Salut toi,
Tu ne le sais peut-être pas, mais tu es une personne que j’apprécie particulièrement et, selon moi, on ne se voit pas assez souvent. J’essaie d’aller te retrouver le plus souvent possible, mais ce n’est pas toujours facile, crois-moi. Par contre, chaque fois que les roues de l’avion se posent sur la piste d’atterrissage de ma nouvelle destination, tu es là, immanquablement, avec ton t-shirt tie dye et du Bob Marley qui joue dans tes oreilles. “Don’t worry about a thing ’cause every little thing is gonna be alright”, comme y dit.
On dirait qu’à force de vivre ici, dans ma petite routine, je te l’avoue, il y a des journées où je t’envie comme ça ne se peut pas. Tu es là, avec tes airs de fille pas stressée de rien, avec un smoothie dans une main et tes sandales dans l’autre (parce que oui, tu te promènes nu-pieds les trois quarts du temps). Tu as toujours le goût de partir à l’aventure, sauter en bas d’une falaise, louer une moto, marcher pendant des heures pour trouver le plus beau point de vue, passer une journée sur l’eau, faire du VTT, surfer, explorer les alentours à la recherche d’une plage déserte et j’en passe. Tout te tente, c’est incroyable. Parce qu’à l’étranger, pour toi, y’en a pas de problème. Tu rencontres de nouvelles personnes, bois de la bière et des pina colada comme de l’eau, ris et souris comme jamais, respires la joie de vivre, mais, surtout, tu ressens un bien-être que seule la découverte du monde peut t’apporter.
Je t’envie, parce que tu ne mets jamais de cadran, tu as le loisir de faire ce que tu veux. Tu te lèves chaque matin avec la petite question : « Bon, aujourd’hui, on fait quoi? ». Et, au fond, je crois que c’est cette liberté qui me manque tant quand je suis au Québec. C’est cette liberté qui nous différencie, qui nous éloigne. Mais, tu vois, j’en ai besoin de cette liberté qui fait tant de bien à mon âme et c’est pourquoi j’ai toujours envie d’aller te retrouver. J’ai besoin de toi pour exister, mais j’imagine que l’inverse est aussi vrai. Peut-être que tu as besoin de stabilité parfois, de retrouver tes repères.
Tes petits yeux n’ont pas fini d’en voir; 5 océans, 7 continents, près de 200 pays. Prépare-toi fille! Et qui sait, tu es encore jeune, peut-être que, rendue à tes vieux jours, tu pourras même t’offrir un aller-retour pour l’espace. Pour l’instant, on est séparées. J’ai les rues de Montréal à ma portée, alors que toi tu as le monde comme terrain de jeu. J’avoue que ce n’est pas aussi excitant, mais ça peut faire l’affaire pour un petit bout, du moins jusqu’à ce que j’aille te rejoindre. Parce que oui, je pars dans quelques mois et j’ai déjà hâte au moment où les roues de l’avion se poseront sur la piste d’atterrissage. Là, je vais prendre une grande respiration, sourire, et un sentiment de sérénité va m’envahir parce que toi, ce sera moi. J’ai hâte, ben hâte.
On se voit en avril.
Article rédigé par Maryanne Dupuis.
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