Je fais partie des gens qui ont eu la chance de partir en vacances à l’étranger avec leur famille lorsque j’étais plus jeune. Pourtant, ce n’est vraiment qu’à partir du moment où ma manière d’envisager mes aventures a changé que je suis devenue une addict du voyage. Depuis que j’ai appris à aller plus lentement, à m’accorder plus de temps plutôt qu’à courir dans tous les sens, mes périples ont pris une tout autre dimension.

C’est pourquoi j’ai envie de partager avec vous ces quelques idées qui m’ont aidée à changer ma conception du voyage et qui, peut-être, aideront à changer la vôtre.

Déterminer les raisons de son voyage

Voyager lentement n’est pas forcément facile, car ça ne va pas toujours de soi, tout particulièrement lorsqu’on part pour une courte durée. On a envie de tout faire, tout voir et surtout ne rien manquer. Mais cela peut assez vite devenir fatigant et à mon sens pas toujours pertinent. À courir partout et dans tous les sens, on n’en profite finalement pas toujours autant qu’on l’aimerait. Faire un tour du monde avec au programme deux jours dans un pays, puis trois jours dans un autre et ainsi de suite me paraît assez réducteur. Passer si peu de temps dans un endroit, c’est le survoler, en prendre à peine le goût que l’on est déjà reparti sans avoir eu le temps d’en avoir la saveur. Et, à force de bouger tout le temps, le séjour paradisiaque prend rapidement la forme d’une course contre la montre durant laquelle on n’a plus le temps de profiter.

Il existe des tas de raisons de voyager. C’est pour cela qu’il me semble utile de se pencher sur les intentions premières qui nous y poussent afin de ne pas s’éparpiller et déterminer ce que l’on a vraiment envie de faire sur place. Est-ce que j’ai envie de rencontrer des gens ? De participer à un projet local ? De découvrir le patrimoine culturel ou architectural ? De me ressourcer dans la nature ? D’effectuer un challenge sportif ? De passer du bon temps avec ma famille ou mes amis ?

On peut évidemment voyager pour plusieurs raisons différentes. Dans ce cas, j’aime les classer par ordre de priorité.

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Éviter les listes de « choses à faire »

On a souvent tendance, en préparant un voyage, à s’informer sur les lieux où on se rend et établir cette fameuse liste de « choses à faire et à voir ». Au final, on arrive sur place avec un programme surchargé d’activités diverses et variées nous imposant un emploi du temps digne d’un ministre.

Pour véritablement apprécier son séjour, il me semble intéressant de revoir son planning à la baisse, quitte à faire beaucoup moins de choses. En choisissant avec parcimonie les activités qui nous importent personnellement, on pourra prendre le temps d’en faire l’expérience et de les vivre vraiment. À quoi bon suivre les conseils d’un guide qui vante, par exemple, la visite d’un musée de peinture si cela ne nous intéresse pas ? À part prendre des photos et pouvoir dire « Je l’ai fait », cela risque de ne pas tellement enrichir notre expérience.

En plus de permettre de mieux profiter des activités, apprendre à se donner du temps laissera une plus grande place à la spontanéité et même à l’imprévu ! Pour ma part, ces deux facteurs sont indispensables dans mes voyages : j’aime partir avec peu, voire pas d’idée de ce que je vais faire sur place. J’aime me laisser porter par le voyage lui-même, au fil des rencontres et des découvertes. J’aime errer dans les rues sans itinéraire (et bien souvent me perdre). J’aime discuter avec des inconnus (locaux ou voyageurs) qui apportent toujours un peu plus de relief à mon séjour.

Faire attention à ses besoins et ses envies

Parfois, lorsque je voyage, il m’arrive de totalement m’oublier. Oublier mes besoins réels et ne pas écouter mes envies. J’ai longtemps culpabilisé en voyageant lorsque je ne faisais « rien ». Ou plutôt rien qui ne soit « extraordinaire ». On a l’impression que, parce qu’on est à l’étranger, il faut à tout prix être en train de faire des nouvelles choses incroyables tout le temps. Mais, à force de vouloir tout mettre de côté parce que ce qui est important c’est le voyage et les choses autours de nous, on arrive vite à saturation, notamment lors des périples au long-cours. Il faut savoir s’accorder du temps à soi. S’écouter. Et si parfois j’ai simplement envie de m’arrêter sur la terrasse d’un café au soleil ? D’aller lire un livre dans un parc ? De faire une sieste sur une plage ?

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C’est pourquoi maintenant je prends toujours du temps pour moi lorsque je voyage. J’essaie de laisser mes envies et mes désirs, voire mes impulsions, me guider. Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est bien souvent comme ça que le magique se mêle au voyage. Car si on ne se donne pas le temps de s’arrêter un peu, de prendre du recul pour assimiler tout ce que l’on est en train de vivre, on n’arrive pas à être vraiment dans le présent de chaque nouvelle chose que l’on vit. Et, à partir du moment où on apprend à laisser les choses aller, on est bien plus ouvert à recevoir tout ce que le voyage a à nous offrir pour réellement en ressortir enrichi et transformé.

En ce qui me concerne, voyager lentement m’a tellement transformée que je considère aujourd’hui le voyage comme un vecteur d’éveil et d’épanouissement. Plus je voyage, plus je me rends compte que j’ai envie de prendre mon temps, de savourer. Et puis aussi de rentrer un peu plus dans la vie du lieu où je suis, pour voir peut-être moins, mais voir autrement.

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