Partir à l’aventure au Vietnam rime avec deux-roues. Depuis quelques temps, la popularité grandissante de la moto au sein de ce pays ne cesse de conquérir le cœur des touristes les plus téméraires. Pourquoi, me direz-vous ? Parce que la moto permet d’éprouver un sentiment de liberté absolue que nul autre voyageur en bus ne peut être en mesure de comprendre. Voyager de la sorte est une véritable ouverture vers l’inconnu, favorise les rencontres et permet de contempler des paysages sublimes, en dehors des sentiers battus. Prêts à vivre l’aventure de votre vie ? Voici quelques conseils à suivre pour voyager l’esprit tranquille.

Pourquoi le choix de la moto ?

La moto permet d’aller là où peu de touristes osent s’aventurer. Il faut reconnaître que, même si la moto s’est démocratisée au Vietnam, les voyageurs les plus téméraires qui franchissent le pas ne sont pas la majorité. Le choix de partir à la découverte du Vietnam sans référence aucune, en improvisant au jour le jour et sans rien connaître relève du défi. Mais il vaut la peine d’être vécu. Rouler vers l’inconnu favorise les rencontres et donne accès à des endroits inexplorés. Accueillis à bras ouverts comme un membre de la famille, la barrière de la langue n’en est plus une. Consciente que je n’aurais pas pu vivre pareille expérience sans moto, cette aventure a été une surprise au plan humain et personnel.

IMG_2402

L’achat de la moto

Comme beaucoup, je n’avais jamais eu l’occasion de conduire une moto et encore moins au Vietnam. Si vous êtes prêts à franchir le pas, quelques conseils sont de mise pour éviter que votre voyage ne tourne au vinaigre. Il faut savoir que la circulation au Vietnam est très achalandée dans les grandes villes telles qu’Hanoï ou Hô-Chi-Minh-Ville. Le secret ? Ne jamais s’arrêter, poursuivre sa route en ralentissant, avoir des yeux partout, rester détendu et concentré, très concentré… Car oui, si vous voulez avoir la chance de sillonner le Vietnam à moto, il faut sortir des carrefours avant de rejoindre les belles routes de montagne et de campagne. Mais soyez rassurés, comme beaucoup de voyageurs, j’ai appris à conduire sur place sans encombres dans l’imbroglio routier d’Hanoï.

Une fois prêt à vous faire à l’idée de conduire au Vietnam, il est temps de louer ou acheter votre moto. Étant là pour trois semaines, j’ai fait le choix de l’acheter. Une petite semi-automatique pour la modique somme de 200 $ soit 4 000 000 VND environ. Pour une moto manuelle type HONDA, très populaire au Vietnam, il faut en revanche compter au moins 5 000 000 VND (250 $). Sachant qu’une location pour un mois revient au même prix, à vous de voir si vous êtes prêt à vous investir pour la vendre. Sachant qu’une caution d’un montant de 400 $ est souvent demandée lors de la signature du contrat de location, c’est à vous de faire votre calcul.

Si vous êtes motivé à acheter votre deux-roues, de nombreuses annonces sont affichées dans les auberges de jeunesse d’Hanoï et Hô-Chi-Minh-Ville. Sinon, je vous invite à regarder les très actives pages Facebook Vietnam Backpackers Sales  ou encore Vietnam Backpackers Travel and Sale.

À vérifier impérativement dès l’achat ou la location de votre moto

Si vous louez votre moto, la plupart des agences sérieuses procèdent à une vérification mécanique complète. Mais si vous l’achetez, mieux vaut se rendre chez un garagiste. Généralement peu onéreux (aux alentours de 10 $), un mécanicien pourra vérifier si votre moto est sécuritaire. Assurez-vous qu’il procède au contrôle de :

  • Ÿ Freins avant et arrière
  • Ÿ Roues (resserrer au besoin) et pneus
  • Ÿ Resserrer la chaîne (au besoin)
  • Ÿ Lumières (au cas où vous roulez la nuit, mais c’est assez déconseillé)
  • ŸHuile
  • ŸDémarreur
  • ŸKlaxon (plus qu’utile, il sert à doubler, attester de sa présence, vous l’utiliserez constamment)

