Comme je vois encore passer à l’occasion certaines photos et récits au sujet de l’expérience à dos d’éléphant sur les réseaux sociaux, je me suis dit qu’il semblait apparemment encore pertinent d’en jaser.
Pour certains voyageurs, il peut encore y avoir un air de romantisme à faire une balade à dos d’éléphant. Assis sur le dos de ce géant traversant des plages de sable blanc le long d’une mer turquoise, ou à travers la jungle…
Mais, la vérité est qu’avec l’information que nous avons en mains aujourd’hui – et encore plus quand il faut absolument repenser à sa façon de voyager post-pandémie à tous points de vue – nous devrions éviter cette expérience pour le bien des éléphants. C’est ce qui doit primer!
La ligne est très fine entre découvrir et mieux comprendre la faune (tout en finançant la recherche et la conservation) et la perturber.
Aux États-Unis, des organisations telles que la Humane Society International ainsi que l’Association des zoos et aquariums sont fermement contre les balades à dos d’éléphants en raison de l’abus que subissent ces derniers lors de leur apprentissage ainsi que pour la sécurité des voyageurs.
Il y a quelques temps, peut-être que certains voyageurs pouvaient mentionner être plus ou moins au courant de la réalité de ces éléphants. Mais aujourd’hui, l’information est bien disponible. Il n’y a donc aucune raison de le faire.
Voici un rappel sur quelques raisons de ne pas choisir de monter sur le dos d’un éléphant :
L’entraînement
Le mahout formera les éléphants qui seront utilisés au sein de l’industrie du tourisme. Les jeunes éléphants sont arrachés à leur mère et piégés dans de minuscules espaces, abusés avec des bâtons de bambou à clous dans l’intention de les affamer. C’est une pratique générale de longue date et acceptée en Thaïlande par exemple, ainsi que dans les cirques.
La santé
La colonne vertébrale de l’éléphant n’est en fait pas en mesure de bien supporter le poids de personnes. Porter des touristes sur le dos toute la journée peut conduire à des lésions permanentes. De plus, le poids inconfortable de la chaise attachée à leur dos peut causer des infections et blessures. Certains y laissent même leur peau.
L’interaction sociale
Les éléphants, comme les humains, ont besoin de socialiser ainsi que de se sentir à proximité de leurs famille et amis. Ceux-ci ressentent de la douleur, de la tristesse, du bonheur et plus encore. Cependant, au contraire de ce qu’ils ont besoin, ils vivent essentiellement isolés dans plusieurs camps d’éléphants.
Les conditions de vie
Les éléphanteaux sont attachés aux mères pendant les balades, ce qui peut leur causer des blessures, devant suivre le rythme souvent trop rapide. Dans le dessein de poursuivre la randonnée, le mahout les poussera avec son bâton de bambou leur causant de graves traumatismes. La plupart des camps vont aussi enchaîner ces éléphants quand ils ne travaillent pas, souvent sans les nourrir suffisamment.
Plusieurs voyageurs mentionnent être témoins de la détresse des éléphants lorsque ceux-ci balancent leur tête, soit un signe de stress psychologique grave.
Alors, comment faire la rencontre d’un éléphant… autrement?
Dans le cas où l’on souhaite mieux comprendre le comportement des éléphants, pour idéalement mieux les protéger et afin de conscientiser les gens à leur conservation, comment serait-il possible de le faire ?
Comment privilégier des façons plus humaines, responsables et durables de se rapprocher des éléphants ?
Une bonne règle à retenir est de ne pas encourager les campements qui proposent des balades à dos d’éléphants. Rappelez-vous, tous ces éléphants ont souffert de la torture.
Selon l’endroit où vous vous trouvez, il y a maintenant davantage de projets de conservation, par exemple en Thaïlande et au Sri Lanka, qui vous permettent de les nourrir, de les baigner et de passer du temps avec eux sans leur causer d’autres dommages.
Il faut tout de même garder à l’esprit que certaines de ces alternatives – certes plus durables – peuvent aussi amener quelques problématiques. Laver un éléphant nécessite un niveau élevé de contrôle sur l’animal. Avec la boue utilisée comme protection solaire et pour garder les éléphants au frais à l’abri de la chaleur, ce lavage constant peut également avoir un impact négatif sur leur bien-être. À réfléchir.
Par le fait même, j’aimerais vous faire part d’une campagne de sensibilisation : I Worry (http://iworry.org/) mise sur pied par la Fondation : The David Sheldrick Wildlife Trust (http://www.sheldrickwildlifetrust.org/) dédiée à protéger et à conserver la faune africaine, plus particulièrement les espèces en danger et victimes du braconnage, telles les éléphants et les rhinocéros.
Après vraiment s’être bien informé, il peut être possible d’observer des éléphants. Il faut surtout ne pas oublier que ce qui prime est le bien-être de l’animal !
Article rédigé par Ariane Arpin-Delorme
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