Les premières journées furent les plus difficiles pour moi. Je ne savais pas trop dans quoi je m’étais embarquée. J’avais entendu dire que c’était une expérience vraiment merveilleuse et c’est à peu près tout ce que je savais de la méditation Vipassana. Le premier jour, le vœu de silence a été prononcé. Les hommes étaient séparés des femmes et nous devions garder notre regard vers le sol pour éviter toute communication avec autrui. Méditer onze heures par jour et observer ma respiration, c’est vraiment ce qui m’attend pour les dix prochains jours? Après quelques jours, j’ai compris que la technique est enseignée étape par étape pour pratiquer notre esprit à devenir plus sensible aux sensations, en commençant par une petite surface pour rester concentré et éventuellement porter son attention sur tout le corps. Certains jours sont plus difficiles que d’autres. Il y a des jours où je ne voulais que partir, sortir d’une prison où des règles strictes doivent être respectées. J’ai aussi réalisé que je ne vivais pas dans le moment présent comme je pensais si bien le faire, mais que mon esprit voyageait constamment du passé au futur.
«Vipassana, qui signifie voir les choses telles qu’elles sont réellement, est l’une des techniques de méditation les plus anciennes de l’Inde. Elle était enseignée en Inde il y a 2500 ans comme un remède universel aux maux universels, c’est-à-dire un Art de Vivre.»
Puis, la quatrième journée, Vipassana a été enseigné. J’ai appris à observer les sensations sur tout mon corps. Peu importe la nature de la sensation, agréable ou douloureuse, je ne devais qu’observer. Observer sans réagir et savoir que ce n’était pas définitif. Accepter la réalité telle qu’elle est et non comme je voudrais qu’elle soit. Ce fut difficile, principalement avec les 35 degrés celsius qu’il faisait à l’ombre, avec la sueur qui perlait sur le visage et tout le reste du corps. Avec les mouches qui volaient directement dans mes oreilles et qui me tournoyaient autour. J’y suis arrivée. J’ai travaillé fort et j’ai vu des résultats. Tout a commencé quand je marchais à l’extérieur. Je vivais dans le moment présent comme jamais, à observer la lumière orangée du soleil sur les feuilles vertes de la forêt. À observer les fourmis comme les énormes serpents et admirer la vie comme je ne l’avais jamais fait auparavant. Admirer le soleil se lever et se coucher chaque jour et les différentes nuances de couleur qui y sont créées.
Plus les jours avançaient, plus je continuais de travailler sérieusement. Vers la fin, j’ai eu des moments vraiment difficiles, des souvenirs qui revenaient où j’ai été blessée et d’autres où j’ai involontairement blessé quelqu’un. J’ai réussi à pardonner. Pardonner ceux qui m’ont blessée volontairement ou involontairement, mais aussi moi-même pour avoir blessé. Vipassana a été pour moi une expérience qui guérit beaucoup. Chacun a des résultats différents et, quand on commence un cours, il est préférable de n’avoir aucune attente. Le meilleur dans tout ça? Les centres de méditation se retrouvent partout à travers le monde et c’est gratuit. Ça fonctionne avec les dons des anciens étudiants qui ont complété un cours auparavant. Ça permet aussi de voyager dans un autre pays sans aucune dépense pendant dix jours! Il y a même un centre au Québec! Je vous invite à y jeter un coup d’œil : www.dhamma.org.
Article rédigé par Marie-Jade Morneau.
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Bonjour, je voudrais savoir où est ce centre de méditation vipassana au Sri lanka ?
Vous pensez qu’on peut le faire à n’importe quelle date ? Est il important de parler anglais ?
Merci