IMG_2404

Être en règle sur la route

Permis international : Depuis le 1er décembre 2014, le permis international est accepté au Vietnam. Avant cette date, il fallait passer le permis vietnamien pour être en droit de conduire sur les routes vietnamiennes. Beaucoup de touristes prenaient le risque de ne pas le passer, ce qui donnait lieu à de graves problèmes en cas d’accident. Désormais, le permis international permet d’être assuré. Se renseigner toutefois sur votre régime d’assurance.

ŸCarte d’immatriculation de la moto : Lors de l’achat de votre moto, une carte bleue doit impérativement vous être remise. C’est la carte d’identité de votre deux-roues qui prouve que le véhicule vous appartient. En cas de contrôle routier, elle pourrait vous être demandée. Il est bien important de ne pas la perdre.

Ce dont vous avez besoin

  • Ÿ Porte-bagage pour mettre votre backpack (généralement il est déjà installé lors de l’achat de votre deux-roues.
  • Ÿ Poncho en cas de pluie. Certains modèles sont même suffisamment grands pour couvrir le guidon de la moto, ce qui vous permettra de conduire au sec.
  • Ÿ Gants. En cas de chute, ils protègeront vos mains.
  • Ÿ Crème solaire. Le soleil au Vietnam est très fort, veillez à bien vous protéger la peau.
  • Ÿ Téléphone cellulaire avec l’application MAPS.ME. Constamment mise à jour, elle permet de trouver son itinéraire, restaurants, hôtels et commerces avec une facilité déconcertante. L’avantage ? Elle s’utilise hors-ligne.
  • Ÿ Trousse de premiers soins.
  • Ÿ De l’eau, beaucoup d’eau. La chaleur est telle que l’on se déshydrate assez facilement. Veillez à ne jamais être en rupture…

Se loger et se nourrir

Entre Hanoï et Sapa, il existe un trajet très fréquenté avec un arrêt à Moc Chau et San La à titre d’exemple. Si vous suivez ce chemin, ce sera très facile de trouver hébergement et restaurants. Pour les plus aventureux souhaitant aller en dehors des sentiers battus, vous serez également choyés. Ayant fait le choix d’aller dans des petits villages typiques, éloignés de toute civilisation, j’ai eu la chance de très bien tomber. Dans n’importe quelle ville, voire même village, il existe des « Nha Nghi », des maisons d’hôte où vous pouvez dormir et manger. Il est très facile d’en trouver le long de la route, même dans les endroits les plus perdus. La nuit peut varier entre 1 00 000 VND et 3 00 000 VND (soit à partir de 3,50 $ environ).

IMG_2500

Petit restaurant en bordure de route

IMG_2515

Un « Nha Nghi » perdu au milieu de nulle part

Pour se restaure, il en va de même, il y a toujours des petits restaurants sur le bord des routes. Mets vietnamiens vous seront servis en abondance. Vous pourrez vous laisser tenter par la traditionnelle Pho, la fameuse soupe aux épices et herbes fraîches avec des pousses de soja et des nouilles au riz. Elle peut être au bœuf, poulet ou légumes. Outre la soupe, pour pourrez succomber à d’autres grands classiques culinaires vietnamiens tels que le tofu grillé, le tofu à la tomate, les légumes sautés à l’ail, le tout agrémenté de riz blanc pour la modique somme de 30 000 VND (soit environ 1 $). Enfin, si vous avez envie d’un petit rafraîchissement, je vous conseille le Nước Mía, un jus de canne à sucre à déguster frais, dans les petits cafés en bordure de route (prix variant de 15 000 à 40 000 VND en fonction de l’endroit où vous vous trouvez).

