Si Richard souhaitait autrefois s’éloigner de la routine pour ainsi avoir l’impression de vivre réellement et profiter pleinement d’une vie remplie de projets et d’espoir, c’est au travers d’une illusion conçue par une société où les rêves sont déguisés par une forme de contrôle qu’il avait pourtant cru avoir contournée qu’il continuait à naviguer.
« Je suis un nomade dans l’âme, un nomade étouffé par son éducation et réduit à faire pour avoir plutôt qu’être pour offrir. »
Si celui-ci a occupé autant de fonctions et adopté plusieurs rôles dans sa vie, c’est surtout pour fuir la routine proposée par la société. Suivant le modèle dit « parfait » de Walt Disney, son désir de vouloir se marier et avoir des enfants, Richard s’est bien rendu compte que son éducation familiale ne l’avait jamais mené à suivre cette route harmonieusement. C’est pourtant ainsi qu’il a avancé au sein d’une société dite évoluée et a accumulé des situations insatisfaisantes jusqu’au jour où il a décidé de suivre son désir profond de devenir nomade. Étant non-conformiste de nature, son passage d’une vie sociale dite normale à son style de vie actuel n’a été qu’une suite logique de son évolution spirituelle. Il ne s’agit donc pas d’un nouveau départ, mais plutôt de l’accomplissement d’un désir à poursuivre.
C’est depuis mon plus jeune âge que je me questionne sur ce monde que j’ai toujours trouvé incohérent. À l’école comme dans ma famille, j’observais toute cette mascarade des relations humaines et cela me frustrait. J’ai combattu et/ou adhéré à ce que j’aimais plus ou moins une grande période de ma vie. Je vivais dans un éternel combat avec une aide considérable de mon ego. Donc je voyais la vie comme une progression d’actions et de luttes qui me procurerait la satisfaction par des plaisirs de possession tant matérielle qu’humaine. Aujourd’hui, je vois la société comme une grande pièce de théâtre où il est possible de jouer en toute conscience et de s’amuser plus que de s’imposer, et je vois que la joie, la paix la liberté et l’amour sont à portée de la main lorsqu’on ne cherche plus à l’extérieur de nous-même.
Parce que chaque pays visité a su lui apporter son lot d’émerveillement, d’apprentissage et de découverte dans le développement de son bonheur!
Tous ses voyages lui ont confirmé ses observations au sujet des humains, qu’ils vivent la majeure partie de leur temps dans la peur avec quelques variantes sociales possibles telles la pauvreté et le climat. Il a d’ailleurs remarqué que plus les gens sont pauvres, plus ils sont tolérants et plus ils sont riches, plus ils sont exigeants. Que la plupart des gens parlent de certains pays comme étant dangereux (même leurs résidents) alors que l’Amérique du Sud par exemple n’est pas plus dangereuse que les États-Unis où une mère n’hésiterait pas à envoyer son enfant pendant 3 mois en voyage.
C’est le Pérou qui m’a choisi et non l’inverse
À la suite de la lecture du livre La prophétie des Andes, Richard a réalisé qu’il avait toujours eu une attirance mystique pour le Pérou. En effet, ce pays était pour lui l’Inde des Amériques. Lors de son premier passage dans ce pays, tout se présentait à lui avec aise.
J’avais qu’à imaginer quelque chose et cela se produisait. Tu veux un ami? Tu as un ami! Une maison? Tu as une maison! Une auto? Tu as une auto! etc. J’y ai rencontré plusieurs humains vivant des relations véritables et j’y ai créé des liens, ce qui m’a fait retourner en ce pays pour terminer mon livre que j’avais débuté il y a un moment déjà. Je m’y suis installé tout naturellement sans aucun effort, à l’exception d’augmenter ma bienveillance envers les autres et leur mode de vie et d’intégrer l’absence de service à la clientèle pratiquement inexistant dans ce pays.
Qu’est-ce que le Pérou lui apporte chaque jour?
Ne vivant pas un jour à la fois, mais bien une heure à la fois, les Péruviens auront appris à Richard la tranquillité ainsi que la notion du moment présent. Malgré que cela puisse s’avérer un peu troublant dans certaines circonstances, celui-ci préfère de loin cette manière de vivre que celle des pays du nord où les gens ne sont jamais satisfaits peu importe ces opportunités et la rapidité d’exécution que l’on peut offrir et recevoir. De plus, au Pérou, les Indiens sont parmi la population et vivent selon leurs coutumes, ceux-ci étant respectés par la société qui se développe autour d’eux. Cette expérience est très réconfortante par rapport à notre expérience canadienne de l’exclusion des Amérindiens sur leur propre territoire ayant toujours attristé Richard, celui-ci aimant beaucoup côtoyer les Indiens d’Amérique dans son quotidien.
Il ne faut pas oublier que ma première raison de m’établir dans un autre pays est avant tout de conserver mon détachement au système social que mes amis et ma famille désirent conserver et entretenir. Le fait de m’établir ailleurs en solitaire dans un système qui ne rejoint aucunement mes anciennes doctrines sociales me maintient et augmente ma présence avec moi-même et l’atteinte de mon but spirituel. Mon esprit nomade et explorateur est ainsi respecté et vécu. Bien évidemment, le coût de la vie me permet de demeurer le plus possible inactif au niveau professionnel, sans négliger que je garde ainsi une distance avec les températures froides de mon pays d’origine.
