Ce sentiment quand tu appuies sur « book the flight »; ivresse et délire. Tu ressens un sentiment contradictoire. Tu aimerais voir tes amis et ta famille, mais tu ne veux rien manquer de la vie et des opportunités de voyager. Parce que la vie est courte. Trop courte. Plus on vieillit, plus on s’en aperçoit. J’ai peur de partir, c’est toujours un peu comme ça. Par contre, je finis toujours par ne pas le regretter. Je suis, au contraire, nostalgique à mon retour au Canada. En fait, la seule fois où j’ai eu le mal du pays et que je ne me suis pas sentie à ma place, c’est quand je suis revenue au Québec après quatre mois en Asie.
On ne s’en rend pas compte lorsqu’on vit en société occidentale et, même quand on le sait, on finit par l’oublier ; le stress et l’anxiété sont des symptômes de notre mode de vie effréné. Peut-on vivre en prenant le temps de vivre pleinement chaque moment ? Ne pas se réveiller à 80 ans et se dire que la vie a passé trop vite, sans avoir pu en profiter ? J’ai pas le goût sur mon lit de mort de voir que j’ai collectionné des voitures et que j’ai une grosse maison avec des placards remplis à rebord d’objets qu’on finit par oublier. Je veux juste collectionner les souvenirs de vie. Parce que la vie ne devrait jamais se mesurer par ce qu’on possède, mais par les bons moments avec les gens qu’on aime. Je veux être une attrapeuse de rêves, des moments de bonheur, une collectionneuse de souvenirs et d’expériences. Je veux mesurer ma vie par les moments où j’ai eu le souffle coupé et par les opportunités que j’ai eues en sortant de ma zone de confort.
Qui a dit que je devais absolument célébrer la fête du petit Jésus ? Ma famille sera toujours là. Et, plus je grandis, plus les Noëls se chevauchent et se ressemblent. Il y a quand même les doutes. Est-ce que je repars ou non ? Parce que je sais que les moments de bonheur ne sont pas qu’en voyage. Mais je voyage parce que rien ne me retient, du moins pas vraiment. Ma famille sera toujours là et mes vrais amis aussi. Ce n’est pas que je ne les aime pas, c’est juste qu’en grandissant tous sont si occupés. Et je prends le temps de leur dire à quel point ils sont importants pour moi.
Tout le monde voyage pour des raisons différentes ; fuir, découvrir, goûter à la vie, le travail et les études. Ce n’est pas les raisons qui manquent. Au bout du compte, on veut juste vivre. Pourquoi ne pas vivre pleinement, à l’autre bout du monde ou peu importe où cela vous convient, et quand cela vous convient ? Alors sans remord, j’ai « skippé » Noël pour voyager.
Avez-vous déjà manqué un événement important parce que vous étiez parti à l’étranger ? Qu’avez-vous raté pour voyager ?
Article rédigé par Geneviève Turgeon