Après un bref séjour sur la côte péruvienne (Mancora), nous voilà quelques heures plus tard arrivés à Huaraz (dans la cordillère des Andes péruvienne). Huaraz est le point de départ de nombreux treks fameux au Pérou. La ville se situe déjà à 3080 mètres d’altitude. Le lendemain de notre arrivée, pas envie de traîner. On part pour une journée de trek, à la conquête de la Laguna 69 (4600 mètres).
La personne de l’hôtel (à qui nous avons acheté le tour pour le trek) ne nous informe pas sur le mal d’altitude et sur l’importance d’une bonne acclimatation. Une fois sorti du bus qui nous amène au point de départ, c’est parti. Le trek démarre à plat. Nous sommes déjà essoufflés. On tente de s’aider en mâchant de la feuille de Coca. Rien n’y fait, c’est difficile. On a pas encore commencé à monter…
La première grosse côte arrive. En plus du souffle court, la cœur bat à vive allure. Il ne faut pas longtemps pour que cette drôle de sensation d’être sous l’effet de l’alcool s’impose. En plus d’avoir la tête qui tourne, nous avons des maux de tête et quelques nausées. C’est vraiment difficile, et on progresse très lentement sur le sentier. Heureusement, le guide nous soutient. Arrivés au dessus, soulagement, nous sommes épuisés. Ces symptômes et ces nausées ont persisté toute la fin de journée. Ce n’est qu’après une bonne nuit de sommeil que notre état a retrouvé la normale. Notre guide, Javier, est catégorique, il s’agissait bien du mal de l’altitude.
Ce qu’il faut savoir sur le mal de l’altitude, pour éviter ce genre de journée difficile. Et pour pouvoir profiter pleinement de ses randonnées.
Les symptômes?
– céphalées (maux de tête)
– vertiges
– dyspnée (difficultés à respirer)
– nausées, voire vomissements
– tachycardie (augmentation du rythme cardiaque)
– chaque pas demande un effort considérable
Les risques?
Même si nous avons eu du mal à le croire, plusieurs guides nous disent que le mal d’altitude peut être fatal. Chaque année, de nombreux touristes décèdent suite à des complications liées à l’altitude, car, désireux d’enchaîner la Laguna 69 et le trek de Santa Cruz rapidement, ils ne prennent pas le temps suffisant pour une bonne acclimatation.
Comment l’éviter?
Tout d’abord, prenez le temps de vous acclimater à l’altitude. N’hésitez donc pas à traîner quelques jours avant d’entamer une ascension (aussi petite soit elle). Prévoyez plusieurs petites balades d’acclimatation (simples et en montant progressivement en altitude), avant d’entamer votre objectif.
Mangez léger les deux-trois premiers jours.
Buvez beaucoup d’eau (2 à 3 litres/jour). Ne buvez pas d’alcool (ben oui, ça vous déshydrate…). Si, comme nous, vous êtes au Pérou, ou en Bolivie, alors aidez vous de la feuille de Coca (en infusion ou à mâcher). Cela pourra vous servir favorablement.
Le mal de l’altitude peut arriver à n’importe qui, même si certaines personnes ont plus d’aptitudes aux changements rapides d’altitude (la condition physique peut légèrement influencer). Mais ne vous croyez pas invincibles et soyez prudents.
Texte: Adrien Terlinchamp
Photographies: Camila Guns Photographies
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Article rédigé par Los Mochileros
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Très bons conseils sur le soroche.
Je suis un professionnel du tourisme avec plus de 6.000 personnes accompagnées dans les Andes et je me permets d’apporter quelques petites précisions.
Tout d’abord, les décès dus à l’altitude sont extrêmement rares. Les cas graves sont les oedèmes pulmonaires ou rarement cérébral. Personnellement j’ai eu 2 cas en 15 ans et cela se soigne facilement si c’est pris à temps.
La coca aide, mais n’est pas suffisante. Au Pérou, on peut trouver un produit naturel à base de plantes – coca, muña, gingembre et guarana – hyper efficace et sans effets secondaires, Alti Vital.
Enfin pour terminer et ne pas effrayer les personnes intéressées pour visiter les Andes, ce mal peut effectivement arriver à n’importe qui, mais de nombreuses personnes sont peu affectées avec des légers étourdissements et maux de tête par exemple.