Sans vouloir minimiser les différents « avis de sécurité » émis par les gouvernements et autres instances; quelques fois, les comptes-rendus peuvent s’avérer inutilement alarmistes. Il faut quand même en tenir compte et agir en conséquence. Ce n’est pas parce qu’il ne nous est rien arrivé qu’il n’arrive rien.


Voyageant depuis plusieurs mois, Maya et moi devions à présent traverser l’Amérique centrale. Après le Chili, le Pérou, la Colombie et le Nicaragua, il était maintenant temps de passer au Honduras. Nous n’avions aucun plan concernant ce pays et n’y avions pas vraiment investi de temps de recherche. Notre objectif étant de nous rendre au Mexique et de visiter les autres pays en chemin, nous espérions simplement être agréablement surpris par une certaine richesse culturelle hondurienne, sans nous attendre à quoi que soit.

Alors que l’on s’apprêtait à partir vers le Honduras, nous avons commencé à lire à son sujet. En 2012, l’ONU déclara que le Honduras était le pays ayant le plus haut taux de meurtres au monde. De plus, le pays est déchiré par les gangs de rue et des mafias de narcotrafiquants. Même le guide Lonely Planet nous recommandait de ne pas prendre de chance. Il est écrit que chaque Hondurien a accès à une arme à feu et/ou une arme blanche. Il semblerait aussi que le Honduras a le plus haut taux de rage chez les chiens errants. Non seulement nous devions nous méfier des humains, mais des chiens aussi!

De plus, notre famille au Québec nous suppliait de ne pas y aller. De prendre l’avion, de passer par le El Salvador, de juste ne pas y mettre les pieds. Nous avions presque l’impression qu’aller au Honduras pourrait être la dernière chose que l’on aurait faite dans notre vie. Nous avons alors pris un billet d’autobus pour Tegucigalpa, la capitale, en nous disant que nous allions y rester qu’une seule nuit.

La douane de la mort

Nous sommes partis de Leon au Nicaragua à 7:00 du matin. Quelques heures plus tard, nous franchissions ce que nos proches croyaient être notre dernière frontière à vie. Le chauffeur de l’autobus a pris nos passeports et est entré dans un petit bureau. Il est revenu plus tard avec un douanier qui nous redonna nos passeports en nous disant simplement : « Bienvenidos en Honduras muchachos! ». Nous avons donc repris la route en direction de la métropole sans blessure et sans aucun problème.

Tegucigalpa, la capitale meurtrière

Arrivés à Tegucigalpa, nous avons pris refuge dans notre auberge. L’hôte, Yule, nous a accueillis en nous proposant d’aller faire un tour du centre-ville gratuitement. À notre grande surprise, Tegucigalpa — ou Tegus, comme disent les « locaux » — est une jolie ville bien normale. Avec ses anciens édifices coloniaux, ses hôtels 5 étoiles et ses centres commerciaux, Tegus ressemble à n’importe quelle ville bien ordinaire. Il y avait des amuseurs de rue, des musiciens, des écoliers et des familles un peu partout. Plus tard, notre hôte nous a aidés à planifier notre déplacement vers la prochaine ville sur notre parcours. Celle-ci se nomme Gracias a Dios, un joyau de la colonisation espagnole au Honduras. Il fallait quand même nous méfier, car un long trajet nous attendait et nous savions qu’il fallait rester vigilants lors de nos déplacements en dehors de Tegus.

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La vue de notre auberge au coeur de Tegus

Gracias, le joyau colonial des assassins

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Le tranquille village de Gracias

Une fois arrivés à Gracias, nous avons visité la ville et les alentours pendant deux jours. Le village s’appelait autrefois Gracias a Dios. Le fondateur, cherchant un terrain fertile où fonder un village, se serait exclamé: « Dieu merci, j’ai trouvé un terrain plat!”, d’où le nom. Nous avons donc visité ce petit village bien tranquille et charmant.

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Repas traditionnel “végétaliennisé”: purée d’haricots rouges, tortillas de maïs faites maison, guacamole, riz et légumes à la vapeur.

Nous avons mangé dans un petit restaurant du coin — Paseo Graciano — et Jesus, le propriétaire, était particulièrement motivé à nous faire aimer le Honduras. Il était, tout comme les autres Honduriens, si fier de parler de son pays. Nous avons même eu la chance de manger des plats traditionnels de la région de Gracias, incluant des versions végétaliennes que Jesus a pris plaisir à nous créer. Après deux jours dans ce village tranquille et paisible, nous avons continué notre chemin vers notre dernière destination dans ce pays, les ruines de Copan.

La jungle ensanglantée de Copan Ruinas

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Copan Ruinas sont des ruines mayas au Honduras. On nous avait avertis que la région de Copan Ruinas était très sauvage et sans pitié! Une fois arrivés, nous avons rapidement constaté la présence des enfants du coin dans les rues. La ville de Copan Ruinas est la ville la plus touristique du Honduras. Nous avons marché çà et là et profité de l’atmosphère agréable et vive du coin.

honduras6Le lendemain, nous sommes allés visiter les célèbres ruines mayas. Contrairement au Machu Picchu, les ruines étaient presque désertes — donc aucune file pour entrer, très peu de touristes et tout le temps du monde pour prendre des photos des ruines à sa guise. Nous avons ensuite marché dans la jungle sur un petit parcours, ce qui est instructif et thérapeutique. Nous avons vu des papillons de toutes les couleurs. La présence du ara rouge (grand perroquet bleu, jaune et rouge) sur le site rendait la visite si magique, voire surréelle. Définitivement un incontournable de l’Honduras!

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L’Honduras en bref

Le Honduras est à l’extérieur du « Gringo Trail », le parcours populaire emprunté par les touristes. Nous percevons cela comme étant un avantage majeur, car ça nous a permis de visiter le pays en paix et de vraiment rencontrer les gens du coin.

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Effectivement, il y avait des gens armés au Honduras. Tout comme au Chili, en Colombie et partout ailleurs. Il ne faut jamais oublier que les statistiques peuvent nous mentir. Malgré notre brève visite d’une semaine, nous gardons un excellent souvenir du Honduras… Ce pays renferme des trésors cachés et des paradis inexplorés. Donnez une chance au Honduras, vous allez adorer!


Article rédigé par Gab & Maya

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