de survoler le parc en avion. Prenez note qu’il n’y a que très peu de sentiers définis. C’est plutôt aux explorateurs de tracer eux-mêmes leur chemin ou simplement de prendre part à l’une des excursions guidées.

Voici le lien qui vous permettra de choisir votre meilleure option d’exploration. Il est important d’en prendre connaissance avant votre arrivée, car pour les explorateurs qui aimeraient s’y aventurer plus d’une journée hors circuit, il est essentiel de se préparer et de se rendre au centre d’information adéquat. Plus précisément, vous trouverez trois différents centres touristiques. Le Denali Visitor Center éclaircit toute question relative au camping, à la randonnée ainsi qu’à l’accès hors des sentiers battus. De son côté, le Wilderness Access Center, aussi connu sous l’abréviation ‘WAC’, procure les billets d’autobus et prend les réservations pour les campements, sans oublier que c’est également à celui-ci qu’il faut payer le prix d’entrée pour le parc. Également, c’est le point de départ des tours touristiques. Finalement, le Backcountry Information Center, ‘BIC’, est spécialisé pour les mordus d’aventures qui désirent s’aventurer et camper hors des zones de campement prédéterminées. Avant de vous rendre sur place, renseignez-vous sur les heures d’ouverture et de fermeture qui divergent puisque chacun a un horaire différent.

Les plus beaux points de vue

Ici, c’est le mont Denali qui règne sur les paysages aux alentours pendant que la faune, elle, surprend tous les touristes. Il y a donc lieu d’en capturer la beauté partout dans le parc. Malgré tout, deux points de vue ont su remplir ma carte mémoire en moins de deux, le Polychrome Pass ainsi que le Eielson Visitor Center. Ce premier est sans aucun doute mon coup de cœur. Tel une toile de peinture, les strates érodées se dévoilent aux diverses teintes de brun, de gris, d’orangé et même de rouge.  Il s’agit d’un véritable spectacle naturel. Ne passez pas à côté d’une randonnée hors sentier pour être en harmonie avec la nature environnante. Les possibilités sont multiples et les points de vue y sont infinis. Tel que mentionné précédemment, le Eielson Visitor center est l’endroit idéal afin de contempler le mont Denali. C’est donc un arrêt à ne pas manquer !

En tant qu’amoureuse de la photographie, je me dois de vous rappeler que le meilleur moment afin de capturer l’horizon est au lever et au coucher du soleil. Tout est une question de lumière. Les couleurs des montagnes seront tout à fait différentes et particulièrement au niveau du Polychrome Pass. De même, il s’agit des meilleurs moments pour observer les animaux tels que les grizzlis, les renards et, pour les chanceux, les loups qui se font très rares. Avant votre arrivée, assurez-vous que votre batterie de caméra soit pleinement chargée et n’oubliez pas de vider votre carte mémoire, car vous en aurez besoin. Finalement, je me permets d’ajouter que je vous conseille de privilégier l’automne en vue de contempler un décor multicolore rougeâtre encore plus époustouflant.

Survoler le point culminant de l’Amérique du Nord

Le tour en bus touristique m’avait donné l’eau à la bouche. Je ne pouvais pas quitter l’Alaska sans une vue aérienne du mont Denali. Je me suis alors fait un cadeau à moi-même afin de survoler par le ciel l’un des plus grands parcs des États-Unis et, par le fait-même, de l’Alaska. Cependant, en temps de pluie, il peut s’écouler plusieurs jours avant que les nuages ne se dissipent. Ce n’est qu’au cinquième lever du jour que j’ai décollé vers ce paysage grandiose dont je ne soupçonnais pas encore l’immensité. Il n’existe pas de mots assez justes pour décrire ce que ma lentille de caméra a mémorisé. J’étais assise devant, fière copilote, à tenter de photographier chaque petit détail qui faisait de ce tableau un paysage aussi singulier. Les prises de vue sont très différentes de celles par voie terrestre et, puisque le parc est doté d’une grande superficie, de glaciers et d’une seule route, il est difficile d’avoir accès à tous ces paysages sans le parcourir par le ciel. L’option aérienne est donc, selon moi, un incontournable afin de se rapprocher de celle qui enferme tous les secrets de ceux qui osent en faire l’ascension.

En quittant les paysages montagneux le long de la Denali Highway, je contemplais chacune des images que j’avais prises. On ne se le cachera pas : rien n’est mieux que de voyager avec ses propres yeux. J’avais d’abord pris connaissance de ce parc en bouquinant et en observant les meilleurs clichés professionnels. Aujourd’hui, c’est à mon tour de partager mon passage. Je vous invite donc vous aussi à aller saluer cette montagne qui fait tant jaser. D’ailleurs, il s’agit probablement de votre meilleure chance d’observer un grizzli !

Denali_Grizzli

Article rédigé par Laurence Ricard-Lacombe

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