Oui, c’est vrai : on est du monde easy going et parfois vraiment trop open, surtout en voyage. Principalement dans le sud, en réalité. S’il-vous plaît ne taper par sur le messager, je fais seulement dire tout haut ce que le reste de la planète pense tout bas en vous disant au passage que cette réputation-là nous l’avons faite nous-mêmes. Merci à nos deux grands BFF, le Grand Oasis Cancun Hotel et à Varadero au grand complet, de nous avoir aidé… Sauf que malgré ça, j’aimerais vous dire que je suis fière d’être une Québécoise.

Eh oui, je l’ai dit : je suis fière d’être Québécoise. Je suis fière qu’on soit du monde easy going justement. À force de voyager et de l’entendre dans la bouche des autres nationalités, je commençais à voir ça comme un reproche, j’avais presque fini par y croire même, mais non. Je suis Québécoise, j’ai trop une tête de cochon pour croire à ça. Du monde easy going, ouais! Parce que des plus mauvaises idées naissent les plus beaux souvenirs et, ce proverbe-là, on l’applique à la lettre. Je pense que c’est un concept qu’on a assimilé depuis un bon moment. J’en entends déjà une gang rire devant leur écran en se remémorant quelques moments plutôt cocasses.

J’ai souvent entendu dire que les Québécois étaient de loin les meilleurs voyageurs sur la planète. Que ce soit vrai ou pas, moi je pense que ce n’est pas tout à fait faux. Je vais nous lancer des fleurs un peu. On parle souvent d’ailleurs, de comment les gens sont gentils, de comment les paysages sont beaux et de comment l’alcool ou les plats locaux sont enivrants, mais on parle trop rarement de nous : à commencer par notre joie de vivre, comment le Saguenay peut être différent de l’Outaouais, nos bières à nous. Est-ce que j’ai vraiment besoin de dire qu’on en a des bonnes! Sans oublier notre tire sur la neige et nos cabanes à sucre.

On est du monde écologique, au moins un peu quand même. On a tendance à pouvoir se débrouiller ou aider les autres à se débrouiller dans plusieurs langues. On goûte à tout (Oui, je le sais et je vous l’accorde : on est orgueilleux et on ne veut juste pas se faire dire qu’on n’est pas game. Genre manger une araignée géante en Thaïlande…). On aimerait vraiment ça changer le monde, mais, à la place, c’est nous qui sommes changés par le monde à tous les jours. On est des caméléons finalement, on est capables de s’adapter à toutes les cultures, à tous les reliefs et, par-dessus tout, à tous les climats.

Je suis fière d’être une Québécoise. Je ne devrais même pas avoir besoin de le justifier. Je suis fière aussi quand je vois un drapeau du Québec sur un backpack. Je suis contente quand je suis à l’étranger et que je vois des individus essayer de convaincre des propriétaires d’auberges de mettre le poste de la télé au hockey, comme si le CH était rediffusé partout dans le monde sans qu’on se pose la question. Je m’excuse ici aux autres nationalités, sur ce point-là, on n’est pas domptables. Je suis heureuse d’entendre quelqu’un d’autre dire : « Non je ne suis pas canadien, je suis québécois ». Ça me permet de croire que je ne suis pas la seule à penser qu’on voyage différemment. Entre nous, j’adore voyager, mais entendre cet accent-là me fait sourire à chaque fois. Ça me permet de me sentir chez moi partout ailleurs.

Vous avez raison : on est impulsifs, on est souvent désagréables et on déplace beaucoup d’air. Sauf que je suis fière de dire que je suis une fille, que je voyage toute seule et que je suis une Québécoise.

Article rédigé par Élodie Beauvais

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