Les deux pieds hors de notre zone de confort, on vient d’arriver à l’autre bout de la planète. On foule un sol encore inexploré, une aventure encore vierge qui ne demande qu’à débuter. On passe les douanes, notre passeport gagne une nouvelle étampe, c’est maintenant officiel, il ne nous reste qu’à partir en grande exploration.


Pendant le voyage: le travail sur soi

Le soleil s’est levé, la nuit a été courte. On est encore sur le décalage, mais la fatigue ne réussit pas à prendre le dessus sur notre envie de découvrir ce nouvel environnement. On a de l’énergie à revendre et une motivation inébranlable. On part en exploration, on est émerveillé par absolument tout ce qui nous entoure, un émerveillement dont on n’avait plus l’habitude, plus le souvenir. Respirer à pleins poumons cet air de liberté nous fait le plus grand bien. Ça beau être pollué, c’est l’air qu’on avait besoin de respirer en cet instant précis.

L’instinct

Dans les premiers jours, on dépoussière notre instinct d’humain, notre instinct de survie. Pas que le mal nous guette derrière chaque coin de rue, loin de là. Mais on se retrouve quand même dans une position d’exposition au danger beaucoup plus grande qu’à la maison. Fini la nourriture aseptisée, l’eau potable accessible au robinet et l’hyper sécurité. Il faut veiller à avoir quelques bons médicaments sous la main au cas où, réussir à se débrouiller dans une langue complètement étrangère, rester sur ses gardes, méfiant, mais pas trop tout de même. Bref, il faut réapprendre à reconnaître le danger et le côtoyer un peu chaque jour. On recommence à écouter sa petite voix intérieure, celle qu’on n’avait pas entendue depuis si longtemps.

Les découvertes

Une visite n’attend pas l’autre, de toute façon, notre quotidien est maintenant fait d’un contenu 100% inédit! On visite des temples, des cavernes, des marchés locaux, des déserts. Pourquoi pas prendre des cours de cuisine ou se payer un tour de speedboat sur le Mékong? Du surf? Une ascension de 4500 marches en pleine nuit afin de voir le plus beau lever de soleil de l’Asie du Sud-Est? Tant qu’à y être, y’a rien de trop beau! On déguste la cuisine locale et on essaye le plus de sortes de bières possible, ça fait partie du « trip » après tout!

L’adaptation

La fatigue nous gagne un peu. Pas trop là, mais sournoisement elle s’immisce dans notre quotidien. Il faut dire que, depuis les dernières semaines, la cadence effrénée nous a grugé beaucoup d’énergie. Les longues heures de marche sous le soleil avec nos sacs de voyage sur le dos, les voyagements tumultueux en tuk-tuk, les couchettes dures comme le roc dans le train, les autobus qui roulent à une vitesse effrénée en plus du bruit incessant des klaxons. Oui bon, ok. C’est peut-être normal de ressentir un peu de fatigue, mais rien pour nous arrêter de gravir des montagnes ou de se lever à l’aube juste pour voir percer les premiers rayons du soleil. On est ici pour voir du pays non? Pas pour dormir!

Les péripéties

Ça arrive tôt ou tard, c’est inévitable. Chaque bonne aventure a son lot de mésaventures, ça fait partie du voyage. C’est même un peu ça que l’on allait chercher en quittant le pays. Cette capacité d’adaptation, de passer au travers de nouvelles épreuves, de devenir un peu plus fort, un peu plus autonome. Bon, sur le coup, on ne le voit pas comme ça. Personne ne se dit : « Yay! J’ai manqué mon vol d’avion! Comme cette aventure va me faire grandir! » Non. Personne ne se dit ça. Même que parfois tu te surprends à penser que tu serais bien chez toi dans ton lit douillet. Oui, oui, tu y penses, mais il y a un vieux dicton qui dit : « rien n’arrive pour rien », et bien ça j’y crois profondément. En plus, souvent, les pires moments font les meilleures anecdotes à raconter à notre retour!

P.S. Bon, on est d’accord que la journée ou tu as attrapé la diarrhée du voyageur n’était pas la plus belle de ton aventure, mais il y a des choses qu’il faut apprendre à gérer sans les contrôler.

La cadence

Après un certain temps, on reprend un rythme de vie un peu plus normal. Un peu comme si « vivre » ne devenait plus une urgence, comme si on s’était habitué à doser les merveilles. On prend le temps d’apprécier les choses simples comme lire sur la plage, faire de nouvelles rencontres, aller prendre un verre pour discuter de tout et de rien. La notion d’être pressé disparaît, on se pose un peu plus longtemps à chaque endroit ne serait-ce que pour déguster un autre délicieux souper au bord de la mer.

L’anticipation

La journée du retour approche dangereusement. Comment est-ce que ça peut passer si vite? Bon, on ne commence pas à s’en faire avec ça parce que on est encore sur notre « vibe de pas stressé ». Seulement, on reste lucide et on reçoit les notifications nous rappelant que notre vol de retour est dans quelques jours. On reste zen, serein. Déjà on se replonge dans les souvenirs de nos aventures, on discute de nos meilleurs moments, on rit à celles de certains autres, c’est un peu comme faire une rétrospective de cet amalgame de moments qui feront à tout jamais partie de nous-même.

Sommet du Adam's Peak, Sri Lanka

Article rédigé par Nuange Poulin

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