Ne jamais remettre à plus tard …
Cela fait deux fois que la vie me démontre qu’il ne faut pas attendre, pas procrastiner, pas se dire : plus tard, quand j’aurai le temps, rien ne presse… Détrompez-vous ! Deux fois que je sens l’urgence de faire, de partir. Je le sens au plus profond de mes tripes, dans mon cœur que la raison ne contrôle plus parce qu’il le faut, là maintenant… Je vous raconte.
La première fois, c’était en 2013.
J’avais mon entreprise, ma famille, mes enfants qui tranquillement s’envolaient de leurs propres ailes, une jolie maison… une routine presque satisfaisante… presque, car un matin, je me suis réveillée et il fallait que je parte. Pas pour fuir, contrairement à ce que plusieurs pensaient, mais pour me découvrir, pour me retrouver, pour me connaître. Il fallait que je décolle coûte que coûte. Je suis partie. Six mois. Six mois, seule, avec mon sac-à-dos et pour seul compagnon M. Opinel, pour me rassurer, un peu. Atterrie à Barcelone, je me suis retrouvée six mois plus tard en Inde, en passant par l’Algérie, le Maroc, le Liban, le Kazakhstan, l’Arménie, la Serbie, la Géorgie et plus encore ; à dormir chaque soir chez des inconnu(e)s, des hôtes qui voulaient bien m’accueillir gratuitement. Six mois d’aventure, de rencontres fabuleuses, de souvenirs inoubliables.
Mon voyage était terminé et je suis rentrée. Six mois plus tard, j’apprenais que j’avais un cancer.
La seconde fois, c’est l’année dernière, en 2019.
De retour de plusieurs années d’expatriation en Allemagne, nous devions rentrer, nous installer chez nous. Oui, nous devions… J’avais trouvé un emploi. Nous retrouvions nos repères. Mon chum, nouvellement à la retraite, me lança l’idée : « Tu sais ton rêve, celui de faire du cheval en Mongolie, tu ne voudrais pas le réaliser? ». De cette idée folle, lancée presque à la blague, est né le projet de partir en tour du monde. Nous venions de rentrer quelques mois plus tôt… Nous voulions nous réinstaller. Mais j’ai écouté cette petite voix, celle si précieuse qui sait bien souvent plus que nous le pensons ce qu’il faut faire. Pas la voix de la raison, mais celle de la passion. Nous sommes donc partis. Encore une folie pensaient certains. En janvier 2019, nous prenions la route avec notre van, notre Licorne noire, et parcourions les États-Unis. En août 2019, nous atterrissions à Moscou pour nous diriger vers ce rêve encore inassouvi. Le monde s’offrait à nous. Bonjour Mongolie, bonjour Corée du Sud, salut Jordanie, coucou Ouzbékistan, bienvenue Jordanie, Holà España ! Oui, nous en avons vu du pays. Et là encore, les rencontres riches, intenses, inoubliables sont ce qui nous restent de plus précieux pour notre coffre à souvenirs. Une fois, de retour vers l’Europe, on a repris l’avion. 2020, annonçait un nouvel itinéraire. L’Alaska et le Yukon.
Et la Covid-19 arriva !
En y réfléchissant, car nous avons beaucoup de temps actuellement pour réfléchir, je me dis mais que la vie est extraordinaire car elle nous apporte des grandes leçons de sagesse. Vous voyez bien maintenant où je veux en venir…
Ne reportez pas, ne remettez pas à plus tard, car on ne sait pas ce que la vie nous réserve. Réalisez vos rêves. Le mien était de faire du cheval dans les steppes de Mongolie. Je l’ai fait. De ce que nous vivons actuellement, c’est l’une des choses que nous pouvons retenir. Réaliser ses rêves, ses projets quoi qu’ils soient. Aujourd’hui, nous sommes confinés. Interdiction de changer de région. Les avions sont cloués au sol. Les frontières sont fermées, les voyageurs au plus vite rapatriés. La peur s’est installée.
Bien évidemment, tout cela sera, dans peu de temps espérons-le, du passé. Bien sûr, les avions décolleront à nouveau.
Alors, durant tout ce temps que la vie nous offre, cette pause, ce temps de réflexion, pourquoi ne pas en profiter pour mettre sur papier vos rêves, vos projets. Et quand tout sera terminé, ne perdez plus une minute. Foncez !
« C’est justement la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante. » Paulo Coelho – L’Alchimiste.
Article rédigé par Deux Québécois autour du monde
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