Ce qu’il apprécie d’ailleurs le plus des jeunes et moins jeunes nomades qu’il rencontre sur sa route est leur ouverture au détachement matériel et leur facilité à quitter un emploi parfois très bien rémunéré et se situant dans une hiérarchie sociale plus qu’intéressante. Cette nouvelle vague de confiance en soi et de quête de liberté provoque déjà un malaise chez les employeurs les forçant à revoir leur stratégie et à s’humaniser davantage. Maintenant, les employeurs apprennent à respecter l’individu, l’humain qui se trouve devant eux et s’aperçoivent tranquillement que nous sommes à offrir un service plutôt que de nous considérer comme des êtres en servitude.
Le nomade amène l’Homme à remodeler sa perception et sa personnalité de manière à modifier cette société et la rendre plus humaine, cette nouvelle indépendance nous amène à cesser d’être dominés par la technologie industrielle et commerciale et la mettre enfin à notre service. Pour les nomades, les objets prennent beaucoup moins d’importance qu’autrefois, ce qui devrait être intégré par la plupart des occidentaux qui aujourd’hui n’ont plus besoin de travailler durant un an pour se payer un matelas et des vêtements. Cette prise de conscience provoquée par les nomades crée un accroissement de notre liberté individuelle et sociale et permet un ralentissement dans notre servitude et notre attachement au matériel qui nous gardent trop souvent dans un mode de vie et des relations humaines des plus décevantes et stériles. Je connais bon nombre d’individus possédant plusieurs millions de dollars et étant totalement sous l’emprise de cette société et de ses maux psychologiques et physiques.
Voyageant ainsi depuis 6 ans comme bon lui semble, Richard a saisi l’opportunité du détachement et de la liberté pour ainsi se lancer dans un projet d’écriture qui germait en lui depuis déjà 20 ans dans le but de compléter son cheminement personnel et ainsi partager son expérience avec les autres.
Le voyage m’a permis de confirmer mes pensées à propos de notre ignorance globale qui est partagée entre les différents peuples même si ceux-ci se croient parfois totalement différents. Le fait que je m’installe seul dans d’autres pays m’a permis de prendre conscience de tout ce bagage de vie que j’avais à partager et de garder une distance avec les préoccupations quotidiennes, l’influence des autres et demeurer concentré sur qui je suis pour livrer mon message à travers l’écriture.
Un livre qui porte fondamentalement l’espoir pour un éveil de conscience individuelle et collective au-delà de la psychologie pour aider les gens à quitter la peur et vivre un peu plus dans l’amour.
Ce nomade inspirant y partage ses multiples expériences et observations en divers domaines sociaux sur lesquels le voyage lui a ouvert les yeux, comme la criminalité, le syndicalisme, la politique, les affaires ainsi que l’aide humanitaire, et y transmet une vision qui a été le chemin de sa propre liberté. Il y présente donc l’origine de la société, le travail, l’éducation, la famille et les relations intimes et y démontre les rôles que nous avons accepté de jouer la plupart du temps sans nous en rendre compte. Il propose des manières de s’en sortir et comment trouver qui nous sommes en tant qu’individus, comment devenir souverains et libres individuellement plutôt que d’attendre que le monde autour de nous change pour nous permettre ensuite de vivre en paix.
La plupart des gens dans notre société confondent les obligations avec des opportunités et l’amour avec la peur. Ce livre est un éveil pour cesser de tout confondre et enfin trouver notre vérité intérieure plutôt que de suivre la réalité des autres. La grande majorité des peurs que les gens vivent n’est qu’une réaction à une idée à laquelle ils ont adhéré plus ou moins inconsciemment et non pas une émotion plus forte que soi-même. Nos familles et la société nous enseignent la peur à un tel point que nous y confondons l’amour et perdons ainsi l’essence même de cette émotion que nous cherchons tant à travers des relations qui s’avèrent évidemment plus souvent qu’autrement décevantes par leur absence d’un amour véritable. Il en est de même pour ceux se limitant à partir à la découverte du monde par peur d’avoir peur et en raison du jugement des gens les entourant. Pour ceux et celles qui se sentent trop limités pour effectuer des voyages, il est possible de commencer à voyager à l’intérieur même de sa province et sortir de notre zone de confort chaque jour sans quitter notre pays.
Ayant parcouru plus du 3/4 de l’Amérique, vécu au Canada, au Costa Rica, au Bélize et maintenant au Pérou et ainsi visité plusieurs îles comme la Jamaïque, la République Dominicaine, Cuba, Curaçao, les pays de la Hollande, l’Italie, la Suisse, l’Égypte, la Jordanie et Israël, Richard nous assure que le danger de voyager se trouve simplement dans l’énergie que l’on dégage, peu importe le lieu où l’on décide de poser nos pieds, et que nos découvertes seront sous l’influence créative ou réactive de ce qu’on entretient comme idées de peur ou d’amour.
Je vous souhaite un magnifique voyage vers qui vous êtes véritablement, suivre votre instinct nomade vous y conduira inévitablement… – Richard Déry
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Très bien mon ami. Le liberté que don les voyages. Un abrazo fuerte.