Le goût du voyage peut se développer à tout âge et alors qu’on s’y attend le moins. Les raisons sont multiples : dans notre vie “avant-voyage”, nos priorités et passions sont tout simplement différentes. Pour ma part, je ne ressentais aucunement ce besoin crucial de partir voir le monde et je n’avais jamais vraiment pris le temps de penser à tous ces autres modes de vie, toutes ces cultures à découvrir ici et là autour du globe… Ce fut également le cas pour Vanessa et son conjoint Daniel, tous deux québécois, ainsi que pour leurs enfants Lilirose (6 ans) et Elliot (3 ans). Voici leur inspirante histoire qui vous prouvera qu’il est possible de voyager avec ses enfants et que, dans la vie, rien n’arrive pour rien.


 

Konigsee, Allemagne

Toute la famille réunie à Konigsee, en Allemagne

Âgée de 29 ans, Vanessa est originaire de Sept-Îles sur la Côte-Nord où elle a grandi près de la mer. Elle demeure depuis maintenant 2 ans en Allemagne avec toute sa petite famille grâce à une opportunité de travail à l’étranger de son conjoint. Avant ça, elle n’avait jamais réellement voyagé.

Je n’ai pas toujours été passionnée des voyages, loin de là. Avant de déménager en Allemagne, je n’étais encore jamais sortie du Canada. Aucun voyage dans le sud, aucun trip “backpack” en Europe, pratiquement aucune escapade en dehors de mon Québec natal… Le seul voyage en avion que j’avais fait, c’était Sept-Îles / Fermont lorsque j’avais une quinzaine d’années, rien de très exotique. Ce n’est pas que j’en n’avais pas envie ou que ça ne m’intéressait pas, au contraire, c’est juste que mes priorités étaient ailleurs et que je remettais tout ça à plus tard. C’était à peu près la même histoire pour mon conjoint qui n’avait pas encore beaucoup voyagé. Il aura fallu que cette opportunité se propose à nous et que nous décidions que, oui, nous foncions dans l’aventure d’expatriation pour goûter au bonheur immense des voyages.

Le travail de Daniel les a donc menés de l’autre côté de l’océan pour 4 ans. Son travail les force à déménager souvent, leur offrant un style de vie qui est différent et qui demande beaucoup d’adaptation.

Bien que je sois infirmière de profession, notre déménagement outre-mer m’a poussée à mettre ma carrière entre parenthèses le temps de vivre pleinement notre aventure européenne. Je suis donc présentement une heureuse maman à la maison (le plus beau job de ma vie de toute façon) et j’occupe une grande partie de mon temps libre à nourrir mes passe-temps: les arts créatifs, la photographie et l’écriture.

Alors que certains croient qu’avoir des enfants les freinera dans leurs périples autour du globe, Vanessa et son conjoint nous prouve tout à fait le contraire. Eux, ils apprennent à voyager en même temps que leurs deux petits amours et ne le regrettent pas une seconde !

C’est avec nos 2 petits qu’on a appris (et qu’on continue d’apprendre) à voyager. Pour l’instant, on ne connait rien d’autre que les voyages en famille. Lili et Elliot nous suivent partout et, de voyage en voyage, c’est fou comme ils s’améliorent ! Que ce soit en ville, en bateau, en forêt… On s’adapte. Chose certaine, leurs petites pattes en auront monté des escaliers et auront gravi bien des montagnes. Je ne te dis pas que c’est toujours facile, ça reste des enfants en bas âge qu’on sort de leur routine. Ils ne sont pas toujours motivés au départ, mais ils finissent toujours par trouver leur bonheur, surtout quand on leur propose un bon gelato à la fin de la journée !

Split, Croatie

Le temps d’un bon gelato à Split en Croatie

Bien entendu, certains détails font toute la différence lorsqu’on planifie de voyager avec de jeunes enfants. La préparation se doit de commencer bien avant le départ. Vanessa nous en parle un peu plus :

Le premier truc : ne jamais négliger la préparation du voyage ! Il faut les inclure dans l’aventure, utiliser des livres, des photos, des films pour rendre le voyage un peu moins abstrait pour eux. C’est super important de leur expliquer ce qu’on fera de spécial, ce qu’on va voir. Je me souviens par exemple de notre voyage à Londres. Un peu avant le grand départ, j’avais initié Lilirose et Elliot à la belle histoire de l’ours Paddington. Quel plaisir ils ont eu par la suite à visiter la ville de l’ours, à apercevoir les mêmes gros autobus rouges qu’ils avaient pu voir dans le film et même à se rendre à « la vraie de vraie » station de train.

