Pourquoi voyager? Pourquoi poursuivre la quête de l’inconnu en dépit de l’environnement, des cultures et des populations locales? Des chiffres alarmants nous invitent à ces questionnements qui restent encore sans réponse. 95% des touristes voyagent dans seulement 5% de l’espace mondial… Un tel chiffre remet en cause nos façons de voyager. Il ouvre aussi la voie aux nomades ambitieux désireux de découvrir des parcelles inexplorées d’un monde où le tourisme est en pleine explosion… Le constat étant fait, et si on voyageait à contre-courant?
Déjà vu, déjà fait…
Le monde est si vaste, alors pourquoi se retrouver là où tout le monde va? Ce questionnement paraît logique, à l’heure où tout le monde se rue sur les mêmes sentiers. Les influences populaires invitent les voyageurs que nous sommes à aller dans les endroits surfréquentés plutôt qu’ailleurs. Parce que c’est un effet de mode, parce que c’est un endroit où naturellement le touriste ne sera pas complètement égaré.
Si le voyage est vu de cette manière par une majorité de touristes, il comporte son lot de déboires. Lieux au bord de l’explosion, voués à perdre leur authenticité et leur valeur, le tourisme sacrifie peu à peu notre planète sur l’autel du consumérisme. Le problème actuel, c’est que l’on a tendance à mesurer l’intérêt d’un pays ou d’un lieu touristique à sa fréquentation. C’est un bien mauvais critère dans l’imaginaire collectif de tant de voyageurs, malheureusement. Néanmoins, c’est une bonne nouvelle pour ceux qui souhaitent voyager à contre-courant.
Mais qu’est-ce que c’est au juste voyager à contre-courant?
Voyager à contre courant, c’est prendre les rennes pour s’évader là où personne ne va, en dehors des sentiers battus. Lorsque beaucoup de monde ne jure que par les Maldives et autres resorts à Punta Cana, d’autres rêvent de camper sur les abords de l’Amazone ou encore de visiter le Kirghizistan. L’idée est d’aller au-delà des guides touristiques et des fameux « incontournables » ou autres « must see« . Mieux, nomades ambitieux ou rêveurs un tantinet aventureux n’aspirent qu’à visiter des endroits désertés.
Voyager c’est se hasarder. C’est aller à l’encontre des tendances. Tant de choses restent à découvrir, tant de cultures méritent à juste titre d’être connues et surtout tant de richesses doivent être préservées. Pour en prendre conscience, le voyage est donc une option sine qua non… Le questionnement posé plus haut concernant l’ambivalence entre le voyage et l’impérieuse nécessité de préservation de l’environnement n’est pas totalement dénué d’intérêt ici. Sans perdre de vue que le voyage peut, à terme, poser des problèmes écologiques, il faut surtout observer la manière avec laquelle celui-ci est envisagé.
Il y a une différence fondamentale entre le nomade qui se balade au gré de ses envies sans chercher la popularité du lieu et le touriste qui cherche à tout prix à aller dans les endroits les plus en vogue. Une chose est sûre : voyager à contre-courant est voguer sur le flot de la découverte. C’est aller là où personne ne va lorsque ce n’est pas la saison. C’est se perdre vers l’inconnu aussi. Le voyage est là pour nous faire trébucher et nous surprendre. Ne perdons pas ça de vue.
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