IMG_2462

Toujours de petits endroits agréables où faire une pause pour boire un thé vert au jasmin

Itinéraire

S’il y a des arrêts dits « incontournables » entre Hanoï et Sapa, comme Moc Chau, j’ai cependant fait le choix de les éviter. Le Vietnam regorge de petits trésors à découvrir. Entre grandes villes et villages perdus, voici un petit résumé d’une échappée belle de deux semaines à moto.

IMPORTANT : Lors de la poursuite de votre voyage à moto, si vous décidez d’utiliser Google Maps, je vous recommande de toujours regarder l’itinéraire qui évite les autoroutes qui sont pour la majorité interdites aux motos.

Hanoï-Hoang Long : Sortir de Hanoï pour rejoindre les routes de campagne n’est pas de tout repos. Après avoir roulé durant une cinquantaine de kilomètres dans les rues très achalandées de la capitale, une pause s’impose.

Hoang Long-Moc Chau : Au lieu de nous rendre à Mai Chau, nous avons fait le choix d’aller à Moc Chau, moins touristique et plus charmant. La petite ville, entourée de rizières verdoyantes, offre des couchers de soleil orangés à couper le souffle.

IMG_2496

Moc Chau et son coucher de soleil

Moc Chau-Yen Chau : Étape intermédiaire. Yen Chau est un petit village tranquille où il fait bon vivre.

Yen Chau-San La : San La est une grande ville, pas très attirante au premier abord, elle est toutefois idéale pour faire une pause et profiter des quelques restaurants.

IMG_2520

Sur la route de Chợ Mường Giôn

IMG_2541

Coucher de soleil et surprise de taille, juste avant d’arriver à Chợ Mường Giôn

San La-Chợ Mường Giôn : Ce fut sans doute LE petit village coup de cœur du bike trip. Perché dans les montagnes, les habitants étaient d’une gentillesse sans pareil. Les enfants voulaient à tout prix jouer avec nous, tandis que leurs parents nous invitaient à boire le typique thé vert au jasmin. Je n’oublierai pas la chaleur de leur accueil et la bienveillance dans leur sourire.

IMG_2563

Les fameuses Alpes tonkinoises, sur la route de Sapa

Sapa : Beau mais détruit par le tourisme… Il faut redoubler d’imagination pour ne pas faire comme tout le monde. Avec votre moto, profitez-en pour sortir des sentiers battus et aller faire des balades dans des villages perdus pour rencontrer les tribus qui y vivent. Mais ne succombez pas aux « tours » qui vantent une expérience hors du commun avec les tribus locales. Ce n’est qu’une vaste hypocrisie. Mieux vaut vous frayer un chemin propice à la découverte, faire des randonnées… Les possibilités sont multiples. Les rencontres plus que possibles…

IMG_2580

Femme de la tribu H’Mong dans le village de Lao Chai, à côté de Sapa

Sapa/Lao Cai-Vietri pour arriver à Catba Island : Mon but était d’arriver à la baie d’Ha Long et plus précisément sur l’île de Catba. J’ai donc mis les bouchées doubles pour y arriver. De nombreuses pauses et deux longues et fastidieuses journées de conduite ont été nécessaires. Une fois arrivé à Ha Long, il faut prendre un ferry sur lequel j’ai pu transporter ma moto pour 90 000 VND (environ 3 $). Arrivée à Catba, j’ai utilisé ma moto pour faire de multiples tours de l’île qui offre une nature plus que grandiose. Le nombre de choses incroyables à faire m’a poussée à poser mes valises au Woodstock Beach Camp, une auberge où la bonne ambiance était au rendez-vous. Beaucoup de motards y faisaient escale, d’autres cherchaient même à acheter un deux-roues. C’est par ce drôle de hasard que j’ai réussi à vendre ma moto…

Le Vietnam, pays du sourire, a tant de choses à offrir. Avoir la chance de le vivre à moto est une expérience enrichissante. On en sort grandi, épanoui. Je vous invite alors à bousculer vos habitudes pour vous lancer. Le jeu en vaut la chandelle!