Je n’avais jamais eu aucun intérêt pour les sports. Pourtant, après avoir entendu une amie me vanter pour la Xe fois les vertus de la course, je m’y suis mise. À 47 ans, tout à coup, j’ai acheté une paire de chaussures de course et je me suis mise tranquillement à l’entraînement. Ça n’a pas été facile, et j’ai souvent pesté, mais le sentiment de bien-être que je ressentais après chaque séance me motivait à remettre mes chaussures le lendemain et refaire mon parcours.

Amoureuse des voyages, il n’a pas fallu longtemps avant que je décide de jumeler ma nouvelle activité à ma passion de toujours. Surtout après avoir goûté l’atmosphère qui entoure une course officielle lorsque j’ai couru le 5 km du Marathon de Montréal. Et même si je commençais déjà à aimer la course et ses bienfaits (notamment tout ce que ça apporte en matière de confiance en soi quand on termine son premier 5 km officiel), j’ai vite remarqué que le fait de m’entraîner pour aller courir à une destination qui m’attirait augmentait grandement mon plaisir à courir et mon désir de faire mieux. Parce que, quand on aime découvrir le monde, il est vraiment génial de le faire en participant à une course!

Il faut dire que la communauté des coureurs est vraiment extraordinaire! Honnêtement, l’énergie et l’excitation du groupe au fil de départ, quelques minutes avant le coup d’envoi, sont contagieuses! Et il n’y a rien de tel pour découvrir une ville que de courir dans ses rues, en compagnie de ses habitants et de personnes venant des quatre coins du monde! Les activités entourant la course, comme le hall d’exposition, les spectacles et (parfois) les repas pris ensemble permettent aussi de se plonger dans un lieu et dans sa culture et de faire des rencontres très positives.

Dans la plupart des villes, la foule est nombreuse pour encourager les coureurs et les organisateurs se donnent parfois beaucoup de mal pour rendre l’expérience inoubliable. À Liverpool, par exemple, même les coureurs qui ne faisaient « que » le 5 km ont eu droit à une fin de course dans le stade. Toute une sensation extraordinaire que d’entrer en courant dans le stade pour y faire un dernier tour de piste sous les applaudissements nourris de la foule!

Cette année, après avoir couru à Ottawa, j’ai décidé de courir à Reykjavik, ville que j’avais découverte l’an dernier lors d’un road trip autour de l’Islande. Quelques semaines après, alors que je passais 5 semaines à Hiroshima pour parfaire mon japonais, j’ai pris l’habitude d’aller courir tous les deux jours le long de la rivière Ōta. Pas de course officielle, bien sûr, mais courir en regardant défiler des paysages urbains ou naturels à l’étranger donne encore plus de sens à l’expérience, à mon avis. J’y allais en début de soirée, peu avant la brunante, et je pouvais admirer les bâtiments et les premières lumières du soir se reflétant dans l’eau. Chaque fois en me pinçant un peu intérieurement, tellement j’avais l’impression de vivre un rêve.

Bien sûr, je ne cours pas seulement pour pouvoir voyager. Je cours parce que j’aime ça. Mais courir à l’étranger, dans un lieu qu’on découvre, est vraiment une expérience que je suis heureuse d’avoir vécue, et que j’espère vivre encore de nombreuses fois.

Jumeler course et voyage peut se faire sans ajouter beaucoup à ses bagages : des chaussures de course qui feront aussi office de chaussures de marche, un short ou pantalon de jogging et un t-shirt. Mais ça permet de ramener des souvenirs très spéciaux. Il suffit une fois sur place de s’informer pour trouver les différents spots où les coureurs vont pour s’entraîner. Souvent, ces parcours sont dans de beaux parcs ou coins de la ville. Il existe aussi une application gratuite, Runnin’City, qui permet de découvrir plus de 150 villes dans le monde en courant grâce à des parcours prédéterminés.

Quand on a le goût de se mesurer plus officiellement, il est facile en fouillant sur Internet de découvrir où se tiennent les différents marathons autour du monde et de vérifier si des courses officielles ont lieu dans les destinations de votre bucket list et à quelle date. Quelques sites Web rassemblent des informations sur plusieurs destinations. La série de marathons Rock’n Roll est un bon point de départ. D’autres sites comme https://www.marathons.fr/Calendrier-des-Marathons-du-Monde font l’inventaire de nombreuses courses autour de la planète. Il y a aussi l’excellent guide de Nathalie Rivard intitulé Courir autour du monde, des plus classiques aux plus folles, 200 courses pour vous faire rêver!, qui offre de nombreuses suggestions et est maintenant mon livre de chevet.

Pour 2019, je n’ai pas encore officiellement fait mon calendrier de course, mais une chose est sûre, il comprendra au moins une destination qui me fait saliver et qui me donnera des ailes quand il s’agira de me motiver à sortir courir, surtout maintenant que l’hiver est arrivé. Le fait de jumeler cette activité aux voyages me motive énormément à persévérer dans mon nouveau sport. M’entraîner en m’imaginant déjà courir dans une destination de rêve rend les choses plus faciles, surtout les jours où la motivation me manque. Et au bout du compte, ma santé physique et mentale ne s’en porte que mieux, et mon amour des voyages continue de grandir.

Article rédigé par Denise Bérubé

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