Il était une fois une île. Province de Veraguas. Panama. 7H30 de bus et une heure de bateau pour l’atteindre depuis la capitale, Panama City. Un paradis, un décor de carte postale, vraiment.
Nous voilà à bord d’un bateau de pêche, avec un capitaine en pleine forme. À chaque vague, l’embarcation s’envole et retombe dans un grand fracas, il n’est pas bien facile de rester en place sur la petite chaise en plastique.
Nous longeons de loin la côte et sa jungle verdoyante, dentelée de criques. Je repère une petite forme noire, puis plusieurs, le bateau s’arrête. Une petite dizaine de dauphins noirs s’approche, s’amuse autour de nous et virevolte. Le capitaine lance un « the delfín black del pacífico! », espagnol ou anglais je ne sais pas, mais les dauphins me donnent les larmes aux yeux.
Après une heure de navigation, nous accostons. Devant nous se trouve un îlot d’une trentaine de mètres de diamètre couvert de sable fin, planté de palmiers et entouré d’eau turquoise. L’image qui se dresse devant nos yeux est celle que l’on voit sur les publicitées des agences de voyage, depuis la France en plein hiver. Ni une ni deux, à peine débarqué, masque et tuba sur la tête, nous partons plonger. On fait le tour de l’îlot en une heure et demi. Jamais je n’ai vu une telle profusion, la vie sous la surface est incroyable. Nous croisons des poissons de toutes les couleurs, toutes les formes, parfois seuls, parfois par centaines. En dessous de moi, je repère une tortue géante, je la suis un instant. Je me retourne, à un mètre de moi se trouve un requin à pointe blanche, juste derrière un autre l’accompagne, ils passent tous les deux tranquillement devant moi. J’ai le coeur qui bat vraiment fort.
Nous nous arrêtons pour pique-niquer sur une île, celle où habitent les gardes de la réserve naturelle de l’archipel de Coiba. L’île abrite une végétation dense et luxuriante, des boas constructors, des crocodiles, des oiseaux étranges aussi. Un mini musée nous permet d’en apprendre un peu plus, l’île est une ancienne prison, elle n’est pas habitée et est protégée du mieux possible.
Mais cet archipel est au coeur de l’océan, il subit, comme tout ecosystème sur notre planète, l’influence du réchauffement climatique et de la pollution. Beaucoup de corraux sont blanchis sous l’eau, plusieurs espèces de tortues marines sont menacées d’extinction, et les îles les plus désertes qui soient acceuillent sur leurs plages des déchets de plastique. Les baleines se reproduisent dans la région, nous les verrons par la suite, et sont menacées par les braconniers, la montée du niveau de l’océan défie les petits îlots et je pourrais continuer cette liste durant des pages.
Mais revenons à notre paradis, cet archipel est toujours magnifique, l’eau est toujours turquoise. Cet endroit est ce genre de lieu qui vous fait tomber en admiration totale devant la nature, devant notre planète. Pendant le reste de la journée et les deux plongées qui ont suivi, j’ai été émerveillée par une telle abondance sous l’eau, sur terre et dans le ciel. J’ai ressenti aussi ce goût amer du sentiment que les choses ne sont pas éternelles, que peut-être que, si je reviens dans quelques années, les couleurs du paysage auront terni.
Coiba est un paradis sur Terre, comme des milliers d’autres. Ce paradis, la Terre, il ne tient qu’à nous de le protéger, à nous tous. Parce que chaque action pour la planète est louable, parce qu’il n’y a pas d’actions insignifiantes, parce qu’on est pas si petit en face des grands et pour plein d’autres raisons, nous nous devons de faire de notre mieux.
Article rédigé par auteur anonyme
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