La crise mondiale que l’on vit actuellement engendrée par la pandémie nous force à remettre des choses en perspective. Certaines situations urgentes d’avant la crise nous semblent parfois bien futiles. Malgré que cette période soit très difficile tant économiquement que socialement, lorsqu’on regarde l’envers de la médaille, on aperçoit de nouvelles tendances positives et parfois même bénéfiques.

L’adoption massive du télétravail a eu des effets positifs quasi immédiats sur l’environnement et la qualité de l’air. Pour plusieurs, notre rapport à la consommation est en train de changer et nous regardons la décroissance avec un oeil différent. Notre rythme de vie et certaines priorités sont également réévalués à la lumière de cette nouvelle normalité. On se questionne davantage si c’est absolument nécessaire qu’on ait accès en tout temps à tous les types de commerces. Plusieurs par exemple (dont moi-même), sont en faveur d’un retour à la fermeture le dimanche des commerces jugés non essentiels.

Une époque, pas si lointaine, où Paris était envahie de touristes.

De quoi sera fait demain?

On espère tous que l’après-crise nous rendra meilleurs et qu’on en aura tiré des leçons. Parmi les nombreux questionnements qui surgissent dans cette tempête, l’un de ceux-ci m’amène à la réflexion. Dans ce monde « d’après », est-ce égoïste de voyager?

Dans l’histoire récente de Venise, l’eau des nombreux canaux n’a jamais été aussi cristalline, et à Paris, le chant des oiseaux a remplacé le bruit des klaxons. Time Square à New York complètement vide et les nombreux boulevards de Los Angeles désertés sont des images qui frappent l’imaginaire. 

Plus près de chez nous, le secteur du Vieux-Québec, le coeur historique et touristique de Québec, est complètement déserté depuis le confinement.

Réflexions sur notre manière de voyager

Le tourisme, bien qu’il ne soit pas considéré comme un service essentiel, est une industrie majeure tant au Québec qu’ailleurs dans le monde (il emploie quand même plus de 400,000 personnes seulement au Québec!). Loin de moi l’idée qu’on devrait cesser de voyager, car il apporte tellement au niveau personnel, mais je crois que le moment est propice pour se demander comment on aimerait voyager dans l’avenir. Je pense surtout au tourisme de masse et à la surexploitation de certains lieux fragiles. 

Est-ce irresponsable de faire débarquer au même moment des milliers de touristes dans un endroit où le milieu est fragile? N’est-ce pas malsain l’achalandage intense qu’a connu le célèbre mont Everest dans les dernières années? Est-ce pertinent de dénaturer et de polluer un lac en Colombie-Britannique simplement pour obtenir un cliché pour Instagram?

Ce sont tant de questions que l’on devrait se poser lors de notre réflexion sur notre manière de voyager. Alors, est-ce égoïste de voyager? Je répondrais par la négative, mais on peut sûrement agir de façon plus responsable! Pourquoi ne pas alterner les voyages à l’international avec des destinations plus locales par exemple?

Voyager différemment

On pourrait aussi favoriser des destinations qui privilégient le développement durable. Le Costa Rica par exemple récolte la palme d’or en ce qui concerne le tourisme durable. Si vous culpabilisez de prendre l’avion, il est même possible de compenser les émissions de gaz à effet de serre en finançant des organismes qui oeuvrent dans le développement durable, comme Carbone boréal qui replante des arbres dans la forêt boréale du Québec.

Une chose est sûre, quel que soit l’endroit que l’on visitera, qu’il soit urbain ou naturel, il mérite notre respect. Le tourisme alternatif vaut la peine d’être exploré et plusieurs agences de voyage en font même désormais leur marque de commerce! Et vous, voyagerez-vous différemment dans ce monde « post-pandémie »? 

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