Ce n’est pas un secret pour personne, voyager nous fait passer par toute une gamme d’émotions, des bonnes et des moins bonnes. À la veille d’un voyage de 3 mois, je vais tenter de décrire le mieux possible le quotidien d’un nomade, du moins ma façon de voir les choses et ce que j’ai vécu.

Au fond, l’aventure débute bien plus tôt que l’embarquement dans l’avion et se prolonge bien au-delà du retour au bercail.


À l’aube de l’aventure : Les montagnes russes

Chaque jour, c’est un peu la même chose : Travail – Gym – Dodo, et hop, on recommence. On tombe facilement dans la routine, je dirais même qu’on tombe la tête première dedans et on s’écrase tout au fond. Pourtant, au retour de notre dernier voyage, on s’était juré de vivre sur un mode de vie alternatif, on s’était juré de moins consommer, de devenir des êtres humains meilleurs et moins stressés, bref, on s’était promis de ne pas rentrer dans le moule. Pourtant, ça ne prend pas si longtemps et sans qu’on ne s’en rende compte, sans qu’on ne l’y ait autorisée, la routine revient sournoisement et s’installe confortablement.

Le coup de fouet

Bang! Eh voilà. On a atteint le point de non-retour. Ce point où l’on se dit qu’on doit faire quelque chose, prendre action. On est prêt à tout abandonner ou, en bon québécois, « à toute crisser ça là ». Plus rien n’a de sens, plus rien n’a de valeur. On est plus émerveillé de rien, on n’apprécie plus rien. Bref, on est rendu un peu comme des zombies, tourmentés et errant dans un quotidien désincarné. C’est à ce moment-là qu’on se dit qu’on doit repartir en voyage, à cet instant précis que la solution est claire dans notre tête. Peu importe de quelle façon, ça DOIT se produire. Alors, on se met à échafauder des plans imaginaires, des itinéraires de rêves. Dès ce moment, la magie commence à opérer, c’est exactement là que le voyage commence…

L’euphorie

C’est parti, on est à la recherche d’une destination et toutes les options sont bonnes à ce moment. On est prêt à faire un itinéraire de fou, le budget a peu d’importance, tout est possible, c’est merveilleux! C’est le meilleur moment de la préparation du voyage quant à moi. C’est celui où l’on voyage par procuration à force de s’informer sur toutes sortes d’endroits et de pays à visiter. Ce n’est pas comme si on prenait plaisir à fouiner sur le net en regardant des blogues de voyage, non non. La différence c’est que c’est POSSIBLE de le faire, tout est possible. Le cœur qui bat à 1000 milles à l’heure, notre quotidien devient pratiquement invisible, comme s’il ne restait plus rien à penser sauf à notre prochaine destination.

La décision

Un peu sur le « fly » on achète notre billet d’avion pour LA destination. On est tellement excité que on a du mal à en dormir. On se fait un planning de plus en plus gros, de plus en plus serré. On a fait en sorte que ce moment soit possible, on a pris des vacances, c’est enfin vrai, le départ est imminent. Les journées passent vites et sont belles, on renoue avec notre petite routine version « jazzy ». Dès le moment où le billet est acheté, on passe à une nouvelle phase, une phase beaucoup plus encrée dans la réalité que les précédentes.

L’incertitude

Celle-là fait mal. On commence à compter sérieusement tout ça, à lire sur les mises en garde du pays que l’on a choisi, on pense aux vaccins, etc. On se demande réellement : Dans quoi est-ce que je me suis embarqué? Est-ce que j’ai assez d’argent pour faire tout ça? Est-ce que je suis en train de faire une gaffe? Ai-je choisi la bonne destination? C’est un moment difficile, rempli de questionnements, d’incertitudes. On se surprend même à penser : Pourquoi est-ce que j’ai fait ça? Période de dualité, on est tiraillé entre l’envie de partir et celle de rester, on se cherche des défaites, on ne pense plus avec le même cerveau… on pense avec un cerveau apeuré.

La sérénité

« Anyway, mon billet est acheté, tout va bien aller ». On reprend tranquillement confiance en soi, confiance en la vie. De peine et de misère, on a réussi à calmer notre cerveau et lui faire entendre raison. On est maintenant CONVAINCU que c’est le bon choix que l’on fait, on le ressent tout au fond de nous. De jour en jour, la sérénité s’implante en nous, la certitude avec elle. On apprend à vivre avec le fait que l’on part bientôt, on se met à apprécier toutes sortes de choses. En fait, on apprécie tout ce qu’on n’appréciait plus avant. On parle aux gens en les écoutant vraiment, on apprécie les moments entre amis, entre amoureux et entre collègues. C’est un peu comme si on était devenu la personne que l’on a toujours voulu être, celle qui apprécie la vie, tout ce qui l’entoure, même la petite routine que l’on déteste tant. Une vie remplie de simplicité et de petits moments. On est si bien à la maison, entouré de sa famille et de ses amis, dans le confort et son petit lit douillet, pourquoi est-ce qu’on voulait partir loin de ce confort-là déjà?!

Le départ

Le jour J est arrivé, nos bagages sont faits, on a révisé notre « to-do list » au moins une dizaine de fois, on est prêt à partir. On vit un petit stress, on compte les heures avant d’embarquer dans l’avion, c’est merveilleux et terrifiant à la fois.

Article rédigé par Nuange Poulin

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