J’étais en Nouvelle-Zélande depuis quelques mois déjà, vivant mon premier long voyage depuis ma décision de tout quitter pour partir à l’aventure. J’avais vécu plein de péripéties et m’étais retrouvé dans plusieurs situations inhabituelles. Mais rien n’aurait pu me préparer à assister à un tel spectacle. Me retrouver sur l’une des plus belles plages du monde et ironiquement me sentir dans un cimetière, avec l’odeur de la mort empestant l’air.

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Dans la nuit du 8 au 9 février, près de 400 globicéphales, plus communément appelés baleines-pilotes, se sont échoués sur les plages de sable blanc du Farewell Spit, non loin de Puponga dans la Golden Bay en Nouvelle-Zélande. Aux petites heures du matin, le DOC (Department of Conservation) et le Jonah Project, un organisme qui lutte pour la protection des baleines, lançaient un appel général afin que toutes les personnes souhaitant participer au sauvetage se présentent sur le site de l’incident.

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Ce n’est qu’en début d’après-midi que je suis arrivé sur place. Après quelques minutes de route dans un autobus de tourisme reconditionné en transport de bénévoles, mon estomac s’est retourné à la vue de ce qui se trouvait devant mes yeux. La marée était basse et des dizaines de baleines gisaient au sol. Les cadavres étaient remorqués jusqu’à la berge à l’aide d’un gros véhicule muni de 6 roues.

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Les volontaires arrosaient les bêtes survivantes avec des seaux d’eau afin de les garder au frais tout en prenant soin de dégager les voies respiratoires, la mort étant provoquée par déshydratation ou par noyade alors que l’eau s’infiltre dans l’évent. Celles qui avaient eu la malchance de se retrouver à l’écart du banc se faisaient tranquillement dévorer par les requins. Tandis que d’autres, dont la chaleur faisait fendre leur peau caoutchoutée, flottaient inertes au rythme des vagues colorées par la couleur du sang. Les membres du Jonah Project se faufilaient au travers des bénévoles afin de distribuer des vivres et encourager les gens. À la tombée de la nuit, la marée remonta et on nous força à quitter, sans savoir ce que l’aube allait nous réserver. Le travail du lendemain consistait à se rendre au large afin de créer une chaîne humaine géante pour repousser les cétacés dans la baie. Après des heures d’acharnement, nos efforts furent récompensés quand on nous annonça que les baleines se trouvaient à une distance raisonnable du rivage et qu’elles étaient en route pour reprendre la mer.

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Ce que j’ai appris de cette triste mais incroyable expérience, c’est que les baleines sont des mammifères exceptionnels car, comme nous l’expliquèrent les responsables du DOC, si une seule d’entre elles se retrouve prisonnière d’une marée basse, tout le reste du banc tentera de venir la sauver, expliquant ainsi l’échouage de masse. Je ne peux que me réjouir d’avoir participé à la sauvegarde de cet animal marin, mais malheureusement, ce genre d’événement est fréquent en Nouvelle-Zélande et celui-ci était le troisième plus grand de l’histoire du pays.

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Article rédigé par Guillaume Delisle

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