Paros est l’une des plus grandes îles des Cyclades, en Grèce. Un joyau de la couronne que compose cet archipel d’îles de la mer Égée distantes de quelques heures de ferry l’une de l’autre. Demeter, déesse de l’agriculture, l’a rendue riche et fertile. Un chant traditionnel la décrit ainsi : “Paros, pommier odorant, pomme du Paradis…” L’île est une carte postale : longues plages, mer turquoise, soleil de plomb, bonne bouffe… On ne va pas se mentir, c’est aussi l’une des plus touristiques. En période estivale, sa population se démultiplie. Mais sa grande taille est un atout. Même en pleine saison, il est possible de s’y perdre. Entre les plages et les petits villages de montagne, voici quelques conseils pour un séjour hors du temps sur ce fruit défendu…

Parikia l’opulente

C’est le port principal de l’Île. C’est ici que vous arriverez en partant du port du Pirée. Parikia est une jolie petite ville aux murs blancs, aux volets bleus et aux petites rues typiques, quoique saturées de boutiques à touristes. La ville déborde aussi de restaurants, cafés, glaciers, boutiques de spécialité, bars de nuits… Vous vous noierez dans l’Ouzo si tel est votre désir. Parikia aux mille ruelles a les moyens de vous rincer. Mon conseil : testez les restos de la partie nord de la ville, le long du front de mer. Ils sont un peu moins chers et tout aussi bons. On a bien aimé par exemple la terrasse du resto Aoli.

La ville est aussi une bonne base arrière pour explorer le reste de Paros. Même si des bus réguliers et nombreux parcourent l’île de part et d’autre, je vous conseille d’être véhiculé par vos propres moyens. L’idéal : le quatre-roues. Vous trouverez de nombreuse agences de location dans Parikia. Les prix sont d’environ 30 dollars par jour. Pratique pour rouler sur les petits chemins de montagne, ou les sentiers sablonneux qui mènent aux criques. Il faut compter deux à trois heures pour faire le tour de l’île par le littoral.

Petites plages et ports de pêche

C’est donc au guidon de votre quatre-roues que vous explorerez au mieux les multiples plages et criques de la côte. Pour commencer, dirigez-vous vers un incontournable de l’île, la “pause santé” de votre voyage : la plage de Kalogeros, près du village de Molos.

Au fond à gauche de la baie, la mer ronge la falaise composée d’argile rose et grise. Muni d’un petit caillou, vous pouvez gratter la roche humide pour vous concocter un masque naturel. Idéal pour nettoyer vos points noirs ou pour arracher les derniers lambeaux de peau de votre visage brûlé au troisième degré par le soleil limite radioactif des Cyclades. Et puis ça fait des photos drôles…

Après votre séance de balnéo, dirigez-vous vers Piso Livadi : petit port de pêche à quelques kilomètres vers la partie sud de l’île, globalement plus sauvage et moins touristique.

Faites une pause chez “Captain Yannis”, jolie terrasse ombragée le long du quai. Si la soirée est déjà bien avancée, faites quelques kilomètres de plus vers Drios. Vous trouverez ici l’un des meilleurs bars à cocktails de l’île : le Green Project. Ce bar est le spot de soirée des habitants de l’île, loin des grosses boîtes de nuit du nord de l’île.

Pour une ambiance plus relax, continuez encore un peu vers Aliki, surnommé “le port rouge”. Le coucher de soleil y est magnifique.

L’intérieur de l’île

Dans les Cyclades, Paros est une exception. L’île a su conserver une activité économique qui ne dépend pas essentiellement du tourisme comme Mykonos ou Santorini. Elle possède une agriculture dynamique, des vignes qui datent de l’époque vénitienne et elle produit quelques variétés de fromage frais qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Dans les terres, en plein centre de l’île, caché à flanc de montagne, le village de Lefkès est l’un des mieux conservés des Cyclades. Ses ruelles blanches escarpées sont envahies de dizaines de variétés de fleurs aux tons violets et roses.

D’ici, vous pourrez arpenter l’ancienne route Byzantine, un chemin millénaire qui relie Lefkès au village de Podromos en 45 minutes.

La ferme de Mickela

Notre séjour n’aurait pas été le même sans ces quelques nuits chez elle. Mickela est originaire de Lefkès. Sa famille est présente sur l’île depuis toujours. Elle possède quelques terres et une petite ferme traditionnelle en ruine dans les montagnes derrière Parikia. Il y a 4 ans, Mickela a décidé de la rénover entièrement pour la transformer en maison d’hôte.

La ferme de Mickela avant rénovation

Voici le résultat :

Cette maison est idéale pour 4 personnes : deux chambres, un salon/cuisine et un salon d’été avec barbecue. Si vous aimez cuisiner, achetez quelques souvlakis, brochettes de porc marinées, à faire griller sur les braises. Émiettez du xynomisithra (variante locale du mizithra grec en plus crémeux) sur des tomates. Vous pourrez même arroser ce repas de Souma, digeo locale que Mickela nous a offert en arrivant. L’accès à partir de Parikia se fait par un chemin de halage qui passe par l’ancienne carrière de marbre de Paros. C’est ici qu’ont été extraites les pierres qui composent la Vénus de Milo ou le tombeau de Napoléon avant que le filon ne soit tari. Évidemment, le séjour n’y est pas donné, mais ça vaut le coup…

La parenthèse Antiparos

Cette petite île fait face à Paros. Plus sauvage, un peu moins touristique, elle offre de superbes petites criques dans lesquelles on se sent seul au monde. Pas étonnant que Tom Hanks y ait une villa… Les ferry, au départ de Pounta font des allers-retours réguliers jusque tard dans la soirée.

L’île d’Antiparos, face à Paros

Article rédigé par Catherine Beaumier Lacroix

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