Juste le nom fait rêver. Il nous emporte au loin dans des paysages sans fin, dans ces contrées lointaines où le temps défile lentement. C’est le rêve de nombreux voyageurs. Nous venons juste de vivre l’aventure de quitter le Transsibérien pour le Transmongolien, notre destination finale étant Oulan-Oudé en Mongolie. Point de départ Moscou !
Le trajet du Transsibérien, plus longue ligne de train du monde, avec ses 9.300 kilomètres, part de Moscou jusqu’à Vladivostok, traversant plus de 990 gares. Comme nous, beaucoup de touristes se pressent lors de la belle saison pour se laisser bercer par le tangage de ce vieux cheval de fer, ce qui étonne d’ailleurs les Russes qui ne comprennent pas vraiment notre engouement pour ce moyen de transport et l’exotisme que nous y trouvons.
C’est le voyage de la lenteur et de la contemplation, celui du lâcher prise. En effet, le rythme lent du train permet de mieux apprécier la singularité de la Russie, son immensité, ses paysages; admirer la taïga. Les nuits passant, en franchissant les fuseaux horaires un à un, le corps s’adapte tranquillement au décalage horaire. Les journées à bord ne durent pas 24 heures, mais 23 ou 25 selon le sens dans lequel on voyage.
Pour mieux comprendre et avant tout démystifier certaines idées, le Transsibérien n’est pas un train en soi mais une ligne ferrovière qui traverse tout le pays. Prendre le Transsibérien veut simplement dire prendre l’un des trains de Moscou vers Vladivostok, en ligne droite pour les plus passionnés ou les plus pressés et avec escales pour les plus aventuriers, ce que nous avons fait.
En effet, si la ligne du Transsibérien en tant que telle relie Moscou à Vladivostok, plusieurs trajets sont possibles : Tels le Transmongolien, c’est notre choix, et le Transmanchourien.
Source : Transsiberian.co
Une autre idée préconçue : il n’existe pas de ticket ouvert ou illimité qui permet de descendre et de remonter à volonté dans n’importe quel train sur le parcours. Le parcours se fait par étapes. Selon notre expérience, il est facile de gérer ses réservations, en anglais s’il vous plait, sur le site du Via Rail russe : Russian Railway
Chaque Wagon est géré par une Provodnista, la tsarine de la voiture et la gardienne des clés des toilettes. Il vaut mieux avoir cette dernière dans sa poche plutôt que dans son collimateur. Sa tâche consiste à valider les billets, fournir les draps de couchette et s’assurer que le wagon soit propre pendant tout le voyage.
Nous vous recommandons quelques escales. Nous ne les avons pas toutes faites malheureusement (celles avec *), le temps nous manquant et notre visa expirant trop tôt.
Au total, nous avons parcouru plus de 5 000 km en l’espace de 88 heures et traversé 5 fuseaux horaires de Moscou jusqu’à Oulan-Bator, capitale de la Mongolie.
Kazan
Iekaterinbourg
*Novosibirsk
Tomsk
Irkoutsk
Le lac Baïkal
Oulan-Oude
* Khabarovsk
* Vladivostok
Oulan-Bator
Nous avons décidé au départ de notre voyage de « tester » toutes les catégories de compartiment. Dans chaque wagon, quelque soit la catégorie, on retrouve un samovar, sorte d’immense réservoir d’eau chaude permettant à tous et chacun d’avoir de l’eau chaude pour le thé, boisson nationale en Russie. Le plat favori des adeptes du Transsibérien sont les nouilles chinoises en sachet, celles que nous appelons communément des Ramen.
SPALNY VAGON, 1ÈRE CLASSE
Compartiment de deux couchettes. Certes, on y dort mieux, mais ce n’est pas là que vous rencontrerez des locaux. Le prix est aussi le double de la 2ème classe Kupé.
KUPÉ, 2ÈME CLASSE
Compartiment de quatre couchettes. Cette classe peut être formidable quand on a de bons compagnons de compartiment, ce qui fut notre cas. Nous avons passé du bon temps avec Vladimir et Dimitri.
Pour nous, le meilleur compromis pour rencontrer des Russes et avoir un minimum de confort, mais il faut accepter que le ronflement, les odeurs désagréables ou simplement les mauvaises manières font partie intégrante de la « romance » ferroviaire.
PLATSKARTNY, 3ÈME CLASSE
C’est la classe la plus populaire chez les backpackers car les tarifs sont très avantageux. Les compartiments sont ouverts, sans aucune séparation sur le couloir, mais cloisonnés entre eux. C’est un wagon dortoir de 54 places, pas vraiment intime, bruyant et odorant mais qui permet assurément de créer rapidement des liens.
En fait, quelque soit le compartiment, le Transsibérien envoûte. Les jours, les heures s’écoulent paisiblement. C’est un privilège simplement de prendre place, de regarder défiler l’Europe et l’Asie, de se laisser surprendre par les rencontres. C’est là qu’on apprend qu’il ne sert à rien de se presser… que parfois la vie s’écoule comme un long fleuve tranquille.
Article rédigé par Deux Québécois autour du monde
À lire également sur Nomade Magazine :