Il y a des endroits comme ça qui nous font vibrer plus que d’autres. Pourquoi ? On ne saurait le dire. C’est un ressenti, un feeling. Celui-ci peut se décliner en joie ou en peine. Ce ressenti si particulier, je l’ai eu au Québec. Dûment installée, le quitter fut un véritable crève cœur. Ce témoignage emprunt de nostalgie est celui d’une voyageuse de passage au Québec qui n’a qu’une seule hâte, celle d’y retourner.
Si certains seront surpris de lire le titre, je me contenterai de dire que ce texte se veut un peu comme une ode à la Belle Province. Les raisons qui me poussent à écrire sur le Québec, aujourd’hui, après l’avoir quitté depuis plus d’un an, ne sont pas uniquement l’immense beauté de ses contrées, c’est aussi par et pour la chaleur de ses habitants. Chaque voyageur qui vient en visite est aussitôt conquis par ses petites courbes vallonnées, ses immenses forêts, ses vallées enneigées, feuillues et, durant une partie de l’année, multicolores. Beaucoup de gens de passage y sont restés pour toujours. Pour ma part, j’étais partie pour y étudier quatre mois. Finalement, je m’y suis installée quatre ans.
Parcours type de nombreux Français, beaucoup y ont vécu et expérimenté le Québec. Et c’est dire, « expérimenter le Québec ». Quand on vient du sud de la France, vivre un hiver québécois n’est jamais chose aisée. Le froid, les immenses monticules de neige et la glace ont dequoi faire changer d’avis certains venus d’endroits plus chauds, même les plus téméraires. Et pourtant. Ce froid venu de loin donne son charme au Québec, recouvert quelques mois durant, d’un épais manteau blanc. De la ville à la montagne en passant par la campagne, la Belle Province est en réalité à son apogée durant l’hiver.
Ce froid contraste avec la chaleur des Québécois. Arborant un sourire à toute épreuve, leur petit accent si singulier m’aura marquée à jamais. Il m’aura valu quelques situations éprouvantes de quiproquos. Je ne cesserai jamais d’en rire. À vrai dire, je ne m’en lasserai jamais. Je repense à mon premier propriétaire, d’une extrême gentillesse, me dire un « T’es-tu correc ? ». Il m’avait fallu pas moins d’une dizaine de secondes pour comprendre le sens de cette phrase.
Très récemment, j’ai vu ou plutôt revus des Québécois en visite chez moi, dans le sud de la France. Leur accent trépidant de bonne humeur et leur infatigable joie de vivre m’ont fait réaliser à quel point le Québec me manquait. Mais il n’y a pas que cela. Il y a aussi tous mes amis qui se reconnaîtront à la lecture de ce texte, avec lesquels je continue d’échanger régulièrement et que je souhaite revoir un jour.
Mais qu’est-ce que c’est au juste le Québec ?
Ce sont des beaux paysages. C’est les Cowboys Fringants, Jean Leloup ou encore Fred Fortin dans les oreilles pour trouver l’inspiration à chaque instant où défile sous nos yeux une nature prétentieuse de beauté. Ce folk québécois, c’est celui qui renvoie sans le vouloir au côté mystique des paysages, à leur grandeur et à leur infini… Jamais, il n’est possible de se lasser de balades en road trip à travers le Québec, à travers le temps.
Le Québec, c’est se régaler de poutine en plein hiver pour se réchauffer. C’est aussi le sirop d’érable que l’on aime arroser partout tellement c’est un délice. C’est aussi des cabanes à sucre dans lesquelles on aime se régaler de mets québécois en toute démesure, jusqu’à en avoir mal au ventre. C’est des balades dans les grands espaces qui changent au gré des saisons dans lesquels on peut courir jusqu’à s’essouffler. Mais c’est surtout quatre années de souvenirs où je suis arrivée perdue, puis retrouvée au moment où je l’ai quitté.
Comment ne pas repenser à mes premiers instants dans la Belle Province, où j’étais seule et déboussolée, loin des miens. Je n’étais pas encore très familière avec l’idée de « voyage », de découverte et d’aventure. Reconnaissante, je m’aperçois aujourd’hui que c’est le Québec qui m’a donné des ficelles pour finalement apprendre à faire ce que je sais faire de mieux : voyager.
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