Les phares envoûtent. Quelles histoires pourraient-ils nous raconter avec ou contre vents et marées ? De combien de tempêtes ont-ils été témoins ? Combien de navigateurs ont-ils orientés et parfois sauvés grâce à leur lumière et leur corne de brume ? Emblèmes de la navigation sur le majestueux Saint-Laurent, les phares offrent toujours une image romantique du paysage côtier.

Le phare est le symbole de la protection, de l’espoir, du calme après la tempête, de la sécurité matérielle et psychologique, de nos forces d’ancrage dans la vie, comme le sont nos valeurs premières, nos amours, nos amitiés et nos relations de travail. N’est-ce pas là toute la symbolique du phare qui rassure dans les tempêtes et guide dans les tourmentes les plus folles ? Rien d’étonnant à ce qu’ils nous fascinent tant.

En parcourant la route 132, lors de notre road trip à travers les régions de Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, nous avons pris conscience de la présence des phares au Québec et de leur importance dans notre histoire, dans notre patrimoine. La 132, d’ailleurs surnommée « Route des Navigateurs » sur 470 kilomètres du Centre-du-Québec au Bas-Saint-Laurent, recèle de beaux phares à visiter et photographier. Au Québec, on dénombre près de 43 phares sur le littoral, d’une rive à l’autre du fleuve Saint-Laurent, sur la 132 ou la 138, et sur certaines îles. Il est possible d’en visiter et d’en admirer plusieurs.  

C’est toutefois en Gaspésie que nous avons pu en admirer un grand nombre. Avec une côte de plus de 700 km, on retrouve pas moins de 14 phares sur la péninsule, certains étant devenus privés, d’autres musées, plusieurs étant encore en fonction. Véritables balises de notre territoire, de notre mémoire et du patrimoine maritime du Québec, les phares jalonnent un road trip à travers le temps et aux parfums d’embrun. Suivez-nous !

Voici ceux que vous ne devriez en aucun cas ignorer pour leur histoire, leur emplacement ou leur architecture :

Le phare de la Martre

Impossible de ne pas s’arrêter le long de la 132 pour admirer le phare de la Martre ! Ce monument se dresse fièrement sur un promontoire auquel est adossé le charmant petit village du même nom. Avec sa structure de bois unique de forme octogonale et sa couleur rouge vif, ce phare est unique. Prenez le temps de l’observer de plus près et d’étudier son module d’éclairage qui tourne encore aujourd’hui grâce au système d’horlogerie d’origine. En saison touristique, on peut y voir des expositions sur l’évolution technique du phare ainsi que sur l’histoire de deux naufrages survenus à proximité. 

Le phare de la Pointe-à-la-Renommée

Toujours sur la route 132, campé dans un panorama impressionnant surplombant le Saint-Laurent, le site historique du phare de la Pointe-à-la-Renommée, situé dans le village de l’Anse-à-Valleau, relate l’histoire de la première station radio maritime en Amérique du Nord, installée par Marconi en 1904.

Anecdote : ce phare est sans doute celui qui a le plus voyagé au monde. Après 20 ans d’exil dans le port de Québec, il est revenu sur son site initial en 1997. En effet, l’année 1957 marque la fin des opérations de la station radio maritime de Pointe-à-la-Renommée, qu’on relocalise à Rivière-au-Renard (26 km plus à l’est). En 1975 survient la fermeture définitive du phare. Il est transféré à Québec. Au début de la décennie 1990, l’économie de l’Anse-à-Valleau est durement frappée par la fermeture de l’usine de pêche. Préoccupés par cette situation, des citoyens cherchent à identifier des alternatives pour stimuler le développement de leur communauté. Le Comité local de développement de L’Anse-à-Valleau décide de faire revivre Pointe-à-la-Renommée en rapatriant le phare et en l’intégrant comme pièce majeure d’un projet de développement récréotouristique. Une réussite !

Le phare de Cap-des-Rosiers

Reconnu comme le plus haut phare du Canada (34 mètres), cette structure offre une vue magnifique sur le village de Cap-des-Rosiers. On peut y admirer la majesté du fleuve Saint-Laurent et les montagnes du parc national Forillon. Il vous suffira de grimper les 122 marches. Un bon exercice pour admirer un panorama superbe et avoir la chance d’apercevoir des mammifères marins. Grâce à son emplacement, sa conception, sa construction et ses matériaux, le phare a une grande valeur patrimoniale, en plus d’être un réel symbole pour la région. 

Le phare de Bonaventure

Plus modeste, le phare de la pointe Bonaventure, situé sur une pointe surplombant la baie des Chaleurs, est constitué d’une tour blanche, carrée et évasée, construite en bois et pourvue d’une plate-forme. Une lanterne octogonale en verre et en acier, peinte en rouge, y repose. Le phare de la pointe Bonaventure se marie on ne peut mieux avec son emplacement sur la côte. Notons qu’il est toujours en fonction.

Le phare de Carleton-sur-Mer

Implanté sur la pointe Tracadigache, l’un des bras de sable enserrant le barachois de Carleton-sur-Mer, ce phare rouge et blanc se dresse fièrement à la vue des visiteurs.

Construit en 1872, le premier phare de Carleton était en bois et possédait un feu fixe de couleur rouge. Il a été remplacé en 1911 par une tour en bois à quatre pans inclinés, surmonté d’une galerie en porte-à-faux et d’une lanterne octogonale. Il n’est plus en activité aujourd’hui, mais fait le bonheur des visiteurs. Au-delà du phare, le site s’avère exceptionnel pour assister au coucher du soleil sur la baie des Chaleurs.

D’autres bien évidement sont à voir, un peu moins majesteux, mais toujours dans des lieux magnifiques avec en arrière-plan l’incontournable fleuve Saint-Laurent. Bonne route et belles découvertes !

Vous souhaitez passer quelques jours dans le coin de la Gaspésie? Voici quelques options d’hébergement ICI.

Article rédigé par Deux Québécois autour du monde

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