Je voyage en Asie depuis plus de deux mois et la plupart des voyageurs à long terme que je croise ont une histoire semblable: ils étaient surmenés par leur travail, se sentaient incompris par leurs proches et avaient besoin de se retrouver eux-mêmes. Je considère ces raisons plus que valables pour tout quitter et partir à l’aventure, mais pourtant je ne me retrouve pas dans ce discours et je ne crois pas être la seule.
J’étais heureuse à Montréal. J’avais un travail que j’appréciais et j’entamais rarement mon 9 à 5 à contrecœur. Selon moi, la fameuse routine que plusieurs d’entre nous redoutent n’a rien de bien malin, elle nous suit peu importe où l’on se trouve dans le monde; après un certain temps, tout style de vie se transforme en quotidien. De plus, ma famille et mes amis m’ont toujours encouragée, voire accompagnée, dans mes projets de voyage. Je pense notamment à mon père qui n’a pas hésité une seconde à faire un road trip avec moi en Argentine et qui me suivrait volontiers jusque dans les destinations les plus exotiques. Bref, je n’avais pas de mal de vivre particulier ou de difficulté à me fondre dans la société.
Pourquoi être partie dans ce cas?
À mon avis, c’est un choix comme un autre. Nous prenons tous des décisions relativement importantes à un moment ou à un autre de notre vie: étudier en sciences humaines ou en sciences de la santé, travailler à notre compte ou pour une compagnie déjà établie, investir nos épargnes dans tel ou tel projet, et ainsi de suite. Parfois nous accomplissons des exploits, parfois nous tombons de haut. C’est d’ailleurs grâce à cette dualité que nous pouvons constamment nous rediriger vers ce que nous croyons être le mieux pour nous. Même chose pour le mode de vie nomade, il faut l’essayer pour savoir si on s’y plaît. Advenant que non, il n’en revient qu’à nous de faire les changements nécessaires pour notre bien-être comme dans n’importe quelle autre situation.
Enfin, je suis d’avis qu’il faut arrêter de considérer que les voyageurs inlassables sont des êtres malheureux qui fuient leurs problèmes. Nous savons tous pertinemment que nos maux finissent toujours par nous rattraper, et ce, peu importe où nous nous trouvons dans le monde. Après tout, le bonheur est un sentiment que l’on porte en soi et non pas quelque chose que l’on trouve par hasard sur notre chemin.
Article rédigé par Véronique Dubé.
belle article 🙂 !!! Moi si j’étais malheureuse ici , je vivrais déjà ailleurs .. !!! haha ça m’aiderait à quitter .. 😛