Comme beaucoup de personnes, j’avais entendu dire que le Japon était un pays tellement dispendieux… ou encore que le stop et le camping étaient impossibles, que les Japonnais ne parlaient pas anglais, alors j’ai envie de vous partager ceci… oubliez tout ça et foncez !

Je vais directement mettre les choses au clair, je suis restée au pays du soleil levant pour 11€ par jour pendant presque 2 mois (50 jours). Et pourtant, je ne me suis pas sentie privée, j’ai visité différentes régions et endroits touristiques, j’ai mangé des spécialités et dormi dans des maisons typiques. Évidemment ça demande d’être de nature flexible et un peu audacieuse.

Commençons par le logement. Ayant atterri à Kyoto, il a été impossible de faire du couchsurfing. En effet, la demande doit être gigantesque, je me suis donc rabattue sur airbnb avec la chance d’être logée dans une maison typique, les propriétaires vivant un peu plus loin mais toujours présents pour veiller à la convivialité du séjour et offrir quelques douceurs.

Au début, le plan était de camper, mais après une nuit au dessus d’un tunnel caché dans les fourrés et sans matériel en ce début d’automne, il s’est avéré que ce n’était pas une idée judicieuse. Cependant, si le temps est au beau fixe, planter sa tente reste totalement faisable, il faut par contre être très discret pour ne pas inquiéter les habitants et être respectueux du lieu.

Le reste du séjour, j’ai pu trouver des hôtes (couchsurfeurs donc) japonais et passer une dizaine de jours dans un workaway où je travaillais quelques heures en échange d’un lit et de repas.

Pour les déplacements, je n’ai pas eu la chance d’essayer le fameux Shinkansen certes fabuleux à plusieurs points de vue, mais en revanche, j’ai pu tester l’admirable gentillesse et l’altruisme des locaux. J’ai fait du stop et, contrairement à une légende du milieu, c’est très facile. Bien sûr, il faut prendre un bus parfois pour sortir de la ville, mais dès que vous êtes en place à une station d’essence, un(e) aimable conducteur(rice) viendra rapidement à votre rescousse. En tant que figure exotique, vous éveillerez un sentiment d’empathie irrésistible au Japonais qui se fera un devoir national de vous mener à bon port même jusqu’au pas de la porte de votre hôte, quitte à faire un détour de 3h aller-retour, prendre sa sœur au passage et quelques cadeaux pour vous. Si hélas il ne peut rien faire, il vous offrira des mandarines, du chocolat, un sourire. Il se peut également que, durant le trajet, il vous fasse visiter un lieu qui lui tienne à cœur ou que, après la course, il cherche à vous donner un parapluie ou de l’argent (personnellement, je préfère refuser ce genre de don car je lui préfère une amitié naissante). Si, par le plus pur des hasards, vous êtes coincé sur une aire d’autoroute, n’hésitez pas à aller vous enfermer dans une toilette pour passer une « mauvaise » nuit, car dans ce pays ce genre d’endroit est si propre que pour dépanner ça vaut le coup.

Le Japon est aussi connu pour sa cuisine. La première semaine, enthousiaste que j’étais, j’ai un peu dépassé mon budget avant de rééquilibrer le tout en continuant de me régaler.

Il ne faut pas hésiter à passer la porte d’un petit restaurant où tout le monde vous saluera en criant «Irasshaimase! », même ceux cachés en cuisine, mais aussi la porte des supermarchés où vous trouverez des repas déjà préparés et autres encas à bas prix. Faites attention cependant aux produits emballés, par exemple un filet de 4 pommes, demandez si le prix indiqué est par pomme ou pour l’ensemble, ça évite les surprises à la caisse. Il y a les fameux sushis à 100 Yen et les chaînes de restauration rapide japonaises comme le Sukiya où vous pourrez commander votre repas sur écran, sans oublier les combinis où vous pouvez faire une razzia d’onigiris.

Je dois par contre admettre que tous les Japonais ne parlent pas trop anglais, mais vous finirez toujours par vous comprendre et là aussi ils feront preuve d’ingéniosité pour vous aider. Vous pouvez apprendre quelques mots qui leur feront plaisir et peuvent désamorcer une situation.

Pour finir, je vous donnerai l’exemple d’un couple de soixantenaires qui sortaient d’un restaurant en soirée. Nous voyant mon compagnon et moi au mauvais endroit pour faire du stop à cause d’un problème de compréhension avec le précédent conducteur (hé oui ça arrive), ils nous proposèrent de nous déposer à une place plus appropriée.

Finalement, inquiétés par la situation, ils demandèrent si nous avions l’obligation d’arriver à notre destination le soir-même. Répondant par la négative, ils nous emmenèrent chez eux et nous payèrent un bon souper. Le lendemain, ils nous aidèrent à trouver une voiture.


Nous ne parlions pas la même langue, cependant ils se sont comportés comme des parents attentifs en nous prenant sous leurs ailes et ça c’était une belle rencontre imprévue qui fait la beauté du voyage.

Je ne peux que vous encourager si vous allez au Japon à essayer un autre Japon.

Article rédigé par Stephanie Pasteels

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