Ô toi ami nomade, toi qui porte ton sac à dos jusqu’aux sommets. Toi qui a connu le froid, la faim et la fatigue sans te dégonfler. Toi qui se jette à corps ouvert dans la gueule de l’inconnu sans une once de peur. Oui, toi, brave, courageux et vaillant : pourquoi as-tu tant de mal à dire AU REVOIR ?
Personnellement, j’ai la phobie des adieux en voyage. Penser que mon chemin et celui de mes acolytes vont se séparer me met toujours la boule au ventre. Rencontres de deux jours, de deux semaines ou de deux mois, l’appréhension des au revoir est toujours la même. Chose paradoxale puisque, lorsque je hisse mon sac sur mes épaules avec enthousiasme et que je sors du cocon familial vers l’inconnu, aucune larme ne me vient. Dois-je me sentir coupable d’avoir le cœur serré lorsque je quitte mes compagnons de route alors que j’ai l’âme légère lorsque je pars loin de mes proches? Alors NON, je ne suis ni une fille indigne, ni une fausse sœur ou encore moins une mauvaise amie ! C’est simplement que les amitiés liées en voyageant sont très spéciales.
Vu par notre entourage, un voyage c’est quoi ? On prend du bon temps, on fait des choses hors du commun, on passe des soirées aux couleurs locales, le tout dans un cadre extraordinaire. Alors oui, le voyage est une expérience remplie de merveilles, mais c’est un petit peu plus profond que ça.
On se retrouve plongé dans un univers complètement inconnu à des kilomètres de chez nous. Une infinité de nouveautés s’offre à nous. On ne sait pas bien de quoi sera fait demain. On vit avec l’absence de repère. Une culture à apprendre, un langage à apprivoiser, des sons, des couleurs, des odeurs par lesquels on se laisse transporter. Nos sens sont bousculés au travers de paysages tous plus surprenants les uns que les autres. On expérimente. On profite. On découvre. On rit. On s’étonne. Mais jamais seul. Parfois on se sent plus fort que jamais. Et, il y a les autres moments, ceux où l’on est plus vulnérable, un peu perdu et fatigué. En somme, lorsque l’on voyage, on devient plus ouvert au monde qui nous entoure et plus réceptif à chaque émotion. C’est pour toutes ces raisons que les gens avec qui l’on partage ces instants ont une importance particulière à nos yeux. On vit les mêmes choses, ils font partie de notre aventure. Des liens forts peuvent vite se tisser. Ces amis sont une source de réconfort, un premier repère dans ce nouveau monde.
Chacun sa route ! Un backpacker est synonyme de liberté. Et, bien qu’il soit toujours accompagné, il se doit de suivre ses propres désirs, son propre itinéraire. (Toutes ces rencontres, c’est bien, mais on n’est pas en voyage organisé non plus!). On sait que l’on sera un peu nostalgique, mais ces séparations marquent le passage à une autre étape de l’aventure, une transition dans notre périple. Et on sait que l’on ne va pas tarder à rencontrer de nouvelles têtes.
L’ère du 21ème siècle nous offre de multiples possibilités pour rester en contact. Grace aux réseaux sociaux, il est facile de voir quelle route nos acolytes ont pris après nous avoir quittés, de les recontacter de temps en temps, ou même parfois planifier des retrouvailles à un autre coin du globe !
Certains voyageurs préféreront ne pas garder contact. L’éphémérité fait le charme de ces rencontres et ils préfèrent donc laisser faire le destin une deuxième fois et profiter de l’instant présent. Ces au revoir sont plus radicaux, mais il ne faut pas oublier tout ce que nous ont apporté ces moments ensemble !
« J’ai vécu un moment très dur, les au revoir à une école où j’ai enseigné en Thaïlande, perdue dans les montagnes. Je me souviens et j’ai gardé à l’esprit pour toujours la phrase dite quand les enfants ont vu une larme couler « Ne pleure pas, souris car nous avons eu la chance de nous rencontrer! » -Sanouk »
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Article rédigé par Margaux Noee
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