Ce qui m’étonne à chaque fois, c’est de voir comment, peu importe où tu te trouves dans le monde, les enfants restent des enfants et gardent leur innocence, leur émerveillement et leur envie de jouer qui passe au premier plan, tout le temps. Mes plus beaux souvenirs de voyage sont justement bien souvent les moments où je m’aperçois que mes petits jouent avec d’autres enfants, au milieu de nulle part dans un nouveau pays. Ça peut paraître banal, mais j’adore les regarder s’amuser avec des enfants qui ne parlent pas leur langue, qui ne partagent pas la même culture et qu’ils connaissent à peine depuis 5 minutes. Je trouve ça trop beau de les voir se mimer des mots, se débrouiller pour se comprendre, rire aux éclats et se faire la colle avant de partir comme s’ils étaient devenus les meilleurs amis du monde. Ça ramène à l’essentiel. Ça me prouve tellement chaque fois comment les voyages sont enrichissants pour les enfants. C’est une expérience unique pour eux, mais pour nous aussi. C’est tout un cadeau que de voyager à travers les yeux de ses petits et à leur rythme. Ça te pousse à ralentir et à apprécier un peu plus.


À lire sur le blogue de Vanessa : 10 bonnes raisons de voyager avec les enfants


 

Évidemment, tous ces petits voyages ne sont pas gratuits et nécessitent qu’on leur consacrent un bon petit budget. Comment faire alors pour se permettre de voyager autant ?

Présentement, nous avons la chance de voyager régulièrement, à petite et à grande échelle (il faut se rappeler comme tout est collé ici en Europe), mais nous savons bien que ce ne sera pas toujours le cas, surtout lorsque nous serons de retour au Canada. Tous les voyages que nous faisons coûtent bien évidemment des sous et demandent de sacrifier certains autres petits luxes ou activités de notre quotidien pour pouvoir, au bout du compte, économiser suffisamment pour partir explorer de nouveau. Notre façon de voyager à un impact énorme sur les économies que nous faisons en voyage. Je pense par exemple aux appartements (ou maisons d’hôtes) que nous louons plutôt que des complexes hôteliers, aux lunchs que nous prenons le temps de faire chaque matin et les collations que nous traînons partout dans le but d’éviter les dépenses aux restaurants, aux souvenirs que nous limitons, aux activités payantes que nous prenons le temps de bien choisir et à celles gratuites que nous priorisons. J’aime aussi me dire qu’il n’est pas toujours nécessaire de partir super loin et très longtemps pour voyager. Le but premier c’est d’explorer quelque chose de nouveau. Je pense entre autres à toutes ces belles régions du Québec que nous n’avons pas encore eu la chance de visiter et je ne suis pas inquiète que nous continuerons de voyager lors de notre retour au pays.

Mallorca, Espagne. Un autre bout de paradis qui nous a fait rêver. Nous y sommes allés hors saison évitent ainsi les touristes, la grosse chaleur et les prix de fou. Un autre bon truc lorsqu'on voyage en famille! ;)

Mallorca, Espagne. Un autre bout de paradis qui nous a fait rêver. Nous y sommes allés hors saison évitant ainsi les touristes, la grosse chaleur et les prix de fou. Un autre bon truc lorsqu’on voyage en famille! 😉

Alors les voyages, on y devient accro ?

2 ans passés et 19 pays plus tard, on se demande vraiment comment nous avons pu vivre si longtemps sans cette envie folle de partir en voyage et d’explorer l’inconnu. C’est rendu une vraie passion pour nous, comme si nous venions juste de nous apercevoir à quel point la terre est belle et comment c’est enrichissant d’aller voir à quoi ressemble la vie ailleurs. Pour l’instant, nous nous concentrons sur les pays européens, mais c’est bien évident qu’on espère pouvoir vivre des voyages encore plus dépaysants avec nos enfants. Je pense à l’Indonésie, l’Afrique, l’Asie et je me dis que notre “bucket list” ne finira jamais !

Bien qu’on ne sache pas encore où exactement au Canada l’emploi de mon conjoint nous amènera après nos années en Allemagne, nous sommes excités d’avoir l’opportunité de découvrir un nouveau bout de notre pays et d’en faire une nouvelle aventure familiale. Nous n’avons pas toujours eu ce même discours face à ces déménagements fréquents qu’entraîne la carrière de mon conjoint, mais nous voyons maintenant tout ça d’un œil différent, tellement plus positif. On a maintenant l’envie d’explorer notre propre pays et je suis certaine que tous ces voyages y sont pour beaucoup !

Trogir, Croatie.

Trogir, Croatie.

Vous pouvez suivre les aventures de Vanessa et de sa famille sur son blogue : www.heyvanmay.com

Voici également les liens de sa page Facebook et de son magnifique compte Instagram !

Article rédigé par Claudia Trudeau

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