Il y a quelques mois, le premier d’une longue série de messages atterrissait dans la boîte mail de Nomade Magazine. Marie-Carmen, québécoise de 23 ans, était en mode post premier-voyage-sac-à-dos-ever. Elle et son amoureux Maxime avaient décidé de s’envoler pour 1 mois aux Philippines. Nous avons donc répondu à ses diverses questions et l’avons encouragée à se lancer tête première dans cette belle aventure ! De retour au Québec, Marie a accepté de nous raconter son tout premier voyage backpack en couple. Un récit super inspirant et des photos qui donnent envie d’acheter notre billet pour cette destination, là, maintenant ! Bonne lecture !


Destination Philippines : À SAVOIR

  • Si vous voyagez low budget, vous pourrez vous en sortir pour moins de 38 euros/jour
  • La haute saison, qui est aussi la saison sèche, est de décembre à avril. C’est aussi la plus “fraîche” et la plus agréable
  • La monnaie est le Peso Philippin
  • La langue parlée est le Tagalog, mais l’anglais est très répandu
  • Certaines régions plus reculées, comme El Nido, n’ont pas de guichets automatiques et n’acceptent pas les cartes de crédit. Assurez-vous d’être bien informé et prévoyez de l’argent liquide en conséquence
  • Les voyageurs canadiens et les ressortissants de l’Union Européenne bénéficient d’un visa de 30 jours à l’arrivée au pays. Si vous prévoyez y rester plus longtemps, un visa de 59 jours est disponible auprès de l’ambassade, moyennant des frais de 27 euros. Si vous désirez le prolonger une fois sur place, il faudra vous adresser au bureau de l’immigration à Manille, mais attention : des taxes vous seront chargées
  • Comme les Philippines sont constituées de 7000 îles, vous aurez à voyager en bateau ou en avion entre les îles (vols bon marché). Sur place ; tricycles, taxis, bus et scooters seront à votre disposition
  • Lorsque vous prenez un taxi, spécifiez toujours avec meter: la différence de prix est considérable
  • Les transports ne sont pas nécessairement simples… Vaut donc mieux s’informer deux fois plutôt qu’une, question de valider l’information et d’éviter les mauvaises surprises
  • Il est normal de négocier aux Philippines, donc il n’y a surtout pas de gêne à avoir ! Essayez de vous informer auprès des locaux ou référez-vous au Lonely Planet pour être au courant des “vrais” prix afin d’être en mesure de négocier (en prenant bien soin de rester souriant et poli).

À propos de Marie

Après des études dans le domaine de l’esthétique et du maquillage de scène, Marie-Carmen avait l’impression que ce n’était pas exactement ça qu’elle avait envie de faire de sa vie. Elle sera donc de retour sur les bancs d’école dès septembre 2015 dans le but de devenir technologue en radiodiagnostic.

« Comme quoi il n’y a rien de “coulé dans le ciment” dans la vie ; on change, on évolue… La preuve, je n’ai pas toujours ressenti l’appel de l’aventure ou le désir de partir à la conquête des quatre coins du globe. Il n’y a pas si longtemps, pour moi, “partir en voyage”, ça signifiait aller “faire le bacon” au soleil dans un tout inclus au Mexique. Ce n’est que tout récemment, alors que je me cherchais un peu, que l’idée de partir “backpack” a commencé à faire son chemin dans ma tête. »

C’est d’ailleurs le sujet qui lui a permis d’aborder son copain Maxime pour la première fois. Intriguée par le voyage en Thaïlande de ce dernier, elle décide de faire les premiers pas en lui proposant une sortie où ils pourront bavarder et apprendre à se connaître. Ils ne se sont plus lâchés depuis ce jour et, moins d’un an plus tard, c’est ensemble qu’ils entreprirent cette belle aventure au cœur des Philippines !


Des activités pour tous les goûts

Que vous soyez un amateur de plongée, de sports nautiques, de “dolce far niente” ou encore de randonnée, les Philippines ont tout ça et plus encore à vous offrir ! Voici les moments forts du voyage de Max et Marie :

« Lors de notre séjour dans le Nord de l’île, nous avons eu la chance d’avoir sous les yeux celle que l’on appelle souvent “la huitième merveille du monde” : les rizières en terrasse de Banaue. Vieilles de 2000 ans et entièrement construites à la main, ces rizières sont d’une beauté à couper le souffle. Je me souviens du sentiment de plénitude qui m’a envahie lorsque je me suis retrouvée au milieu des terrasses. J’en ai carrément eu la gorge serrée, tellement c’était beau ! »

