J’étais en Thaïlande en plein mois de mai; la chaleur était étouffante. Mon amie et moi voyagions ensemble depuis presque trois mois suite à notre rencontre en Indonésie. Nous aimions les mêmes activités et avions toutes les deux un budget serré. J’étais partie en voyage pendant 6 mois, mais j’avais tout de même des obligations financières au Québec. Nous avions loué une chambre miteuse pour 4.50$ canadien par nuit à Chiang Mai. À ce prix-là, tu obtiens un fan et non de l’air climatisé, mais c’était notre budget. Cela faisait 4 mois et demi que je voyageais, alors j’étais maintenant habituée à ce genre d’hostel et j’avais même vu pire! J’avais décidé d’aller prendre une douche pour me rafraîchir un peu. La salle de bain était sale, nous devions utiliser un bucket pour vider la toilette et la porte ne fermait pas car elle coinçait avec le lavabo.

C’est là que tout a changé… Alors que j’étais sous la douche, j’avais réalisé à quel point j’étais satisfaite de ma vie actuelle. Malgré le fait que je n’étais vraiment pas dans le luxe, j’étais bien et je découvrais que je n’avais pas besoin de plus. Je ne me souciais pas de ne pas avoir un gros budget, j’étais tout de même en Thaïlande et je vivais mon rêve! Je venais de comprendre que je ne verrais plus jamais la vie de la même façon… Mon esprit avait changé et j’avais de nouveaux yeux; tout était plus clair. Cette illumination me procurait un sentiment de liberté! Cela faisait 4 mois et demi que je n’avais qu’un sac à dos qui contenait toute ma vie à l’intérieur et, pourtant, j’avais bien plus que beaucoup de gens sur la planète. Je ne possédais presque rien, mais j’avais tout. J’avais une nouvelle définition de la vie et je réalisais que ce que j’avais était suffisant!

J’avais toujours eu cette envie de vivre une vie un peu plus simpliste, car cette société de consommation ne me ressemble pas. Elle va à l’encontre de toutes mes valeurs profondes et, en achetant, je contribue à la surconsommation dont nous sommes victimes. En voyageant, je n’avais pas le choix d’acheter moins, car la grosseur de mon sac ne me permettait pas de le remplir plus. Je gardais plus longtemps mon linge sale et troué, puis je réparais mes choses à la place de les jeter. Honnêtement, quand j’achetais quelque chose, c’est que j’en avais réellement besoin.

Ce n’est pas ce que nous devrions tous faire et, ce, même au retour chez soi? Je ne parle pas d’être extrême, mais plutôt de faire notre part en tant qu’acteur dans notre société et de faire attention à notre consommation. Je parle aussi d’éduquer nos enfants afin qu’ils soient respectueux envers la nature, leur montrer à recycler, à réutiliser, leur apprendre à gérer leur portefeuille et à économiser pour leurs projets à la place de tout mettre sur crédit, leur montrer à prendre ce dont ils ont besoin et partager le reste, leur faire voir qu’ils sont bien chanceux comparativement au reste du monde.

Je pense que vous serez d’accord avec moi; voyager intelligemment est un excellent moyen d’apprendre rapidement tout cela!

Je crois sincèrement que nous pouvons faire la différence sur la planète en réalisant que nous avons besoin de moins…

Collect moments, not things

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Article rédigé par Jessica Roy