«Je leur ai donné des racines, mais je suis surtout fière de leur avoir donné des ailes». Voilà une phrase que je répète souvent quand je parle de mes trois fils. Tous les trois sont en effet bien ancrés, leurs racines entremêlées au Québec, à Ahuntsic, des racines tricotées serré pour mieux faire grandir notre arbre généalogique et en savourer les petits fruits qui ont entre six mois et trois ans déjà… Tous les trois aiment découvrir le monde avec gourmandise, authenticité, ouverture. Tous les trois sont équilibrés, sains, épanouis dans leurs choix de vie.
Mais le petit dernier, il est « nomade » pour vrai !
Pareil comme son père, l’homme de ma vie depuis 37 ans avec qui j’ai découvert tant de continents et de gens, mon fils est un « hippie sympathique« . Rien ou presque ne peut le faire résister à l’appel du voyage, il est toujours prêt à reprendre sur son dos le petit sac coloré dans lequel il transporte le minimum (j’en apporte plus quand je pars pour trois jours que lui pour trois semaines). Quand ses sandales pendouillent, c’est parce qu’il traînera un gros bouquin pour l’avion dont il se délestera pour l’offrir à un autre voyageur au bout du monde.
Son passeport est toujours à jour, rapidement coloré de ses passages un peu partout. Il part seul ou pour initier des groupes au bonheur de découvrir de nouveaux horizons, de se découvrir point dans bien des cas. Il est inspirant, calme et rassurant, apprécie la magie de tous les couchers de soleil, de tous les imprévus qui l’invitent à aider, à partager. Éteindre un feu en Indonésie ? Remplir un camion de roches au Nicaragua ? Traverser une rivière en jeep au Costa Rica ? Il rit, raconte avec plaisir l’intensité de ces moments plus vrais que vrais.
Pour lui, j’ai appris à faire confiance, à ressentir le bonheur à distance, à reconnaître qu’il est comblé, au loin, même s’il nous aime. Il garde le contact, heureusement, il m’écrit, m’envoie des photos, me fait rire et sourire. Parfois, il me donne la frousse. Mais il a compris qu’il valait mieux me raconter ses péripéties (comme un saut en parachute à Hawaï ou les vagues les plus agitées de sa vie) plutôt après qu’avant. Parce qu’une maman, c’est une maman. Je lui redis mon slogan spécial « mère de trois gars aventuriers » : « amuse-toi bien, blesse-toi pas ! » et il promet. Ça vaut ce que ça vaut ce genre de promesse, mais je sais qu’il sait. Que je l’aime. Que je tiens à lui. Mais pas au point de le vouloir ici tout le temps, alors que c’est partout qu’il est heureux.
Il sait aussi que je serai là pour « l’attraper au vol » (même si les vols en question ont tendance à être très très tôt le matin ou très très tard le soir) car je veux profiter de chaque instant où il dépose son sac coloré.
Je veux me rassasier de ses yeux qui brillent, de son sourire radieux, sentir ses cheveux qui sentent encore la mer et recevoir des câlins gros comme l’univers.
Parce que les racines, c’est fort quand même !
…
Ce texte a été écrit par Chantal Gauthier, la mère de Jérémie Gauthier-Lacasse dont on vous partage le parcours juste ici!
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Bonjour, j ai rencontré votre fils en NZ et j ai travaillé pour le même groupe de restos dans le Northland! Nos chemins se sont également recroisés à l aéroport de DPS Bali, par pur hasard! Quel bel humain et surtout bravo à vous pour l éducation et le soutien. Ma mère et vous en auriez long à vous raconter puisqu elle est aussi maman de 2 nomades!!! Et toujours inquiète 😉. D’ailleurs, je lui transfére ce magnifique article qu’est le vôtre et je m empresse d aller dévorer celui de votre magnifique fils puisque comme lui, je suis tombée en amour avec l Indonésie après y avoir vécu d intenses aventures humaines.
Merci pour ce splendide partage, pour cette vulnérable humanité.
Bonne vie à vous et bons voyages à vos aventuriers 😉