« Le sentiment de liberté que nous avons ressenti en parcourant l’Île de Siquijor en scooter, la fierté d’avoir réussi, de peine et de misère, à braver la mer agitée d’El Nido en kayak, les sessions de “paddle board” à Boracay… Mon copain n’est pas prêt d’oublier ses plongées en mer. Il avait déjà plongé en Thaïlande, mais là, se retrouver au beau milieu des épaves de bateaux japonais de la 2e guerre mondiale, on peut dire que l’excitation était à son comble ! Nous avons aussi monté l’un des 37 volcans de l’île, le Taal, l’un des plus actifs au monde, et c’était une super expérience. Sans oublier le cliff jumping à la “tarzan style” à Siquijor et l’intense expédition dans les caves de Sagada, où l’on passe d’endroits hyper restreints à d’autres hyper vastes et où on peut apercevoir au plafond des centaines de chauve-souris … Par moments, c’est presque de l’escalade et parfois on passe dans l’eau glacée jusqu’à la taille… On en a eu pour notre argent ! Sommeil garanti la nuit suivante !  »


Un peuple accueillant

« Que dire de la gentillesse et de l’hospitalité sans pareil du peuple du Nord des Philippines… Alors que nous étions dans la camionnette qui nous ramenait d’une expédition que nous venions de faire dans les caves de Sagada, j’ai demandé à notre guide si nous pouvions nous arrêter pour aller à la toilette. Celui-ci nous a aussitôt fait descendre du véhicule et nous a fait entrer dans la première maison qui longeait le bord de la route. La vieille dame qui demeurait là était en train de laver des vêtements dans la salle de bain et elle est sortie pour nous laisser la place ! Malgré le fait qu’elle était occupée et que nous étions de purs inconnus, elle nous a accueillis avec le plus beau des sourires… Le lendemain, alors que nous étions en train d’acheter des fruits au marché, une dame qui nous a aperçus avec nos gros sacs à dos nous a demandé si nous avions besoin d’un endroit où passer la nuit… Pour toutes ces raisons, notre court séjour dans cette région se place au sommet de ma liste de coups de cœur. »


Faire du bénévolat aux Philippines

Marie nous raconte l’expérience la plus enrichissante qu’elle a eu la chance de vivre dans sa vie, auprès des enfants défavorisés de Manille.

« Comme la fin de notre voyage arrivait rapidement, il ne nous restait plus beaucoup de temps pour faire cette activité qui nous tenait à cœur. Nous nous sommes informés auprès d’employés des auberges de jeunesse de la région pour savoir s’il y avait un endroit où l’on organisait des journées de la sorte. On nous a répondu qu’il y avait bien quelqu’un, un homme qui se nommait Edwin, mais qu’on devrait entrer en contact avec lui pour savoir si c’était possible car c’était la semaine sainte et, en plus de ses huit emplois réguliers, cet homme offrait bénévolement aux touristes la chance de vivre l’expérience qu’il a décidé d’appeler “True Manila”. Après vérification, il nous a contacté pour nous annoncer que nous allions pouvoir passer la journée avec lui le lendemain. Nous étions enchantés ! Le moment arrivé, il est venu nous rejoindre, puis, en compagnie d’un couple qui s’est joint à nous, nous sommes partis en direction d’un quartier défavorisé de Manille. Nous avions à peine posé un pied à terre que déjà les enfants s’empressaient de venir à notre rencontre, nous tendant les bras, tout sourires… J’ai alors eu droit à ma première “poussière dans l’œil” de la journée… Nous avons par la suite eu la chance d’entrer dans l’intimité des locaux en visitant leurs maisons, dans lesquelles on comptait d’ailleurs un minimum de 5 enfants par famille. Partout nous étions reçus avec le sourire, même que parfois, on nous remerciait de notre visite. Incroyable non ? Ensuite, notre guide nous a fait entrer dans une petite maison de béton où il nous a raconté l’histoire de cinq enfants qu’il avait trouvés dans la rue, orphelins. Ces enfants, à qui il avait trouvé des familles d’accueil à maintes reprises, lui étaient toujours renvoyés au bout de quelques temps, car ceux-ci étaient trop turbulents. Au bout d’un certain temps, la mère des enfants a refait surface, bien décidée à prendre soin de ses enfants. Edwin a alors décidé d’essayer d’amasser des fonds et il a pu en récolter suffisamment pour leur construire une toute petite maison, où ils allaient pouvoir vivre avec leur mère. Une fois l’histoire terminée, Edwin nous a dit : “Vous vous trouvez présentement dans cette maison et voici les cinq enfants et leur mère.” C’est alors que tout doucement, une porte au fond de la pièce s’est ouverte et les cinq enfants sont sortis, s’avançant vers nous. J’ai senti une vague d’émotion monter en moi et en me penchant pour prendre le premier enfant dans mes bras, j’ai éclaté en sanglots. Après avoir passé un moment avec eux, nous sommes partis en direction du marché, pour acheter des pommes que nous allions remettre aux enfants. À notre retour, Edwin nous a amenés dans la rue pour faire la distribution des pommes. Je ne comprends pas encore comment ça s’est passé, ni d’où ils sont arrivés, mais dans l’espace d’à peine quelques minutes, des centaines d’enfants se sont rués vers nous. Edwin a fait asseoir les enfants en “rangs d’oignions”, la tête baissée, une main au-dessus de la tête. Certains étaient très assidus, patients, fermant très fort leurs petits yeux, tandis que d’autres, un peu plus inquiets, ouvraient l’œil de temps à autre pour voir si leur tour arrivait bientôt. Une fois la collation terminée, la récréation a commencé. Les enfants se sont mis à nous grimper dessus, voulant tous se faire prendre. À un certain moment, Maxime avait trois enfants sur lui et un quatrième tentait de lui monter dessus ! Nous n’avons évidemment pas amélioré la condition de ces enfants en faisant ce qu’on a fait, mais si nous avons pu leur apporter un peu de bonheur, un peu de soleil dans le cœur, alors on se dit que c’est déjà ça. Nous n’avons pas changé la vie de personne ce jour-là… Excepté la nôtre. »


