« La vie, c’est franchir les murailles que l’on dresse devant soi-même, c’est oser dépasser les limites que l’on se donne. La vie, c’est toujours aller au-delà. »

L’été dernier, on est partis, en toute liberté et curiosité, découvrir l’Indonésie. Ses volcans, ses rizières, ses habitants, ses temples, ses épices et tissus colorés… Comme tout voyage, des rebondissements ont ponctué notre parcours, nous apprenant à lâcher prise, car en bout de ligne, nous avions droit à des rencontres et découvertes incroyables. Nous qui avions craint le côté trop touristique de Bali, nous avons été charmés par la gentillesse des Balinais et leur reconnaissance sereine envers la vie. Nous qui rêvions de voir le volcan Bromo, nous avons vécu plusieurs péripéties pour s’y rendre de façon indépendante.

Au-delà de tous ces moments, nous avons vécu l’une des plus belles et difficiles expériences de notre vie : la montée du Rinjani, une randonnée de trois jours dans un décor volcanique. Je redoutais grandement l’objectif ultime : l’atteinte du sommet à 3726 mètres lors de la deuxième journée de marche. Je regardais la montagne depuis déjà quelques jours et j’étais convaincue que je ne parviendrais pas à me rendre aussi haut. J’avais décidé, avant même d’avoir commencé et mis les pieds sur la montagne, que j’attendrais le retour des autres au premier campement.

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La première journée consistait à marcher en groupe sur une pente relativement douce et facile. Nous avons rapidement ressenti l’esprit d’équipe, s’encourageant mutuellement les uns les autres. La dernière heure de la journée fut plus difficile, la pente étant plus abrupte, et nous sommes parvenus au campement à peine le soleil couché. Épuisés, le froid nous glaça rapidement sur place et nous nous sommes refugiés dans nos tentes. Cela me donnait un nouveau prétexte pour ne pas monter jusqu’au sommet durant la nuit (le départ était à 3h du matin): il ferait beaucoup trop froid !!

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Réveillée très tôt, je réfléchissais sans cesse ; le sommet semblait vraiment haut et loin, est-ce que je serais capable de m’y rendre? Étais-je suffisamment en forme pour le faire? Aurai-je assez de force pour terminer la randonnée? Pourquoi ne pas prendre le risque d’essayer? Est-ce que le sommet serait formé de sable, comme sur le mont Gunung (Bali), rendant la montée encore plus difficile? Et si j’arrêtais en cours de chemin, qu’est-ce que j’allais faire en attendant? Et si je me blessais? Et surtout, et si j’étais trop fatiguée et que je retardais le groupe?

Sur un coup de tête, j’entamai la montée avec le groupe. Les deux premières heures furent les plus difficiles; je traînais derrière, le groupe avançait plus vite, mon orgueil et mes doutes me ralentissaient, MAIS DANS QUOI M’ÉTAIS-JE EMBARQUÉE ??! Embêtée, j’exprimai à mon coéquipier de vie que j’allais bientôt arrêter, que j’étais trop fatiguée. Il me répondit qu’il m’accompagnerait jusqu’au sommet, que nous allions prendre le temps nécessaire pour y arriver et, ce, peu importe la vitesse du reste du groupe. Soulagée, je décidai enfin de me rendre jusqu’au bout de ce défi.

IMG_7081Le reste du chemin fut long et difficile puisque la pente était composée de petites roches, ce qui faisait que nous avancions de deux pas puis reculions de un.  Les mollets en feu, nous prenions régulièrement des pauses et j’appréciais vivement d’avoir pris des bâtons de marche! Nous économisions l’eau et nos victuailles de réconfort (2 barres de chocolat!). Et plusieurs randonneurs nous dépassaient… et d’autres revenaient déjà du sommet. Pendant près de 3h30, nous avons persévéré et nous nous sommes mutuellement encouragés. Oui, c’était un défi physique de taille, mais il était beaucoup plus facile de le réaliser sans le poids des doutes et pensées négatives. Petit pas par petit pas, nous y sommes ainsi parvenus…

Que c’était merveilleux de voir ainsi la caldeira à nos pieds, lac et volcan au centre, ainsi que des milliers d’îles indonésiennes devant nous, à 3726 mètres !! Et la fierté ressentie à ce moment qui faisait pétiller nos yeux… Indescriptible expérience !

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La descente au lac pour le deuxième campement fut autant sinon plus difficile physiquement, mais beaucoup plus facile psychologiquement. Le pire était maintenant derrière nous… et la troisième journée fut un vrai jeu d’enfant, comparativement à l’épreuve de la veille.

La montée du Rinjani m’a permis d’apprendre à avancer. À avancer malgré les doutes, les craintes et les limites que l’on se donne trop souvent avant même d’avoir tenté l’expérience.  À dépasser son orgueil et son égo. À accepter de ne pas suivre les autres et faire son propre chemin. À persévérer et croire en soi. Cette expérience a éveillé en moi une énergie positive. Celle-ci m’habite depuis mon retour, me permet de me propulser de l’avant et de réaliser mes rêves. Pour créer un mode de vie qui me ressemble, pour oser dépasser les limites que je donne à mon esprit. Pour foncer tête première dans la vie. Même si je rencontre de nombreux obstacles sur mon chemin, je suis fière de continuer à avancer malgré tout.  Et toi, qu’est-ce qui te donne le goût d’avancer ?

« You measure the size of the accomplishment by the obstacles you had to overcome to reach your goals! »

Article rédigé par Elisabeth Marcoux

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