« Le voyageur est celui qui se donne le temps de la rencontre et de l’échange » -Frédéric Lecloux
Je suis « je », « tu », « il», « nous », « vous », « ils », je suis citoyen du monde. Je suis œuvre de tolérance, d’amour et de respect. Je suis voyageur tout simplement. Partir vers de lointaines contrées est la meilleure manière d’apprendre l’ouverture, le respect, la compassion et l’amitié aussi. Surtout l’amitié. Si certains vagabonds de ce monde décident de faire cavaliers seuls et, ce, dès le départ, c’est pour avoir la chance de croiser de nouvelles personnes sur la route. Locaux comme compagnons de voyage, les amitiés se créent et permettent, à terme, de briser de nombreux préjugés.
Le voyage sans rencontre(s) n’existe pas
Si cela semble être d’une banalité sans pareil, il est pourtant important de le rappeler. Le voyage et les rencontres vont de pair, sont indissociables. Sans rencontres, le voyage serait vain. De nombreux touristes voyagent en groupe sans vraiment pouvoir échanger avec d’autres personnes que leur cercle d’amis ou leur famille. Le voyage représenté sous cet angle paraît bien dénué d’intérêt. S’évader sans oser se risquer d’aller vers autrui est dénué de sens. Le voyage sans expérimenter de rencontres est tout bonnement une coquille vide.
Le but ultime de voir et de cocher une liste de « must see » n’est pas une attitude de voyageur. Partir loin de chez soi est plutôt la chance de comprendre l’autre, expérimenter de nouvelles amitiés. Qui sont-elles ? Ce sont des locaux, d’autres voyageurs, des personnes avec qui un simple sourire est échangé… En réalité, ce sont toutes les personnes rencontrées sur la route qui permettent de vivre un trip avec beaucoup plus d’intensité et de sincérité. En voyage, une absence de filtres et d’artifices rend la création d’amitiés plus naturelle que d’ordinaire. Pourquoi ? Parce que chaque moment et chaque personne rencontrée a de l’importance. Les moments passés, souvent plus intenses, se transforment alors en souvenirs. C’est la magie du voyage.
Le voyage aide à combattre les préjugés
Il invite également à la tolérance. Les rencontres permettent d’en savoir davantage sur autrui plutôt que d’appréhender. Humains que nous sommes, notre vision du monde repose sur d’inutiles clichés parfois infondés. Fruits de l’imaginaire médiatique et collectif, ils mettent à mal la credibilité de certains citoyens de ce monde. Ils créent l’encens racisme, la méfiance, le rejet et la méchanceté. Rencontrer d’autres cultures est donc une chance. Celle de pouvoir poser des questions pour satisfaire notre curiosité, c’est aussi comprendre, échanger, devenir ami, voire plus.
S’échapper de notre train-train quotidien est le plus beau des incitatifs pour se rapprocher d’autrui sans jugement aucun. La beauté du monde réside dans sa diversité. Les différences n’en sont pas, elles devraient davantage être sources de richesse que de discordes. Comme le dit si bien Carlo Goldoni, « Qui n’a pas quitté son pays est plein de préjugés ». Alors plutôt que de rester dans l’immobilisme, faudrait-il se faire violence pour partir à la recontre dautrui ? À cette question, tout nomade serait tenté de répondre par un hochement de tête positif…
En conclusion, partir en voyage a son lot d’émerveillement et de dépaysement. C’est bien évidemment les raisons pour lesquelles tout routard dans l’âme part à la conquête d’un monde. Mais cela ne devrait pas être la seule et unique raison. L’incitatif à partir en voyage qu’on offre le plus de sens est probablement lié aux amitiés tissées. Pour la plupart, elles se transforment pour devenir notre famille. Jamais un voyage sans rencontres n’a eu de sens. Les escapades de chacun et chacune n’ont de sens que si elles sont partagées.
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