Voyager, c’est aussi la beauté des rencontres

N’ayez pas peur d’aller à la rencontre d’autres voyageurs ou encore des locaux lorsque vous voyagez. Ils connaissent peut-être de merveilleux endroits d’on vous ignoriez tout de l’existence et leurs conseils pourraient vous être grandement utiles.

« Lors de l’ascension du volcan Taal, nous avons fait la rencontre de Mido, un sympathique et attachant neurochirurgien vivant en Allemagne. Comme nous apprécions sa présence et nous nous entendions bien, nous lui avons proposé de nous suivre dans le Nord et il a accepté. Une fois de retour à Manille, Maxime et moi n’avions pas encore décidé quelle serait notre prochaine destination. Comme Mido avait prévu de se rendre à Boracay, une île plus touristique reconnue pour “faire le party”, nous avons décidé de nous joindre à lui. Nous avons développé une belle chimie et nous avons passé de très bons moments tous les trois. Quand est venu le temps de quitter Boracay et de lui faire nos adieux, nous avions le cœur gros. Plus tard dans notre voyage, à Siquijor, nous avons également eu la chance de rencontrer un couple formé d’Aya, une “filipina” et de Ken, un “filipino-américain”. Comme ils connaissaient tous les recoins de l’île, ils sont en quelque sorte devenus nos guides privés, nous conseillant sur les endroits à voir et nous accompagnant là où nous souhaitions aller. Ils ont été très gentils avec nous et ont rendu notre séjour à Siquijor très agréable. Finalement, à la toute fin de notre voyage, nous avons rencontré deux jeunes femmes bien de chez nous, Alexandra et Ève, avec qui nous avons passé nos derniers jours à Coron avant de retourner à Manille. Nous planifions d’ailleurs de nous revoir sous peu au Québec autour d’un verre ou d’un bon souper pour nous rappeler de bons souvenirs ! »

Avec Mido @ Boracay


De précieux conseils

« Pour moi, ce qui a fait en sorte que mon voyage s’est avéré aussi réussi, c’est tout d’abord le choix de la personne qui m’a accompagnée. Si vous planifiez voyager seul, vous n’avez pas à vous en soucier, mais si vous partez avec quelqu’un, assurez-vous de bien choisir votre partenaire. ⌈∴ À LIRE : Conseils pour voyager en couple || Nomade Magazine ∴⌉ Mon second point irait aux choses à apporter. J’ai dû investir un certain montant pour mes souliers de marche et mon sac à dos, mais je ne l’ai jamais regretté. Un bon équipement vous permettra de profiter au maximum de votre aventure. Pour ce qui est de ce qu’on met dans le dit sac, le moins sera le mieux ! N’oubliez pas que tout ce que vous apporterez, vous le traînerez avec vous tout au long de votre périple. Finalement, j’aurais envie de vous dire de vous laisser porter ! N’essayer pas de tout contrôler, de toute façon, vous n’y parviendrez pas. Votre autobus passera sans doute plus tôt que prévu, votre bateau tombera peut-être en panne au beau milieu de l’océan… Sur le coup, vous serez paniqués. Mais vous savez quoi ? Ce sont ces mésaventures qui marqueront votre périple et qui le rendront si spécial. Il n’est pas nécessaire de tout prévoir à la lettre et c’est ça la beauté de la chose ! »


 « Aucune excuse n’est suffisamment bonne pour vous empêcher de vivre vos rêves. Si voyager est quelque chose qui vous interpelle, n’attendez plus. Les occasions ne tombent pas du ciel… il faut les créer ! »

Je vous laisse avec le magnifique vidéo de Marie et Max… Ça donne comme TRÈS envie !!!

Article rédigé par Claudia Trudeau

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