Le Cambodge.
Une des premières idées qui apparaissent à l’évocation de ce nom est la mythique cité d’Angkor avec ses temples majestueux et mystérieux, mais il serait triste de limiter ce pays à cette seule représentation.

Riche en architecture, il l’est aussi en nature et je vous propose 3 petites pépites au grand air dans le nord-est cambodgien.

Le plus facile : l’île de Koh Trong face à Kratie

Arriver jusqu’à Kratie n’est pas bien compliqué en tant que ville « capitale » de la région du même nom, quelques heures de bus vous amèneront dans cette petite cité en bordure du Mékong.
Un tour au milieu des vieilles demeures coloniales françaises, sur le bord du fleuve et sur le marché de nuit vous offrira une bonne vision d’ensemble du coin. On peut même louer des bicyclettes pour visiter la campagne environnante.

Mais là où je veux vous emmener, pas besoin d’aller bien loin, il suffit de prendre la barque au nord des berges qui fait des aller-retour vers l’île de Koh Trong dès le matin.

Ce petit lopin de terre en plein milieu du fleuve est facilement accessible, le trajet est assez court et peu cher, mais si vous décidez d’embarquer vos vélos, il vous faudra payer un supplément. Cependant, tout est faisable à pied.
Sur l’île, une route vous mènera de temple vietnamien (et oui) en village flottant, de plages en décors bucoliques verdoyants, et surtout dans un calme très plaisant.

Vous croiserez charrettes, vaches et scooters, car ici pas de voitures.

Si vous désirez une pause, quelques petits cafés vendant des collations telles du riz gluant entourant une banane cuit dans des feuilles de bananier, un doux régal, roboratif comme il faut.

Les habitants n’hésiteront pas à vous interpeller et les maisons en bois sur pilotis vous charmeront.

Nous avons passé la journée à Koh Trong pour visiter à notre rythme et avons repris le dernier « ferry » vers 18h30, mais il est possible d’être hébergé dans la communauté.

Le plus secret : Boeng Yeak Laom

À un peu moins de 250 km de Kratie se trouve Ban Lung, une petite ville sans rien de trop extraordinaire il faut bien le dire, mais qui peut servir de camp de base.

Maintenant si vous voulez en prendre plein les yeux et passer une agréable journée, c’est à 5km de cette bourgade qu’il faut vous rendre.

Caché dans la forêt dense se trouve Yeak Laom, un lac de cratère vieux de 700 000 ans créé lors de l’éruption d’un volcan et considéré sacré, ainsi que les alentours, par les tribus environnantes.
Plusieurs panneaux nous rappellent et demandent de faire preuve de respect dans notre habillement et attitude.

Le folklore et la spiritualité sont encore bien présents chez les Tampuans, ils effectuent des offrandes en diverses occasions au lac et à la foret qui sont devenus une zone protégée.

Le lac, presque circulaire, d’un diamètre de 750 mètres et de 48 mètres de profondeur, est d’une eau bleue claire et pure, au point où l’on essaye de percer la profondeur jusqu’à ce que nos yeux se perdent dans les sombres tréfonds.
Les locaux n’hésitent pas à venir passer du temps sur ses abords, sauter dans l’eau, faire des grillades ou se balader autour.

Nous avons marché une heure depuis Ban Lung et fait du stop pour nous y rendre, mais je suis sûre qu’il y a des moyens plus faciles d’y accéder.

Pour finir de vous convaincre, Yeak Laom est dans la liste des 15 plus beaux lacs de cratère du monde.

Le plus rustique : Preah Rumkel

Atteindre le village de Preah Rumkel est plus complexe. Il faut d’abord arriver à Stung Treng. De là, certains opteront pour un bateau rapide, mais nous avons choisi la voie la moins onéreuse, à savoir un mini bus local trouvé sur la place principale près de la rivière. La route est plaisante, tout comme le village khmer influencé également par la culture laotienne mais quelque peu endormi.

On vient ici pour diverses raisons, dont la principale est observer les fameux dauphins de l’Irrawaddy, une espèce en danger d’extinction. Il y a des activités pour aller les apercevoir de plus près, mais nous avons préféré les admirer de loin ; un petit geste vous sera demandé pour leur protection.
Vous pouvez bien sûr choisir d’autres possibilités comme aller voir des chutes d’eau ou des rapides en partant avec un guide au plus près du Laos. Si vous ne comptez pas vous y rendre par après, c’est une bonne manière d’en avoir un avant-goût.

Preah Rumkel est plutôt calme. Ici, comme dans d’autres villages cambodgiens, on peut réserver une chambre en homestay, c’est un vrai plaisir que de dormir dans ces maisons typiques sous la moustiquaire, mais sachez que c’est assez sommaire et qu’il n’y a pas toujours d’électricité.

Notre but était aussi de passer la frontière très proche du Laos en traversant l’eau pailletée d’or du Mékong en barque et en marchant, c’est très facilement organisable sur place grâce à la communauté qui s’occupe également des logements chez l’habitant.

Une petite note sur les homestays, une partie d’entre eux sont gérés de manière responsable et durable par le CBT ( Community-based Tourism) / CBET (Community-based ecotourism) et les membres de la communauté locale eux-mêmes.
Tout en les soutenant et les aidant; les ressources naturelles et culturelles de la zone sont protégées et conservées.
Il n’y a pas de site « officiel » mais les informations ainsi que la liste sont facilement trouvables ici.
Nous en avons testé plusieurs, certains proposent des repas, mais vous pouvez aller manger ailleurs, d’autres peuvent insister pour que vous consommiez sur place. L’eau pendant les repas est parfois incluse, d’autres fois non, je vous conseille donc d’en parler avec vos hôtes. De plus, votre chambre peut ne pas avoir de clé ou de verrou, pensez à prendre vos précautions concernant vos biens comme partout.

Ceci dit, c’est un vrai bonheur de dormir sur place, de vivre avec les personnes qui vous accueillent dans leurs superbes demeures, je le recommande grandement!

Alors, prêt à profiter de cette nature luxuriante, de cette douceur de vivre et surtout à crapahuter dans des coins plus reculés du Cambodge qui mettront votre sens de l’aventure à l’épreuve ?

Article rédigé par Stephanie Pasteels

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