«Hey there! Where are you from?» C’est la formule magique par excellence (à mon humble avis) quand on arrive dans un nouvel hostel et qu’on veut discuter avec des gens. C’est d’ailleurs souvent la prémisse de ce qui pourrait créer des amitiés spontanées et, quelques fois, des amitiés qui dureront éternellement.
Pour quelles raisons est-ce que ces amitiés se forment? Est-ce que c’est le fait qu’on voyage d’une façon similaire, est-ce que c’est le fait qu’on a les mêmes valeurs? Est-ce que c’est une question de chance? Bien franchement, encore aujourd’hui, je n’en ai aucune idée.
On commence par demander à l’autre d’où il vient, comment il s’appelle et, sans trop le savoir, on en arrive à discuter de nos différentes expériences de voyage, de nos aspirations, des endroits que l’on voudrait visiter. La discussion peut durer 5 minutes comme elle peut durer plus de 2 heures. Le résultat à court terme est par contre toujours le même. À partir de ce moment-là, on a maintenant une personne à saluer le matin en sortant de notre dortoir. On a un ou une complice de clin d’œil quand on arrive dans la salle commune. C’est aussi potentiellement la personne avec qui on fera toutes sortes d’activités, avec qui on vivra toutes sortes d’expériences, avec qui on ressentira toutes sortes d’émotions.
Ce qui est particulièrement fou avec les amitiés de voyage et, ce, malgré le fait qu’on ne passe pas nécessairement plus de 48h avec notre nouvel ami backpacker, c’est cette facilité-là avec laquelle on en vient à s’échanger mutuellement les offres de couchsurfing pour la fois où l’un se déplacera dans la ville de l’autre dans un futur plus ou moins rapproché.
Dans le même ordre d’idée, si j’ai décidé de traiter de ce sujet, c’est parce que je voulais expliquer en quoi ce genre d’amitié peut se traduire ou se refléter. J’ai décidé de parler de celle que j’ai développée avec un autre backpacker avec qui je n’ai passé que 2 jours à Hawaii l’an dernier. Mon expérience avec cette personne représente parfaitement ce que je veux exprimer. Ce désormais très bon chum m’aura hébergé dans sa maison pendant 10 jours en spécifiant « Mi casa es tu casa » et. ce, malgré le fait que j’arrivais chez lui en compagnie de mon meilleur ami avec qui je voyageais à ce moment-là. Il aura pris la peine de prendre des jours de vacances pour nous faire visiter sa ville et les environs parce qu’il savait que l’attrait de la découverte d’endroits connus souvent uniquement des locaux était ce qui nous intéressait (personnellement beaucoup plus que la visite de musées). Je lui serai éternellement reconnaissant pour l’hospitalité sans limite qu’il nous aura démontré.
C’est cette ouverture et cette confiance que l’on a envers l’autre qui rendent ces amitiés instantanées si belles. Je ne connais pas tant de gens qui accepteraient que de presque inconnus restent dans leur maison alors qu’ils travaillent. Pourtant, on dirait qu’entre voyageurs, ce n’est que tout naturel. On a pas ce réflexe malsain de croire que quelque chose de mal pourrait arriver en laissant cette personne seule dans «nos affaires». On fait confiance à l’autre et cette confiance devient réciproque. Comme me l’a répété si souvent mon vieux père, «Fais aux autres ce que tu voudrais que les autres te fassent». Faire confiance facilement à une amitié de voyage en est un parfait exemple. C’est même une expérience qui se répercute dans la vie de tous les jours une fois revenu d’un trip. La confiance étant un apprentissage en soi, avoir l’opportunité de le vivre dans un contexte de voyage favorise le développement à la maison. Ça ouvre toute grande la porte à toutes sortes d’expériences que l’on aurait potentiellement pas vécu sans cette nouvelle ouverture à l’autre.
Sur une note un peu plus mélodramatique toutefois, au final, le plus difficile est toujours d’en arriver à ce moment où on doit se dire à la prochaine. Par contre, et c’est la beauté de la chose, on ressent ce sentiment que ce n’est pas la dernière fois qu’on se verra. Ce sera peut-être dans 6 mois, dans 2 ans ou dans 10. Peu importe. C’est ce genre d’amitié qui survit à quelques mois sans nouvelles. Un petit «What’s up, I’m coming to your country soon» et, voilà, c’est reparti. Alors allez-y, n’hésitez pas. Marchez vers cette personne assise sur le divan au fond de l’hostel et lancez-lui un «Hey there! Where are you from?».
PS: Gracias por todo y ti hospitalidad mi amigo !
…
Article rédigé par Charles Paquin
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Bonjour Charles!
J’ai adoré ton article! Je peux te confirmer que les sentiments que tu y exprimes persistent toute une vie durant!😄
Tu as été un de mes coups de coeur dans mes rencontres au Nicaragua mon cher ami 🙂