Peu importe où l’on se retrouve, d’un coup d’œil vite fait, les aéroports se ressemblent tous. On y retrouve ces grandes vitrines où l’on peut admirer le va-et-vient des avions, il y a toujours ces salles de bain plus ou moins bien entretenues, on y retrouve tous ces kiosques vendant des collations à des prix exorbitants, tous ces grands magasins haut de gamme qui nous semblent toujours bien vides et un Starbucks quelque part pour réchauffer nos cœurs refroidis par l’air conditionné beaucoup trop élevé.
Les aéroports pour moi représentent l’endroit où j’ai le plus ressenti de sensations fortes dans toute ma vie, où j’ai ressenti le plus d’adrénaline, d’amour, de joie, de tristesse, de nervosité, de désespoir, de bonheur… Cet endroit où j’ai tant de fois murmuré des je t’aime, tu vas me manquer, ne m’oublie pas, je t’appelle dès que j’arrive… Cet endroit où j’ai tant de fois sautillé de nervosité, crié de joie, souri jusqu’à en avoir les dents sèches, réfléchi jusqu’à ressentir mon cœur dans chaque partie de mon corps.
Juillet dernier, je me suis surprise à ne pas seulement être la personne qui vit le moment d’attente, mais aussi à être une spectatrice de celui-ci passant par toutes les gammes d’émotions en attendant l’arrivée de mon mari à l’aéroport de Pierre-Elliott-Trudeau à Montréal. J’étais complètement submergée par le spectacle que les autres personnes autour de moi pouvaient offrir. Je me disais les comprendre. Je me suis toujours dit que c’était une situation à laquelle on pouvait s’habituer, mais les arrivées et départs à l’aéroport ont toujours été et resteront toujours émotifs et intenses pour moi.
Voici ce que j’ai pu vivre, être témoin lors de mon 1h30 d’attente (mon mari était en effet très en retard) à l’aéroport de Montréal. Je me souviens d’abord des premières personnes qui sont sorties de la grande porte coulissante nous séparant de la personne que l’on attend… Certains sortaient avec de grands sourires sachant que leurs proches étaient là, d’autres sortaient avec un air inquiet ne repérant pas leurs connaissances des yeux assez rapidement à leur goût, d’autres sortaient d’un pas décidé sachant que seul leur voiture ou transport en commun les attendaient.
À ma grande surprise, j’ai réalisé que nous les Québécois aimions beaucoup l’attention et se donner en spectacle. Je ne peux pas dire combien de fois j’ai entendu quelqu’un s’exclamer :
« Où sont mes fleurs!? »
« Ah ben! Vous ne nous avez pas fait de pancartes! »
Voir le visage illuminé par un sourire changer pour une grimace créée par le malaise était si drôle à observer chez les personnes se faisant dire ce genre de remarque! D’autres étaient par contre au rendez-vous! Fleurs, pancartes colorées, déguisements drôles, finalement tout ce qui pouvait surprendre et réjouir la personne attendue!
J’ai aussi vu ce très beau jeune homme attendre de façon frénétique ce qui était finalement son amoureux. J’ai adoré l’effet dramatique du moment où les deux jeunes hommes se sont échangé un baiser langoureux devant tout le monde. Il ne semblait y avoir qu’eux à regarder tant leur présence était forte et intense.
Par la suite, j’ai aperçu cette femme aux traits fatigués, mais arborant un magnifique sourire se diriger vers son mari accompagnée d’une poussette pour bébé. Il s’agissait d’un couple québécois ayant adopté un beau bébé d’environ un an provenant d’un pays étranger. L’homme a accouru vers sa femme et a regardé le petit garçon qui était maintenant son fils. L’émotion dévoilée sur son visage était tout simplement touchante.
Sinon, j’ai aussi observé un petit garçon se cacher de sa grand-mère lors de son arrivée, un homme embrasser sa femme et puis se dépêcher à prendre son chien dans ses bras, une femme colérique n’ayant pas apprécié ses vacances pour x raison, des filles commérer sur leur amie qu’elles venaient chercher, un jeune homme ravi de voir sa petite amie, celle-ci répondant froidement à son accueil, etc.
J’ai trouvé fascinant de porter attention à tous ces gens m’entourant. Quelles sont leurs histoires? Quelles opinions ont-ils sur leur moment passé à l’aéroport? Possèdent-ils des souvenirs heureux ou malheureux? Cet endroit quoique similaire dans chacun des pays regorge de différences culturelles, d’émotions diverses, d’histoires incroyables et de personnes se retrouvant à cet endroit pour un motif différent, soit pour affaires, voyage en sac à dos, vacances tout inclus, visite de la famille, immigration vers un nouveau pays, etc.
Lorsque j’y pense vite,
L’aéroport de Montréal représente pour moi la première fois que j’ai quitté la maison pour un long moment, soit 4 mois en Alberta.
L’aéroport d’Amsterdam, mes « au revoir » à ma mère après qu’elle soit venue me visiter pendant 2 semaines. C’était la première fois que je restais et qu’elle quittait.
L’aéroport de Sydney, lorsque mon copain et moi nous sommes dit « au revoir » au pied de mon avion prenant des chemins différents pendant 5 mois.
Et je vous épargne le reste!
En terminant, je me demande quelle est votre histoire d’aéroport? Est-ce un endroit spécial pour vous ou c’est plutôt un endroit banal où vous avez accès à un certain moyen de transport? Est-ce que vous vous reconnaissez dans les situations que j’ai partagées ou vous avez peine à vous souvenir de votre dernier moment dans cet endroit? Écrivez-nous en commentaire!
“It was exciting to be off on a journey she had looked forward to for months. Oddly, the billowing diesel fumes of the airport did not smell like suffocating effluence, it assumed a peculiar pungent scent that morning, like the beginning of a new adventure, if an adventure could exude a fragrance.”
― E.A. Bucchianeri, Brushstrokes of a Gadfly
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Écrit très intéressant, je demeurerai à l’affût des personnages autour de moi, je pars tôt demain matin pour le Honduras. J’observerai doucement. À suivre!