Parfois, je me demande si rouler sur la route 132 en direction de la Gaspésie n’est pas plus enivrant que d’y être rendu. Le chemin est comme un long tapis rouge qui se déroule à mesure que le fleuve s’élargit laissant peu à peu place à un horizon infini…

Tout le monde va en Gaspésie l’été. Mais l’hiver… Oui, ses paysages sont grandioses, malgré ses 800 000 cm de neige et ses routes qui ferment selon les caprices de Dame Nature. Faut pas être pressé et c’est tant mieux.

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En tant que photographe averti, je sais très bien que je serai gâté. Une lumière froide, un soleil bas, le paradis. Pas de surexposition ni d’ombres sur les visages toute la journée durant, ça vaut son pesant d’or.

Photographe introverti aussi… pas de touristes bruyants qui entrent dans ma bulle. La sainte paix. J’ai recherché en toute quiétude ces rochers et ces stalactites de glace dont je rêvais depuis des mois. Car c’est ce qui me fait tripper le plus : la géométrie dans la nature. Quand le cartésien rencontre la bohème… pour fusionner en une oeuvre forte.

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J’ai jeté mon fief en Haute-Gaspésie qui, selon moi, est la région qui montre la nature la plus brute de la Gaspésie. Ici, le golf du Saint-Laurent est un océan, les falaises géantes de roches sédimentaires avalent la route et, dans les terres, les monts Chic-Chocs que les Micmacs appelaient « barrière impénétrable » prennent toute leur signification sur cette route 299 qui traverse la Gaspésie dans toute sa largeur.

C’est à Tourelle, en « banlieue » de Sainte-Anne-des-Monts que je me suis arrêté. Très peu de gens savent qu’il y a une tourelle à Tourelle. C’est pour ça que ça s’appelle Tourelle. Tu parles d’un concept! Elle se pointe à environ un kilomètre à l’est du quai du village. Quelle splendeur que ce monolithe qui dévoile plusieurs personnalités tout dépendant de l’angle avec lequel on le capture. Avec un humain à ses côtés, ça rend la photo plus vivante et montre toute la stature de ce géant qui est l’un des secrets bien gardés de la Gaspésie.

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Contrairement au monolithe, certains éléments changeant de la nature ne durent que quelques minutes, il faut être constamment sur le qui-vive pour en capter les subtilités, voyager des mois ne suffit pas toujours. C’est pour faire de la photo que je voyage et c’est en regardant ces images, quand la poussière est retombée, que je me remémore à quel point c’était beau et du privilège que j’ai eu de connecter intimement avec la terre.

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Je vous laisse avec quelques trucs et suggestions pour visiter la Gaspésie durant l’hiver.

  • Vous trouvez MétéoMédia quétaine ? Ce site web sera votre meilleur allié pour prévoir vos déplacements. Pour ne pas avoir de mauvaises surprises en voiture, ayez toujours dans le coffre deux balais, deux pelles et d’excellents « traction aids » ou, pour les puristes, des aides à la traction pliables en acier. Ça vous évitera d’avoir l’air trop « touriste ». Aussi, quelques gallons de lave-glace supplémentaires pour hydrater votre véhicule, car il aura soif, c’est garanti!
  • L’hiver, certains services sont plutôt réduits, même dans les villes. Ça peut devenir un irritant pour le bohémien en nous. Mais le meilleur moyen d’y pallier est de prévoir le matin où dormir le soir-même. Même chose en ce qui concerne les repas, puisque, après 19h, vous aurez de fortes chances de passer votre tour.
  • Pour les nostalgiques, il y a la rôtisserie « Rôti dans l’bec » (parce que tous les autres jeux de mots de rôtisserie au Québec ont déjà été pris) à Ste-Anne-des-Monts qui est ouverte tous les jours de l’année. J’en sais quelque chose, car j’y étais les 31 décembre et 1er janvier et c’était le seul resto ouvert à plus de 100 km à la ronde.
  • Et puis autant vous donner un tuyau : à Tourelle existe le seul dépanneur au monde où l’on peut vous « slicer » quelques tranches de baloney… Plutôt pratique si vous n’avez pas suivi mes conseils précédents ou que vous souffrez de malnutrition avancée… J’espère ne pas avoir froissé trop de végétaliens par mes recommandations « carnivores », on prend ce qu’il y a et le brocoli à moitié jauni à 6,99 $ m’a obligé à me tourner vers d’autres options.
  • En établissant mes quartiers généraux dans la région de Ste-Anne-des-Monts, je me suis assuré d’être à proximité de l’entrée du Parc de la Gaspésie tout en profitant du bord de mer. Je vous recommande chaudement le gîte situé à Cap-Chat « Entre Mer et Montagnes », une maison ancestrale près de toutes les activités et avec vue sur la mer. Gigi et Dany, les hôtes, font preuve d’une grande humanité, leurs délicieux déjeuners très créatifs changent chaque matin et, surtout, les anecdotes flyées de Dany valent le voyage à elles seules.

Bonne visite, il vous reste encore quelques semaines pour en profiter!

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Article rédigé par Dyade photo

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