Depuis que nous avons tous vécu plusieurs semaines confinées à nos demeures, le cri de la nature est plus fort que jamais. Aller respirer le grand air est probablement devenu un besoin pour plusieurs d’entre vous. Vous avez peut-être même découvert un amour pour la randonnée. Bref, peu importe depuis quand vous aimez la nature, que diriez-vous d’un nouveau défi: vous initier à la randonnée en autonomie !

Cette activité peut paraître effrayante pour plusieurs, et même impossible pour d’autres. Partir de son chez-soi, gravir un mont méconnu et s’y réfugier au sommet, entouré d’une vue époustouflante. La solution pour rendre le tout accessible est la préparation. Sans cela, cette activité – plutôt hors du commun – peut s’avérer difficile.

Ainsi, voici une liste de conseils pratiques dont il faut tenir compte lors de la planification de votre premier périple :

Le temps

Peu importe la montagne que vous choisirez, planifiez-vous plus de temps que ce que les sites web mentionnent. Planifier 2 ou 3 heures de plus lors de la montée. Vous rencontrerez les points de vue, vous prendrez des pauses collations, eau et photo. Ainsi, il ne faut pas négliger notre énergie. N’oubliez pas que vous aurez probablement 20 lbs de plus sur le dos qu’à l’habitude. Il faut profiter de chaque partie du sentier.

Pour ce qui est de la durée totale de votre randonnée, cela peut dépendre de plusieurs facteurs comme le mont que vous décidez de gravir, le nombre de kilomètres à parcourir, vos capacités physiques et votre équipement.

Équipement

Avant de vous initier à la randonnée en autonomie, assurez-vous que votre matériel est confortable et adéquat pour vous. Ce n’est pas le moment de tester vos toutes nouvelles bottes. Vos pieds crieront de douleur au sommet.

Une paire de bâtons de marche vous aidera pour conserver un bon rythme et vous pourrez les utiliser comme point d’appui pour stabiliser vos montées. De plus, vos articulations sont plus à risque à cause de la charge sur votre dos.

Évidemment, tout ce qui est en lien avec le matériel de camping doit être de bonne qualité. Les sommets sont venteux et rocailleux. Il serait dommage que la toile de tente se déchire à cause du frottement sur la roche.

Conditions météorologiques et moment de l’année

La randonnée en autonomie en été, à l’automne et au printemps sont toutes différentes. De plus, selon la saison, les vents, la température et les risques d’averse changent. Avant votre départ, assurez-vous que vos vêtements et survêtements sont adéquats pour la météo annoncée. Cela peut paraître évident de s’adapter aux conditions extérieures. Cependant, gardez en tête que vous ne dormirez pas au bas de la montagne, mais au sommet, où le vent prédomine et où la température peu chuter plus rapidement la nuit. Adaptez donc votre équipement en conséquence.

Pour une première expérience, je vous conseille de tenter l’expérience lorsque les températures sont plus clémentes durant l’été et l’automne.

Pour les plus aventureux, voici un guide écrit par Anne Jodoin pour s’initier au camping hivernal. Voilà un défi intéressant !

Utilisation de la technologie

Pour planifier une randonnée, différents sites web sont plus que pratiques. Des sites comme www.alltrails.com où vous retrouvez des quantités phénoménales de sentiers avec leurs spécifications. Les sites web et applications mobiles des parcs nationaux comme Parcs Canada et la Sépaq peuvent vous aider à planifier votre séjour. Par contre, il y a un bémol. Ayez toujours votre randonnée en version papier. Même pour une randonnée d’une quinzaine de 15 km. Ne vous fiez pas sur le réseau cellulaire et Internet au sommet d’une montagne. Cette chance n’est pas à prendre, surtout si vous avez beaucoup de matériel sur le dos. Il serait dommage de se tromper de sentier et de rater le magnifique coucher de soleil…

Nourriture et eau

Durant votre randonnée en autonomie, vous aurez évidemment à transporter votre nourriture et votre eau. Pour ce qui est de la nourriture, planifiez des repas qui vous donneront de l’énergie. Des barres protéinées, des sachets de purées, des pastilles d’électrolyte, des noix, etc. Vous aurez à transporter tout sur votre dos. Ainsi, si vous apportez de la nourriture fraîche, vous augmenterez la charge et vos aliments risquent de perdre leur fraîcheur en cours de route.

Un brûleur avec une petite bouteille de propane est moins rudimentaire qu’un feu et fonctionne très bien pour faire bouillir votre eau, vous faire une soupe ou tout autre petit repas chaud.

Pour ce qui est de l’eau, plusieurs sentiers offrent des points d’eau. Planifiez votre consommation d’eau. Elle est primordiale. Les points d’eau peuvent être une installation du parc où vous vous trouvez, mais elle peut aussi être une rivière, une chute ou un ruisseau. Au Québec et au Canada, nous avons la chance d’avoir accès à des réserves d’eau douce. Par contre, étant donné que cette eau n’est pas traitée, il faut la filtrer ou la traiter avec des comprimés de purification d’eau. Ces dispositifs sont en vente dans les boutiques grande surface de plein air. Informez-vous à ce sujet lorsque vous prévoyez votre randonnée, car autrement, vous risquez de rencontrer quelques problèmes digestifs en cours de route.

Seul ou accompagné

Ce dernier conseil est un choix à faire pour vous. Ce défi peut être réalisable dans les deux cas, cela dépend seulement de ce que vous souhaitez découvrir lors de votre première randonnée en autonomie. Voulez-vous vous défier seul ou en équipe ? Souhaitez-vous prendre du temps seul ? Tenez-vous vous à partager ces moments ? Peu importe la réponse, celle-ci est bonne. C’est votre choix. Prenez le temps d’y réfléchir.

En terminant, prenez le temps de vous informer sur l’endroit que vous avez choisi. S’initier à la randonnée en autonomie demande une bonne préparation. Votre sécurité n’est pas un aspect à négliger. Laissez-vous porter par les magnifiques sentiers et profitez de cette expérience hors du commun. Le Québec offre de superbes endroits parfaits pour cette activité à découvrir. Soyez confiant et laissez-vous impressionner par ce défi.

Bonne randonnée!

Article rédigé par Sandrine Chouinard

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