On le sait, ce n’est pas la porte à côté, mais on vous assure que, si vous êtes dans le coin ou que vous vous cherchez une destination hors du commun, la Géorgie – et spécialement Tbilissi – vaut le voyage et vous assure un dépaysement total.
Avant toute chose, situons ce pays du Caucase sur la carte : pont entre l’Europe de l’Est et l’Asie, la Géorgie a pour voisins la Turquie, l’Arménie, la Russie et l’Azerbaïdjan. Sa capitale, Tbilissi, se situe au sud-est du pays, sur les rives de la rivière Koura, l’une des plus importantes du Caucase. Partons maintenant à la découverte de l’une des plus anciennes cultures du monde. À Tbilissi, les influences arabe, ottomane, mongole et russe sont bien présentes et ont laissé leurs marques distinctives que l’on ressent encore aujourd’hui dans l’ouverture d’esprit de la population et le cachet architectural riche et diversifié de la ville.
Ici, ce que l’on ressent avant tout, c’est qu’on aime festoyer, profiter de la vie, de la bonne table et du bon vin avec des amis ou en famille. Très réputée, la cuisine géorgienne est délicieuse et les vignobles du pays offrent des vins qui n’ont rien à envier à certaines cuvées italiennes ou françaises.
Une belle légende illustre bien le penchant des Géorgiens pour la fête. « Quand Dieu a distribué les parties du monde aux peuples de la Terre, les Géorgiens faisaient la fête, buvaient et mangeaient en abondance. Ils arrivèrent ainsi en retard à l’évènement. Dieu les informa que toute la terre avait déjà été distribuée. Quand ils ont expliqué à Dieu qu’ils étaient arrivés en retard parce qu’ils avaient savouré un banquet et porté un toast en son honneur, Dieu s’en est réjoui et a donné aux Géorgiens la partie de la terre qu’il avait gardée pour lui-même ».
Tiflis, comme elle est traditionnellement nommée par ses habitants, se visite, mais se savoure avant tout ! Alors, c’est parti pour la visite des incontournables.
Que faire, quoi voir à Tbilissi ?
- Flâner dans Legvtakhevi, l’un des plus vieux quartiers de Tbilissi. Dérivant du mot « figue », car il y avait beaucoup de figuiers dans cette région dans le passé, Legvtakhevi signifie littéralement « la gorge des figues ». À la découverte de ce quartier, n’oubliez pas de lever les yeux car les balcons des vielles bâtisses colorées sont une attraction en soi. En se baladant à travers les ruelles, vous tomberez sur une synagogue, un peu plus loin sur une ancienne église orthodoxe et la magnifique mosquée Jumah. Mais l’attraction à ne pas rater sont les bains de souffre cachés sous les dômes qui trônent sur la place. Ça sent le souffre, oui c’est vrai, même assez fortement, mais pour avoir testé ces thermes, on s’habitue vite et on en ressort détendu. Il y a une dizaine de bains dans ce quartier. Cela devient donc une question de goût et de budget. Les bains de Tbilissi ont tous des salles privées (de différentes tailles, prix, avec ou sans sauna). Le plus beau et préféré des touristes est le Bain d’Orbeliani (Orbelianskaya), remarquable avec sa façade de mosaïques bleues. L’intérieur a été récemment restauré et modernisé. Courtois, le personnel parle anglais. Réservation recommandée.
- Admirer la ville au pied de la « Mère de la Géorgie »… Pour les plus téméraires, comme nous, empruntez les escaliers qui montent du vieux quartier vers les hauteurs de Tbilissi. Sinon, prenez le téléphérique pour atteindre le parc de Mtatsminda. Du point culminant de la ville, vous aurez une vue spectaculaire sur Tbilissi.
- Se sentir minuscule devant la cathédrale de la Sainte-Trinité (Sameba) : Figurant parmi les plus grandes églises orthodoxes au monde, située à quelques pas derrière le Palais présidentiel, sa construction fut achevée en 2004. Alors on visite le bâtiment pour la majesté des lieux plus que pour son histoire.
- Prendre un verre à la Fabrika et profiter de l’ambiance dynamique et créative : La Fabrika, ancienne usine textile de l’ère soviétique, toute en brique rouge, est aujourd’hui un lieu branché où se mêlent hostelleries, espaces de « coworking » et restaurants. On flâne dans les boutiques, on prend un verre en écoutant la musique live et on admire surtout les murs peints de plusieurs oeuvres de street art. On adore !
- Traverser le pont de la Paix pour changer d’époque : L’ancien président géorgien, Mikheïl Saakachvili, tenait à revamper la capitale en lui donnant des airs de ville moderne, nouvelle, voire même futuriste. Dans un accès de fièvre architecturale, il fit appel à l’architecte italien Massimiliano Fuksas à qui il confia plusieurs mandats architecturaux dans la ville, dont le pont, mais aussi le Rhike Park, un immense complexe théâtral, salles de concerts et d’expositions, une structure tubulaire futuriste faite de verre et d’acier, comme un périscope donnant sur la Koura. On aime ou on aime pas ….
- Fouiner au marché aux puces : Le long de la Koura, un petit air côté Seine, des kiosques de bouquinistes, des vendeurs d’antiquités et d’artisanats proposent mille et une trouvailles. L’ambiance y est vraiment agréable et chaleureuse. Juste pour le plaisir des yeux et pour les amoureux des trésors à négocier.
Le nom de la ville, dérivé du vieux mot géorgien « Tbili » qui signifie « chaud », reflète exactement l’accueil et le coeur des Géorgiens. En repartant d’ici, on ne peut qu’en garder une vraie nostalgie, celle de leur chaleur humaine, de leur gentillesse et leur volonté d’aider les voyageurs. D’ailleurs, voilà sans doute la vraie raison de visiter Tbilissi : rencontrer et être témoin de l’accueil et de l’hospitalité unique des Tbilissiennes et Tbilissiens.
Article rédigé par Deux Québécois autour du monde
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