Qui eut cru qu’un jour je serais partie seule avec mon sac à dos à la découverte d’une ville totalement inconnue ? Une chose certaine, pas moi. J’ai toujours été émerveillée par les gens courageux, ceux qui n’ont pas peur de réaliser leurs ambitions, qui n’ont pas peur du jugement des autres. J’ai toujours envié cette énergie saine et cette autonomie déroutante. Je n’aurais jamais cru être cette personne et encore moins avoir l’audace d’essayer un jour de voyager seule. Même au moment d’écrire ces lignes, des doutes persistent. Billet en main, sac sur le dos, je ne vais pas tarder à savoir si je suis, moi aussi, une voyageuse solo.
JE VOUS DONNE UN PETIT SCOOP, LA RÉPONSE EST OUI.
J’ai écrit les quelques lignes précédentes alors que j’étais en attente à l’aéroport. Un moment stressant qui m’a fait réfléchir sur une panoplie de sujets. J’ai décidé ainsi de partager ma p’tite histoire qui n’a rien d’extraordinaire enfin, sauf pour moi ! Si jamais vous vous sentez interpellé par le voyage en solo et que vous n’avez jamais osé l’essayer, ce texte est pour vous.
Toute cette aventure a commencé quand moi et mon chum on se préparait pour notre prochain voyage, tout ce qu’il y a de plus normal. Pour faire une histoire courte, il a eu une superbe opportunité d’emploi attendue depuis longtemps et qu’il ne pouvait pas refuser, alors nos plans sont tombés à l’eau. Bon, ce sont des choses qui arrivent je suppose, mais comme on dit «rien n’arrive pour rien». C’est là que c’est devenu très intéressant…
«Pas le choix de dire oui ! Tu attends ce moment depuis tellement longtemps et puis, ce n’est pas grave, je n’aurai qu’à partir toute seule !»
Oui, j’ai prononcé ces mots. Sans trop en prendre conscience, mais ils étaient dits. De fil en aiguille, les choses se sont faites logiquement et mon chum a accepté l’offre d’emploi. Après tout, mon plan c’était bien de partir seule non ? J’ai acheté mes billets et j’ai réservé mon auberge : mission accomplie. C’était bien simple après tout !
BONHEUR.
Tu parles d’une bonne nouvelle ! J’étais sur un méchant high. Tsé la femme forte qui part faire le tour du monde toute seule, et bien ça allait être moi. Bon, avec un peu de recul, on pourrait dire que j’étais juste une Québécoise qui part en Europe de l’Est pendant deux semaines, pas de quoi en faire tout un plat. Mais dans ma tête, c’était un peu la même chose. Un trip que je ne croyais jamais avoir le courage de réaliser.
Le jour du départ maintenant, c’est une autre histoire. C’est une fois assise au siège 15A que j’ai été assaillie par les doutes et la peur. Oui, la peur. De quoi ? J’en sais rien. Peut-être qu’à force d’avoir entendu la phrase «Ah ouain, tu pars toute seule ? T’es courageuse, moi j’aurais peur» j’ai fini par avoir peur de cette peur. Enfin bref, vous comprenez l’idée. J’étais donc assise dans l’avion et j’ai eu mon down. L’irrationnel s’emparait de moi et je me suis mise à penser à tous les «et si jamais…» Et si j’me faisais attaquer ? Et si j’m’ennuyais ? Et si je n’aimais pas la ville ? Et si je tombais malade ? Et si je perdais mon passeport ? Et si… C’était un moment assez pénible croyez-moi. Ç’en était totalement ridicule. Je me suis même dit «dans le pire des cas je reprends l’avion en arrivant». IMAGINEZ-VOUS !? Bref, la crise existentielle a fini par passer (probablement parce que mon cerveau n’en pouvait plus de calculer toutes les (im)probabilités et je suis passée à autre chose. Vraiment. C’est étrange comment ça fonctionne le cerveau, mais après ma vaine tentative à prédire l’avenir, je suis redevenue calme et confiante en me disant «écoute, y’arrivera bien ce qui doit arriver».
ET VOUS SAVEZ QUOI ? EH BIEN, IL N’EST RIEN ARRIVÉ DU TOUT.
Enfin rien de négatif je veux dire ! Je suis actuellement en plein cœur de ce solo trip et je n’ai qu’un regret : d’avoir attendu tout ce temps avant de faire le premier pas. En voyageant seul, on apprend qu’être avec soi-même c’est plaisant. Oui, vraiment. On a le loisir de choisir exactement ce qu’on a envie de faire et sans jamais se justifier. Un petit plaisir dont il nous est difficile de profiter au quotidien. La grasse matinée ? Pas de problème. Une balade en ville avec tes nouveaux amis allemands ? Pourquoi pas ! Un après-midi lecture dans un petit parc ? T’as le droit. Ce qui est merveilleux aussi quand on voyage seul, c’est qu’on se met à remarquer que… on n’est pas tout seul. Des voyageurs, y’en a plein partout. C’est facile de se faire de nouveaux amis même si vous êtes comme moi, du genre un peu farouche !
BIEN ENTENDU, TOUT N’EST PAS PARFAIT.
Connaissez-vous quelque chose de parfait vous ? Non ? Moi non plus. Voyager seul c’est aussi apprendre à faire confiance aux étrangers par nécessité et non par choix. C’est devoir se contenter de bâtir des souvenirs qu’il nous sera impossible de partager avec nos amis ou notre famille à notre retour. C’est devoir se forcer pour rencontrer de nouvelles personnes afin de socialiser. C’est tolérer et apprivoiser les ronflements du gars d’à côté. C’est faire les choses différemment. Mais ce qui est vraiment beau dans tout ça, c’est que faire les choses autrement de temps en temps, ça fait un bien fou.
FAUT PAS S’EN PRIVER.
Voilà, j’espère que ma p’tite histoire fera son bout de chemin chez ceux et celles qui hésitaient toujours à partir en solo. Sachez qu’il y a un début à tout et surtout que… C’EST POSSIBLE !
PETIT BONUS.
Tant qu’à essayer du nouveau, durant ce voyage, j’ai expérimenté le travail à distance. J’avais quelques appréhensions au départ à savoir si j’allais aimer la formule «voyage-travail», mais maintenant je peux affirmer avec certitude que c’est une formule gagnante pour moi. Travailler en voyageant, ça permet de conserver une petite entrée d’argent (et de conserver son emploi par le fait-même). Et également de faire de sa réalité quelque chose de bien agréable. Si votre travail ne nécessite que d’un ordinateur, une connexion wi-fi et un peu de jus de cerveau, vous avez absolument tout les prérequis pour essayer cette formule. Tant qu’à moi, c’est le meilleur des mondes. Plus besoin de diviser sa vie entre voyager OU travailler.
Article rédigé par Nuange Poulin
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