2017 a été choisie comme l’année du tourisme durable par les Nations Unies. C’est la preuve que de nombreux acteurs internationaux sont conscients que le tourisme doit, plus que jamais, aller de pair avec la protection de l’environnement. Pourtant, la croissance du tourisme n’est pas sans conséquences. S’il peut profiter aux populations les plus démunies grâce à des perspectives d’emploi, il est également responsable de la pollution, de la déforestation et d’atteintes importantes à la biodiversité. Voyager est un luxe, mais le fruit de sa trop rapide démocratisation tend à porter préjudice à des écosystèmes fragiles.

Il n’est pas rare d’aller dans des pays où, il faut avouer, la protection de l’environnement n’est pas une priorité absolue. Soit. Mais notre comportement n’en n’est pas moins responsable. Mieux, lorsque nous ne sommes pas chez nous, il doit être irréprochable. Il faut avoir conscience qu’en tant que voyageur, nous devons être attentif aux moindres choses. Lors de certains de mes voyages effectués par le passé, la vue de certaines attitudes était révélatrice d’un laxisme total. Cigarettes et canettes sur les plages, déchets laissés à l’abandon… Tant de comportements inadmissibles et révoltants.

Outre ces incivilités, de nombreux sites sont désormais en proie à un tourisme d’une intensité inégalée. L’exemple le plus frappant concerne sans nul doute le Machu Picchu. Faisant partie du Patrimoine mondial de l’UNESCO, il est de plus en plus menacé par la surfréquentation qui, à terme, peut provoquer des glissements de terrain… En plus de ce site historique d’exception, il faut penser au développement, parfois très ingrat, des stations balnéaires. Tant de plages de sable fin ornées de cocotiers, pourtant salies par la pollution anthropique. L’exemple d’Ha Long fait déjà beaucoup parler de lui. Également protégée par l’UNESCO, cette baie unique au cœur de la mer de Chine méridionale est de plus en plus menacée par la surexploitation touristique. En dépit d’un décor de rêve, l’envers du décor fait tache. Eaux très polluées, biodiversité menacée, sans compter une difficulté endémique de gestion des déchets étant donné la hausse constante du tourisme.

Mais que faire, me direz-vous ? Faut-il lutter contre les dégradations de l’environnement grâce à une conscientisation commune ? Si nous avons la prétention de se dire « citoyens du monde », la réponse à ce questionnement serait positive. Voyager est une incroyable chance, mais notre défi à tous est, plus que jamais, de faire attention à chacun de nos gestes afin de limiter nos impacts et, ce, le plus possible.

D’un point de vue pratique, c’est adopter des gestes qui, s’ils sont multipliés, peuvent avoir un impact positif. Toujours optimiste, il faut avoir à l’esprit que nous et nous seuls bâtissons la possibilité de voyager toujours et encore. Mais des règles sont à respecter. Les trois piliers du tourisme durable consacrés par les Nations Unies ont un sens qu’il ne faut pas perdre de vue. C’est mettre en adéquation le rôle économique, social et environnemental du tourisme. Et nous avons un rôle à jouer. La clé qui lie les trois est semble-t-il l’écotourisme. Apparu dans la vague hippie des années 1970, cette notion inclut la possibilité de voyager en étant conscient de l’environnement et de ses enjeux. Ainsi, aller au marché, dormir chez le local plutôt que dans des hôtels polluants, limiter ses déplacements, ramasser ses ordures ou encore participer à une communauté (la liste n’est jamais exhaustive).

Le voyage est une liberté, mais il deviendra restriction en l’absence de comportements responsables. Avec la mondialisation, tous les secteurs économiques, y compris le tourisme, se sont développés d’une manière inégalée. Le défi est, à ce jour, d’en jouir avec raison car nous sommes garants de l’avenir de notre planète. Ce sont les petits gestes qui font la différence. Les moins optimistes diront que ce n’est que goutte dans l’océan. Les plus audacieux, eux, diront que c’est une graine à faire fructifier pour nos générations futures…


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