Le voyageur s’en va à la découverte des environs, de son pays, puis à la découverte du monde. Rassasié des paysages et des acteurs de son pays, il le quitte en quête de changement, de renouveau, avec à l’esprit d’être heureux, de savourer chaque instant. Un esprit aguerri, prêt à se lancer de nouveaux défis, vivre dans la différence mais jamais dans l’indifférence.

Le cœur doit lui aussi être prêt, mais il se fait à l’idée du changement depuis un certain moment. Il est costaud, dur comme un rock. Et les nombreux autres départs l’aideront à s’endurcir encore plus. Les au revoir, les départs ne sont pas toujours faciles, parfois déchirants, parfois un soulagement. Les amis, la famille jugent souvent les départs en voyage. « Mais pourquoi ne trouve-t-elle pas un travail stable ? » « Pourquoi ne fait-elle pas d’enfants, n’achète-t-elle pas une maison ? » C’est le principe de la vie… » Et non, le principe de la vie selon moi est d’être heureuse et de suivre son instinct, et non pas l’envie des autres, ne pas se cantonner à faire ce que les autres veulent qu’on fasse. Et tant pis si cela ne plaît pas. On vit pour soi, pour accomplir ce qu’on sera fier d’avoir accompli, être droit dans ses bottes et épanoui.

Chacun vit comme il l’entend. Moi les voyages me font vivre. Seule ou à plusieurs, les voyages m’ont construite. Le voyageur sait qu’il ne sera jamais vraiment seul et qu’il va rencontrer d’autres voyageurs ouverts d’esprit comme lui. Certaines rencontres seront éphémères et souvent les plus belles, d’autres dureront plus longtemps qu’une soirée, le temps de devenir amis et de partager sa vie. Et il y a une dernière catégorie de rencontres : celles qui vous touchent en plein cœur. Que ce soit par la beauté des personnes en milieu modeste ou bien par la simplicité, l’humilité, les sourires d’autres populations dans la pauvreté, toutes ces rencontres nous font quelque chose. Celles qui nous touchent en plein coeur sont les moins faciles à gérer, alors il faut lâcher prise, laisser faire les choses et relativiser, rester positif autant qu’on le peut. Si on doit se quitter, c’est ainsi, si on doit faire un bout de chemin ensemble, tant mieux. Savourons chaque instant et, si nous envisageons un avenir, alors fonçons. La vie n’attend pas, la vie n’attend personne.

Ce cœur de voyageur bien rôdé sait que, à chaque rencontre, il y aura inévitablement un au revoir difficile. Il en faut du courage pour dire au revoir à une personne que tu ne reverras peut-être jamais. Dire au revoir à la personne, à tous ces bons moments passés ensemble, à toutes ces conversations si uniques, toute cette complicité créée. Quitter ce petit nid construit autour de cette relation, petit nid réconfortant, rassurant, petit nid rempli de bonheur. Mais les souvenirs restent. Faisons en sorte d’avoir le maximum de souvenirs et de garder le positif de chaque relation. Les souvenirs restent pour nous, et sont dans la plupart des cas difficiles à raconter, à retranscrire. Personne ne remplacera personne, mais on peut créer de nouvelles choses, de nouveaux souvenirs avec de nouvelles personnes, toutes aussi surprenantes.

Parfois le jeu de l’amour nous rattrape. On a beau vouloir se protéger, pour ne pas souffrir d’une relation éphémère, la réalité nous rattrape et nous donne une claque en plein visage. Ce cœur sait reconnaître l’unicité des êtres, de ces nomades et sait ce dont il a besoin. Secrètement, il veut trouver sa flamme en voyage. Trouver un autre cœur de nomade comme lui pour aimer, profiter sans retenue. Lâcher prise, cette emprise du passé ou du futur, pour vivre dans le présent. Il n’y aura pas deux moments comme le moment que tu es en train de vivre.

L’amour, l’eau fraîche et les papillons dans le ventre. On les a tous connus au moins une fois. Ces petits papillons qui te rendent un peu différent, un peu quétaine. Mais est-ce uniquement la personne qui te rend comme cela ou le contexte entier. Comme ces amours de vacances qui ne durent qu’en vacances, car la vie en vacances est différente de la vie hors vacances. C’est sûrement pareil en voyage… On s’attache et puis on s’empoisonne.

Le voyageur est envahi par le doute. Il a quitté sa zone de confort, sa maison, pour vivre autre chose, quelque chose d’unique, alors il profite et se dit qu’il y aura les au revoir à gérer. Ces fameux au revoir qui nous nouent le cœur. Le retour à la réalité est proche, on se convainc qu’il en est ainsi, que nous serons mieux loin et que, de toute façon, on a passé de bons moments et on en a profité. Alors si on doit se revoir, on se reverra. Les miracles existent alors pourquoi ne pas y croire. Et quand on veut, on peut. Le voyageur continuera toujours sa route, il fera des pauses, s’arrêtera en chemin, parfois se perdra, mais il sait au fond de lui que la route continuera, qu’il marchera encore et toujours. La vie est un long et magnifique chemin.

Le voyageur sera toujours en quête de nouveaux horizons. Il a beau être tombé en amour, il repartira, pour sûrement mieux revenir.

À toi mon amour à qui j’ai ouvert mon cœur et avec qui j’ai partagé tous ces merveilleux instants, sache que je ne regrette rien. Sache que mon cœur s’est permis de rêver à tes côtés et de vivre un rêve éveillé… Ta rencontre a bouleversé ma vie, m’a ouvert les yeux et m’a permis de grandir.

Merci.

Article rédigé par Caroline Jeannin

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