J’avais 12 ans lorsqu’on m’a diagnostiqué une scoliose. C’était la première fois que j’entendais parler de cette maladie qui touche 2 à 3% de jeunes chaque année. Mine de rien, c’est la tranche d’âge cruciale durant laquelle on apprend à se connaître, on se cherche et l’apparence compte plus que tout.

S’en sont suivies 3 années et demie où, pour éviter à tout prix l’opération, j’ai accepté de porter un corset rigide 20 heures par jour. Je choisissais soigneusement chaque journée les 4 heures permises où j’avais enfin le droit de mettre sur pause mon calvaire. J’étais tellement motivée et convaincue qu’ainsi je n’aurais pas à me retrouver sur la table d’opération.

Qu’est-ce que la scoliose ?

La scoliose est une déformation de la colonne vertébrale qui touche majoritairement les jeunes de 10 à 16 ans, surtout les filles. Si la courbe n’est pas trop prononcée, le port du corset est prescrit. En cas de grande déviation, le recours à la chirurgie est inévitable.

En 2007, c’est le moment tant attendu : j’arrête complètement le port du corset. Les médecins affirment que ma croissance est terminée et que les chances de progression sont présentes, mais qu’il se peut aussi bien que le travail mis en place par le corset reste tel quel.

1 an plus tard, mon monde s’effondre au contrôle médical : la déviation de ma colonne s’est empirée et il faudra sérieusement envisager la chirurgie dans les prochains mois.

On parle alors d’être 7 heures sur la table d’opération pour mettre une tige et des vis le long de 9 de mes vertèbres. Ma flexibilité sera désormais restreinte, mais c’est le prix à payer pour m’éviter un tas de problèmes. Je devrai aussi réapprendre à vivre durant ma convalescence, de marcher à m’habiller de la tête aux pieds.

Avant la chirurgie

Après la chirurgie

Après la chirurgie

Je me suis alors résolue à me plonger dans cette aventure la peur au ventre, mais bien consciente qu’ensuite je retrouverais enfin un corps qui me plaît.

7 ans plus tard, je ne regrette pas une seconde la décision que j’ai prise.

Pour tous ceux et celles qui sont confrontés à cette maladie, je vous encourage à avoir recours à cette chirurgie qui a changé ma vie. Je parcours aujourd’hui le monde sans aucune limite physique et je suis plus épanouie que jamais ! Aucune restriction pour ce qui est de mon lourd sac-à-dos qui contient bien souvent ma vie pour les prochains mois, aucune restriction pour les sports et activités (même si j’ai bien apprécié les massages après l’ascension du Gunung Rinjani en Indonésie😉 !). Si j’avais eu quelqu’un comme ça pour me rassurer durant mon expérience, je crois que j’aurais bien mieux dormi et j’aurais beaucoup moins stressé !

Article rédigé par Claudia Trudeau

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