L’appel du voyage s’est fait encore plus fort en rentrant.

Je suis rentrée de mon premier grand voyage, dix mois passés sur un autre continent, en Australie. Je ne suis pas rentrée en France car mon visa arrivait à expiration, je suis rentrée par choix. J’éprouvais l’envie et le besoin de retrouver mon pays, ma famille, mes amis, toutes ces choses familières qui me manquaient. Je suis rentrée retrouver le sud de la France en été, le ciel bleu azur et les jours qui s’étirent au son des cigales. Et puis, j’ai eu envie de repartir.

Dix mois plus tôt, je n’avais aucune idée de ce que ma première année de PVT allait m’apprendre. Je rentrais sereine, une petite idée en tête de ce que j’allais pouvoir faire pour occuper les prochains mois et renflouer un peu les caisses. Je pensais également avoir envie de retrouver un peu de stabilité, mais qu’est-ce qu’une vie stable quand elle est faite de choix impersonnels ?

J’ai peu à peu compris ce que mon année à l’étranger m’avait enseigné. La liberté de faire mes propres choix, sans crainte du regard des autres et surtout de celui de mes proches. Se retrouver seule au bout du monde n’est pas qu’une partie de plaisir. L’expérience nous apprend à faire face à nos peurs et à nos angoisses, mais surtout à faire des choix. Ces choix qui ne dépendent plus que de nous-mêmes, de notre propre volonté, et qui demandent parfois un peu (beaucoup!) de courage. Mais ces choix, peu importe où ils nous mènent, font partie d’une démarche bien plus grande: celle de choisir sa vie. J’ai fait le choix de monter dans cet avion le 12 septembre 2016 et je crois profondément que tous les instants qui ont suivi m’ont enseigné une seule et grande chose: nous avons le pouvoir de choisir notre vie.

J’ai choisi de repartir, en dépit de tout. Je sais que je serai toujours partagée entre une vie stable et une vie de baroudeuse. J’ai choisi de trouver ma stabilité intérieure en baroudant. J’ai choisi de repartir, je ne sais pas encore exactement où ni quand. Mais j’ai choisi. Voyager seule est la plus belle chose qui me soit arrivée. Et ça m’aide à sourire chaque jour…

Sourire en ravalant une larme lorsqu’on me demande comment ça va après tout ça. Car « tout ça », c’est inexplicable. Incomparable. Tout juste mesurable. Le mesure-t-on justement autant avant d’être de retour ? Je n’en suis pas certaine. Pas dans mon cas. Le retour fut la deuxième grande étape de mon voyage. Il y a mis un sens. Il m’a murmuré puis crié aux oreilles de continuer à choisir ma vie. Choisir ma vie, c’est publier avec une grande pudeur mon premier texte aujourd’hui. C’est croire en mes rêves, toujours. C’est écouter cette petite voix intérieure qui me dicte ces lignes en attendant de refaire mon sac…

Article rédigé par Charlotte Digiovanni

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