Vendre ses biens, se séparer, quitter son quotidien pour s’éloigner d’un mode de vie sédentaire qui ne nous convient plus et s’envoler vers l’Amérique du Sud, y rencontrer l’amour de sa vie, acheter un van, vivre sur la route au gré de ses envies…
Voilà qui résume bien l’histoire tellement inspirante d’Emilie ! Québécoise dans la trentaine armée d’un sourire contagieux, elle vit ici et là sur les routes du monde en mode nomade depuis près de trois ans, aujourd’hui accompagnée de son amoureux Juan et de leur chienne Quita. J’espère que ce portrait de nomade fera grandir en vous une envie folle de partir voir le monde et qu’il vous prouvera que, parfois, il n’est pas nécessaire d’être riche pour prendre une telle décision !
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Partie du Québec il y a maintenant 2 ans et demi, Emilie a mis le cap sur le Paraguay avec en poche un billet retour pour la belle province prévu pour trois mois plus tard. Ce billet, elle ne l’aura finalement jamais utilisé… La vie l’a guidée vers le Brésil où elle a vécu quelques semaines avant d’y faire la connaissance de Juan, un Argentin. De cette rencontre est né un amour complice et une quête réciproque : découvrir le monde côte à côte, une seconde à la fois. C’est à bord de “Shila Vida”, leur van Volkswagen aménagé datant de 1985, qu’ils ont entrepris de vivre comme bon leur semble, hors des normes de la société de consommation dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Aucun plan n’est tracé à l’avance, seules leurs rencontres et leurs envies les mènent ici et là sur les routes de l’Amérique du Sud.
“Oublie ça un appart, une routine ! Je me suis rendue compte que c’était pas pour moi, qu’il me manquait quelque chose. Je me sentais vide en dedans.”
Emilie voyage depuis son tout jeune âge. Son premier grand voyage, elle l’a effectué en Europe. Ensuite, c’est devenu une nécessité : chaque année, elle partait minimum 1 mois pour se dépayser et vivre de nouvelles aventures. Il y a deux ans et demi, après une séparation et une envie de renouveau, elle a vendu tous ses biens et a quitté pour l’Amérique du Sud.
Au fil de mes rencontres et découvertes, ça a été le déclic : je n’étais pas faite pour entrer dans le moule bien établi de la société. Mon style de vie, celui qui me rendait réellement heureuse et vivante, je venais de le découvrir et je ne voulais plus le quitter. Pourquoi se contenter d’un voyage par année quand on a le monde à portée de main ?
Côté monétaire, ça se passe comment être nomade à temps plein ?
Il faut tout d’abord savoir que, dès son départ, Emilie n’avait pas vraiment d’argent de côté. Elle a tout de même pris la décision de partir, même si d’autres auraient trouvé ce pari fort téméraire et angoissant.
Après ma rencontre avec Juan, on a mutuellement décidé de s’acheter un van, Shila Vida, pour être encore plus libres. Comme on n’avait pas vraiment d’économies, on l’a acheté à crédit. C’est merveilleux de ne pas dépendre de personne pour savoir où on dormira le soir venu, ni au niveau des transports. On va là où le vent nous mène, au rythme qui nous convient.
Moi, je suis journaliste de métier. J’ai la chance de pouvoir travailler d’à peu près partout dans le monde, en autant que j’ai une bonne connexion internet. Sinon, il nous arrive régulièrement de transformer notre nouvelle maison en boutique d’artisanat. On vend nos créations, nos photographies. On s’est rendus compte que beaucoup de gens voyagent sans argent : que ce soit en vendant des sandwichs végétariens sur la plage ou en jonglant au coin d’une rue, on trouve toujours le moyen de se débrouiller ! Sinon, on s’est aussi permis une petite gâterie en équateur : Quita, une magnifique chienne équatorienne qui nous tient compagnie dans nos aventures. Au début, on avait un peu peur comme c’était une responsabilité supplémentaire, mais, au final, on ne regrette rien ! Elle est mignonne comme tout et elle nous fait vendre plein de photos !
Les plus et les moins d’un tel mode de vie
D’un côté, à bas le soucis de devoir trouver un logement chaque soir et à bas la galère des transports. L’autre revers de la médaille, c’est qu’il faut apprendre à faire des sacrifices.
Dans notre Shila Vida, pas de télévision, pas de micro-ondes et pas de frigo ! On conserve notre bouffe dans une glacière. Au moins, on n’a pas a dépenser dans les restaurants chaque jour, on est libres de se cuisiner nos propres repas. À l’instar des “backpackers”, on est à l’abri des intempéries. S’il pleut, on a un toit et, s’il fait froid, on peut se préparer une bonne soupe chaude. Comme je vous expliquais, côté mobilité, avoir un van, c’est génial ! Ça nous permet aussi de choisir des endroits où nous poser qui sont tout simplement à couper le souffle.
Pour les points négatifs, il faut penser qu’il y a tout autant de restrictions à voyager de cette façon. Par exemple, Shila Vida est sur pied depuis 1985, ce qui nécessite une bonne connaissance en mécanique. Toujours garder en tête que, pour chaque problème, il existe une solution ! Les routes sont loin d’être toujours belles. Sans oublier que, 60 km/h, c’est la vitesse maximale de notre bolide. Il ne faut pas être pressés ! S’adapter à la langue a été un autre beau défi. Côté intimité, avoir un van, ça attire beaucoup de monde, vous devenez un aimant à gens : ils sont parfois intrigués, nous abordent, cognent dans nos vitres. Parfois, un côté négatif se transformera en véritable joie : il nous est arrivé, après deux mois sans douche chaude, de tomber sur des eaux thermales en plein milieu de la nature. Du pur bonheur !
Les conseils à suivre pour vivre une telle expérience
Il faut toujours garder en tête que c’est un style de vie différent de tout ce à quoi on est habitués. Ce n’est pas nécessairement fait pour tout le monde ou, plutôt, tout le monde n’est pas nécessairement prêt à se lancer dans une telle aventure ! Emilie et Juan, eux, le vivent bien. C’est leur choix, ça leur convient.
C’est un style de vie certes intense où tout est continuellement source de nouveauté et où une adaptation est nécessaire, mais c’est comme ça que j’arrive à trouver mon petit bonheur. Être nomade, c’est goûter la liberté chaque matin en ouvrant les yeux. C’est un énorme apprentissage sur soi et ça t’apprend à repousser tes limites comme jamais. Mes conseils ?
- Être prêt à accepter de déconstruire sa manière de penser pour la reconstruire
- S’informer sur des sites avant et pendant son aventure. Les autres voyageurs sont de vrais profs qui vous donneront un maximum d’informations utiles
- Télécharger l’application Maps.me sur votre téléphone. Vous aurez ainsi accès à des cartes des villes et points d’intérêts et, une fois téléchargées, vous pourrez les consulter même sans wifi
- Certains groupes Facebook sont une vraie mine d’or de ressources. N’hésitez pas à vous abonner pour récolter des conseils et échanger avec d’autres voyageurs
- Être prêt à vivre des expériences intenses et faire de très belles rencontres, autant avec les locaux qui vous en apprendront beaucoup sur leur culture qu’avec d’autres voyageurs inspirants !
Pour suivre les aventures d’Emilie, Juan et Quita, suivez-les sur leurs réseaux sociaux !
Article rédigé par Claudia Trudeau
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On te le souhaite de tout cœur Mart-ann Joilaf !!! 🙂