Ce texte ne vous parlera pas réellement de voyage, mais je pense que plusieurs d’entres vous se reconnaîtront tout de même, alors bonne lecture!

Paul Coelho disait «Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, je vous propose d’essayer la routine… elle est mortelle» et je pense qu’il avait totalement raison. Toutefois, ce n’est pas toujours simple de se retirer de nos vieilles pantoufles. Pour la majorité des gens, c’est même très difficile. L’être humain est naturellement résistant aux changements. Décider nous-mêmes d’agir, avec toutes les conséquences négatives comme positives que cela peut engendrer, c’est un grand signe de courage.

Je vous parle de cela, car j’ai vécu deux situations dans ma vie dernièrement et elles m’ont inspiré ce texte. Tout d’abord, j’ai changé d’emploi, après presque quatre ans à la même place; l’endroit où j’avais commencé à travailler à temps plein dès la fin de mes études. J’étais rendue habituée à ce travail et ses aspects plaisants comme moins plaisants. Je connaissais bien mes collègues, mon patron, l’organisation. C’était facile! D’une autre part, il faut dire que je ne me reconnaissais plus là-dedans et que j’avais de moins en moins de plaisir à aller travailler. N’empêche que j’avais des horaires flexibles, que j’aimais mes collègues et que j’avais mon bureau, mon ordi, mes habitudes de travail. Il y avait du pour et du contre; les deux côtés de la médaille. J’ai quand même décidé de changer d’emploi, car je ressentais l’appel de nouveaux défis et je me disais que je serais probablement plus utile ailleurs, car mon niveau de motivation était à son plus bas. Ça m’a fait peur, surtout quand j’ai officiellement su que j’avais trouvé un autre boulot.

Et si j’étais mauvaise? Si je ne m’entendais pas bien avec mes nouveaux collègues? Si mon nouveau boss était un bourreau? Si je n’aimais pas la job, finalement?

Pendant quelques instants, je me suis dit «Ahh, je devrais peut-être rester ici!», mais ça aurait été de la lâcheté. J’ai préféré briser ma routine, confortable, mais qui m’ennuyait.

L’autre situation, je l’ai vécue comme un personnage secondaire. L’une de mes meilleures amies était dans une relation depuis quelques années, mais après avoir fait des efforts pendant très longtemps déjà, ça n’allait plus… Certains d’entre vous savent probablement par expérience que de laisser quelqu’un qu’on aime encore, juste parce que l’avenir n’annonce plus rien de bon pour votre couple, ce n’est vraiment pas évident. C’est à tout un mode de vie que tu dois dire «adieu». Tu habites avec cette personne, elle te connait mieux que quiconque, elle aime tes qualités et tes défauts, puis c’est réciproque, mais vous n’allez plus dans la même direction. Tu ne te reconnais plus, car tu n’es plus heureux dans cette situation. Malgré tout, tu ne te sens pas 100% prêt à renoncer à ces confortables pantoufles.

On a peut-être pas assez essayé? Et si je ne retombe jamais en amour? Si jamais plus personne ne veut de moi? Si jamais je regrette mon geste et que toutes mes affaires sont déménagées? Qu’est-ce que les gens vont penser?

Toutes ces questions, ces incertitudes… Je suis fière de mon amie, car elle a su mettre tout ça de côté et lâcher prise. Lâcher prise de quelque chose qui n’était plus bon pour elle. Bien sûr, ça lui faisait peur. Elle a pleuré, beaucoup, mais déjà quelques jours plus tard, elle voyait tout le positif que ça allait lui apporter. Elle a ouvert la porte aux changements qui s’en venaient, aux nouveaux défis qu’elle pouvait relever.

C’est souvent bien après avoir pris la décision, après avoir fait les actions nécessaires, après avoir traversé la normale courbe du deuil que l’on réalise que c’était la meilleure chose que l’on pouvait faire et à quel point on est confortable dans ces nouvelles pantoufles. Et puis, si jamais ce n’est pas le cas, dites-vous que la vie est trop courte pour avoir des regrets et que qui ne risque rien n’a rien! L’expérience que vous aurez vécue vous aura certainement appris quelque chose. L’important c’est de tirer des leçons de ces expériences et d’en sortir grandi. Foncez et n’ayez pas peur!

J’aimerais terminer en vous donnant quelques trucs pour contrer cette résistance au changement:

  • N’attendez pas de vous sentir prêt, car vous ne le serez probablement jamais. L’impulsivité n’est pas la solution, mais la spontanéité oui.
  • Prenez le temps de réfléchir un peu quand même, juste pour veiller à ce que la décision que vous prendrez va réellement vous permettre d’être plus heureux. Par exemple, vouloir tout quitter sur un coup de tête et vous pousser en Australie parce que vous passez au travers d’une semaine plus difficile; il y a peut-être une solution moins radicale, mais qui serait tout aussi efficace. D’une autre part, si ça va vraiment mal et que vous ne voyez pas la lumière au bout du tunnel, ce voyage est peut-être la seule chose qui pourrait vous aider, alors lâchez prise justement et achetez ce foutu billet d’avion!
  • Dans les périodes d’adaptation plus difficiles, rappelez-vous toutes les raisons qui vous ont poussé à prendre cette décision.
  • N’hésitez pas à parler de vos émotions à vos proches. Ils ont peut-être des conseils à vous donner; des idées auxquelles vous n’auriez pas pensé vous-même.
  • Prenez le temps qu’il vous faut. Certains changements demandent plus de temps d’adaptation et c’est juste normal. Ne vous mettez pas une pression inutile, ce sera encore plus difficile. Adaptez-vous à la situation, à votre propre rythme.

Bon succès!

Article rédigé par Jessika Lessard-Voisard

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