En mai dernier, j’ai eu l’occasion d’aller faire un court séjour en Jordanie pour rendre visite à ma cousine qui habite là-bas depuis maintenant une dizaine d’années. Je comprenais mal sa décision au départ, mais elle semblait heureuse et elle y a fondé sa famille. Elle est maman de trois adorables petites filles et les occasions de se voir se faisaient rares. C’est un pays que je connaissais peu et dont la position géographique m’inquiétait d’abord et avant tout. Les conflits dans les pays voisins se sont intensifiés ces dernières années et les médias en parlent abondamment. Malgré les conversations qui se voulaient rassurantes avec ma cousine, des craintes (et préjugés, je l’avoue) restaient malgré moi et c’était le moment de les affronter. Je souhaitais vous partager mon expérience suite à mon voyage en Jordanie pour vous faire connaître ce splendide royaume, tout en vous partageant mes questionnements et mes réflexions. Parfois, ce que je peux lire ou entendre au sujet des communautés musulmanes me provoque un profond désarroi. La peur de l’inconnu ou de la différence est tout à fait légitime, mais il ne faut pas en rester là. Lorsqu’on en prend conscience, on peut alors se remettre en question et s’ouvrir sur le monde.

Ma préparation

Jusqu’à mon départ, je vérifiais à l’occasion les conseils et avertissements sur le site gouvernemental de mon pays et il n’y avait aucune restriction, seulement une mention «faire preuve d’une grande prudence en particulier près de la frontière de la Syrie et de l’Iraq». Du côté des assurances, je n’avais aucun problème non plus. Par contre, elle ne me couvrait plus si j’approchais à moins de 50km de la frontière de la Syrie, ce qui n’était pas mon intention de toute façon et je ne le vous conseille pas. Pour entrer au pays, il est nécessaire d’obtenir un visa que l’on se procure directement à l’arrivée au coût d’environ 90$ (60€). J’étais fin prête à séjourner 10 journées inoubliables à Amman, la capitale.

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Mes premières impressions

À mon arrivée, mon choc culturel était vécu en rapport avec la langue, le climat et l’habillement. L’arabe a une sonorité particulière et le système graphique est complètement différent, ce qui me donnait peu d’indices. Heureusement, la 2e langue du pays est l’anglais, ce qui facilitait grandement la communication et m’a rassurée. Le désert d’Arabie couvre une grande partie du pays, donc le climat était chaud et sec, ce que je trouve particulièrement agréable. Puis, l’habillement était d’une différence qui me sautait aux yeux avec les voiles, les robes et les foulards. Au départ, cette différence physique accrochait mon regard, puis rapidement j’ai appris davantage à connaître les significations et les fonctions. Cet aspect vestimentaire peut sembler banal, mais, en tant que voyageur, il est important de faire attention à son habillement (d’autant plus pour les femmes). Évitez les shorts et couvrez les épaules. Cela pourrait provoquer un malaise et être vu comme un manque de respect. Du côté de l’alimentation, je me souviens avoir mangé souvent de la viande; du poulet et de l’agneau sous forme de Chich Kebab (brochette) ou Kebab, un mélange de mouton haché avec des herbes moulé en saucisse. La Jordanie est l’un des grands producteurs d’huile d’olive donc elle est fréquemment utilisée dans la cuisine. Un dessert traditionnel que j’ai bien apprécié est le Konafa, des cheveux d’anges avec du fromage de chèvre fondu. Un doux mélange de sucré et de salé. Également, il y a les Baklavas, des petites bouchées sucrées en grande variété comme aux noix, pistaches, amandes…20150504_172612

Ma première balade dans les rues d’Amman me comblait déjà totalement de bonheur, je voulais apprécier chacun des détails qui rendaient cette ville si légendaire à mes yeux. Cette sensation me comblait et m’a vite fait oublier mes craintes. La forte présence de la police, de l’armée et des contrôles de sécurité était surprenante au départ, mais je m’y suis habituée facilement et je me sentais en sécurité. La petite voyageuse avait surmonté ses craintes et a dormi comme un bébé! Par contre, aux petites heures du matin, je me faisais réveiller par l’appel à la prière qui résonnait dans la ville. J’écoutais attentivement cette petite mélodie et me rendormais aussitôt en remerciant la vie d’être là.

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Quoi faire?

J’étais surprise du nombre de voyageurs que je rencontrais. Ce pays cache plein de petits trésors qui ne demandent qu’à être explorés. Il faut inévitablement faire un tour à la mer Morte! C’est le point le plus bas sur la Terre avec 400m sous le niveau de la mer. Le moment parfait pour une baignade relaxante et un masque de boue. Je vous recommande de vous rendre au Panorama Restaurant qui offre une vue ahurissante de cette mer de sel et des dunes palestiniennes au loin. Malheureusement, les activités humaines menacent de la faire disparaître, elle perdrait 4km2 de surface par an. Pour les plus aventureux, il est également possible de faire du trek aquatique non loin de là. Quelques heures de parcours dans les sources d’eau chaude, les canyons et les chutes. J’avais l’impression que les parois rocheuses avaient été peintes minutieusement dans des teintes d’orangé et de rosé. Il y avait plusieurs défis à affronter tout au long du parcours comme l’escalade de chutes et de roches à l’aide de cordes et de marchepieds.

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Lors de votre séjour, gardez-vous une journée entière pour aller visiter l’une des sept merveilles du monde, PETRA. Il est fascinant d’aller explorer l’ancienne cité creusée dans la roche, c’est à couper le souffle. On se demande comment ils ont pu réaliser un tel travail durant l’Antiquité avec les moyens qu’ils avaient. J’ai même remarqué un système d’aqueduc. Je vous conseille de commencer la visite le plus tôt possible puisque le soleil devient rapidement très chaud et les endroits à l’ombre se font rares en après-midi. En déambulant dans le Sîq, on y voit des maisons sculptées ici et là et vous pouvez y entrer et explorer. Des endroits permettent de grimper pour découvrir d’autres entrées cachées en hauteur. Après une longue marche sinueuse, à l’embouchure du corridor rocheux, on entrevoit Khazneh, le tombeau qui reflète les rayons du soleil avec sa pierre de grès rosée offrant alors un contraste intéressant. Il est possible de passer de nombreuses heures à découvrir cette cité nabatéenne. Le seul point désagréable était le grand nombre de calèches qui se promenaient dangereusement dans les étroits sentiers pour offrir un tour aux touristes. J’ai également appris qu’il est possible de faire Petra by night, alors que le parcours est illuminé par des milliers de chandelles sous un ciel étoilé. Cela doit être tout simplement parfait!

Je vous recommande également un détour par Jerash pour voir la cité romaine la mieux préservée du monde. Finalement, je n’ai vu qu’une petite parcelle de ce pays, mais je sais qu’il cache encore énormément d’endroits à visiter. Les Jordaniens sont accueillants et ont envie de partager leur histoire.

Osez, c’est un endroit magnifique à explorer.

Pour plus d’informations sur cette destination: http://fr.visitjordan.com/

Article rédigé par Kelly Lussier

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